ANESF et ONSSF dans les rues de Paris


Les sages-femmes manifestent pour être reconnues

Plusieurs milliers de sages-femmes ont défilé mardi à Paris pour réclamer que leur formation soit intégrée au cursus universitaire. Une revendication prise en compte par le Sénat, qui a rédigé un amendement au projet de loi sur l'hôpital.


«Carla on t'accouche pas»,«Tout n'est pas rose pour les sages femmes», «Pas d'université, pas de bébé»...Vêtues de leurs blouses roses, venues de Lyon, de Bordeaux ou d'Auvergne, près de 3000 étudiants et professionnels sages-femmes ont manifesté, mardi lors de la journée internationale de la sage-femme, à Paris pour exiger la reconnaissance de leur formation. Les protestataires, qui défilaient à l'appel de l'Association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF) et de l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF), réclament l'intégration de leur formation au cursus universitaire et l'octroi du niveau master (bac +5) pour leurs études.

En effet, la filière sage-femme est la seule formation médicale non universitaire. Si les futures sages-femmes font leur première année d'étude en faculté de médecine, elles poursuivent leur scolarité pendant les quatre années suivantes dans une école hospitalière. Mais, depuis l'adoption de la réforme européenne de LMD (licence, master, doctorat), ces cinq années n'équivalent qu'à un bac +3. Une inégalité qui entraîne des salaires plus bas et rend difficile l'accès à la recherche.

Bachelot favorable à la reconnaissance du niveau master 

"L'université offre formation et recherche. La recherche en obstétrique est indispensable aujourd'hui compte tenu des besoins et alors même qu'elle est limitée en école hospitalière», souligne l'ONSFF. «Nos compétences sont sans cesse élargies, sans reconnaissance ni valorisation. Même la population méconnait tous les aspects du métier [qui rassemble 20.000 soignants]», ajoute l'organisation pour qui «la profession sage-femme se sent méprisée par les pouvoirs publics».

Toutefois après une décennie de combat, la revendication des sages-femmes pourrait être prochainement réalisée. Le Sénat a adopté, mardi, en commission, avec l'accord du gouvernement, un amendement au projet de loi sur l'hôpital prévoyant que le diplôme d'Etat de sage-femme soit reconnu au niveau master (bac+5). La ministre de la Santé Roselyne Bachelot, qui participe aux travaux de la commission a donné un avis favorable à cet amendement, qui devra encore être ratifié par le Sénat, lors de l'examen du projet de loi en séance le 12 mai.