Chamoiseau propose de rouvrir le dossier.
Interviewé par le Quotidien France-Antilles, l'écrivain Patrick Chamoiseau, scénariste du film, propose de rouvrir le dossier d'André Aliker, un journaliste assassiné par Aubéry, un puissant usinier béké.
"Les Martiniquais ont souvent l'impression que l'oubli c'est fermer les yeux et les oreilles, et refouler le passé, l'oubli est fait du souvenir, l'oxygène de l'oubli c'est le souvenir, et le souvenir le plus sain a besoin des beautés de la justice..."
ALIKER, un film de Guy Deslauriers à ne pas rater.
F.A. : En quoi l'histoire d'Aliker est importante dans l'histoire de la Martinique ?
F.A. : Faudrait-il rouvrir le procès ?
F.A. : On passe à l'histoire dite « moderne » et l'on quitte le domaine de l'esclavage. Il était temps ? P. Chamoiseau : Le « domaine de l'esclavage » comme vous dites, est ce que nous avons de plus moderne, et même de plus contemporain, simplement parce que ce « passé » n'est pas passé à cause des névroses du refoulement. Il n'y a pas plus de modernité dans l'histoire d'Aliker que dans celle de notre Romain du 22 mai. Le tout est de trouver à chaque fois la bonne problématique. Aliker est une somptueuse trajectoire humaine, même héroïque, qui nous permet de traverser l'histoire ouvrière de notre pays, de soupeser le rôle essentiel du Parti communiste dans ce que nous sommes aujourd'hui, et d'explorer la puissance naissante du fait journalistique... C'est vraiment le lieu même d'un symbole. A nous de le charger à fond...