En juin 2005, un contrat de commande d'ouvrage avait été conclu entre Michel Drucker et les éditions Albin Michel, pour un livre d'entretiens où le présentateur télé devait répondre aux questions de Régis Debray. Un projet avait été rédigé mais l'ouvrage n'avait finalement pas été publié.
L'écrivaine française d'origine camerounaise affirme avoir rédigé à la requête de son ancien compagnon les réponses aux douze questions de Régis Debray, mais n'avoir jamais reçu les 200.000 euros qu'il lui avait promis.
Elle avait indiqué ne pouvoir fournir de contrat écrit attestant cet accord, "dès lors que la relation de concubinage qu'elle entretenait à l'époque avec Michel Drucker la plaçait dans l'impossibilité morale d'exiger de lui qu'il formalise par écrit son engagement."
En juin 2009, Mme Beyala avait été déboutée. Plus encore, le tribunal de grande instance de Paris l'avait condamnée à payer un euro à Michel Drucker pour procédure abusive.Le tribunal avait reconnu la collaboration de Mme Beyala pour trois questions seulement sur les douze, mais avait considéré que son travail, essentiellement "technique", n'était pas une "oeuvre originale" et à ce titre n'était pas susceptible de "protection par le droit d'auteur.
La cour d'appel a adopté une analyse diamétralement opposée. Elle a estimé que Calixthe Beyala avait bien "oeuvré à la composition du manuscrit", en répondant aux 12 questions posées et qu'elle était par conséquent "fondée (...) à se prévaloir de l'exécution d'une prestation au profit" de Michel Drucker.
D'ailleurs, rappelle la cour, Michel Drucker a reconnu au cours de la procédure "une collaboration spontanée" de Mme Beyala.
La cour d'appel a également reconnu que la "relation intime établie depuis plus de deux années" entre les deux parties justifiait que Calixthe Beyala se soit trouvée "dans l'impossibilité morale" d'exiger un contrat établissant sa rémunération.
M. Drucker devra verser à Mme Beyala 30.000 euros de dommages et intérêts, ainsi que 10.000 euros de frais d'avocat.
SOURCE : AFP