LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE CITE CLAUDE CAYOL
Pour comprendre ces propos, il faut les replacer dans leur contexte, précisé par Claude Cayol lui-même : « Je suis très remonté, il est inadmissible que des adultes professeurs au lycée Schœlcher puissent emmener des élèves interrompre une plénière budgétaire du Conseil Régional. On vient de sortir d’une semaine contre la violence, c’est une forme de violence contre la démocratie. Alors, moi qui ai été pendant 40 ans enseignant au lycée Schœlcher, dans cette manifestation il y a aussi ma petite fille, C’est grave, je dis que c’est excessivement grave. Alors, si on veut, qui sème le vent récolte la tempête. Ces jeunes demain quand ils vont intervenir contre les professeurs au lycée il ne faut pas qu’ils viennent pleurer non plus. La dernière plénière de l’assemblée nationale, elle a été interrompue, ça a créé un tollé. Si le peuple martiniquais, les Martiniquais, les parents d’élèves estiment qu’on peut emmener des élèves interrompre une plénière du conseil régional, comme d’une autre institution, alors si c’est ça la démocratie et bien bravo ! Alors moi je suis remonté, remonté, remonté. Je n’ai jamais vu en 40 ans d’enseignement au lycée Schœlcher des professeurs tenir des porte-voix pour la grève des lycéens. Quand il y avait grève au lycée, les lycéens prenaient leur responsabilité. Alors en plus par les professeurs qui ne représentent rien, sinon une espèce de caste très particulière de mon pays. » Et c’est à la question de la journaliste : « Ce sont des blancs ? », que Claude Cayol a répondu : « ce sont des blancs qui ne sont même pas coiffés et qui sentent ! » Cette poursuite se situe dans un contexte judiciaire particulier où la justice devra aussi poursuivre M. Huygues-Despointes, pour les propos qu’il a tenus dans le cadre du documentaire diffusé par la télévision Canal Antilles qui a mis le feu aux poudres en février 2009. Ceci, pour la stratégie judiciaire. Sur le plan politique, Claude Cayol est un militant qui n’a jamais démérité, qui n’a jamais mis son drapeau dans sa poche, un authentique nationaliste, qui est poursuivi pour avoir tout simplement dit la vérité d’un moment historique que vit notre société. Claude Cayol a expliqué les raisons de sa colère. Voici donc une affaire qui exprime bien le problème dont il convient de mettre en exergue différents aspects : C’est tout d’abord le rôle et la fonction de ces enseignants en Pays-Martinique, dans la problématique d’une éducation axée sur les programmes "nationaux", à l’attention d’une communauté néanmoins concernée par la conservation de ses valeurs. Parmi ces valeurs « éducationnelles » on inclut un habillement correct, une hygiène corporelle stricte, les cheveux coupés etc. C’est aussi le respect de la fonction unificatrice de l’Ecole, qui ne doit pas être le lieu des divisions que l’on retrouve dans la société. L’école lieu sacralisé de la laïcité, socle des valeurs républicaines (savoir la non immixtion de l’école dans le politique, le religieux). L’école c’est encore l’espace élu de l’exemplarité : celle des aînés, du maître, autre dépositaire privilégié de cette autorité. Ne rentre pas dans l’apprentissage « civique » de faire des jeunes lycéens se rendre dans une enceinte politique, pour interrompre dans le désordre, sans y être invité une plénière solennelle de la Collectivité. C’est là plutôt une initiation à la révolte violente, à la contestation « physique ». Au bruit et à la fureur, maux dont ce pays souffre tant par ailleurs… A notre connaissance, le Recteur n’a pas rappelé à l’ordre ces enseignants qui confondent action pédagogique et action politique. Manipulation et éducation Aussi que devons-nous faire ? Claude Cayol a choisi pour le défendre les avocats : Gérard Dorwling-Carter, Philippe Edmond-Mariette et Alain Manville. Tout sera fait pour la mise en place d’une défense efficace et puissante. Mais ce procès est aussi une occasion pour affirmer les principes ci-dessus affirmés, pour que nous n’assistions pas, les bras croisés et impuissants à l’effondrement des valeurs essentielles de notre communauté. Un procès est un moment fort, qui participe au rituel social et qui permet de faire le point sur les problèmes sous-jacents à la raison immédiate du procès. C’est à ce processus citoyen que nous vous demandons de participer, en le faisant savoir, en apportant votre soutien, avec vos propres mots – qui seront source d’inspiration d’une richesse incomparable pour la défense de Claude Cayol- en vous inscrivant au comité de soutien, à l’adresse : « http://www.comiteclaudecayol.com ». Nous vous ferons savoir ultérieurement comment apporter votre aide financière pour notamment procéder à des campagnes massives de communiqués, listes de soutien sur le net… Pour le moment vous pouvez apporter un mot de réconfort à Claude Cayol en vous inscrivant à son comité de soutien. Claude est déterminé à mener ce combat qu’il estime fondamental, au-delà de son aspect judiciaire : Il s’agit de la conservation pour notre communauté, de ses valeurs, ses traditions. En bref de son identité. Docteur Félix Doutone, Président du Comité de soutien de Claude Cayol.