La Nouvelle alliance flamande sera vraisemblablement le parti gagnant des élections législatives de dimanche, en Belgique. Les résultats étaient encore très partiels en début de soirée mais semblaient confirmer le verdict des sondages pré-électoraux : la formation indépendantiste de Bart De Wever serait en tête en Flandre, avec environ 29 % selon la chaîne publique VRT
La NVA a ravi des voix tant à l'extrême droite qu'à la droite populiste, à son ancien allié chrétien démocrate, le CD&V et au parti libéral Open VLD, qui avait fait chuter le gouvernement d'Yves Leterme et provoqué ce scrutin anticipé.
Du côté wallon, le gagnant est le Parti socialiste, qui signerait un score compris entre 30 et 35% des suffrages. Dans certains bastions ouvriers traditionnels, on note une nette progression de l'extrême gauche. Partout, le Mouvement réformateur (MR, centre-droit libéral), dirigé par le vice-premier ministre sortant Didier Reynders, recule alors qu'il s'était imposé comme le premier parti de Wallonie il y a trois ans.
Une totale incertitude subsiste quant à la troisième région, Bruxelles, où le PS et les MR libéraux se livraient un combat pas seulement symbolique : si la formation libérale du vice-premier ministre y conserve son leadership, elle s'imposera sans doute dans le grand débat institutionnel censé suivre cette élection cruciale.
Au lendemain de l'élection, deux hommes devraient, comme prévu, jouer un rôle-clé : Bart De Wever pour la NVA et Elio Di Rupo, pour le PS francophone. Tous les partis indiquaient, dimanche, que le premier devrait désormais assumer ses responsabilités au niveau fédéral. Pas évident pour un dirigeant qui, jusqu'ici, conteste le rôle de ce niveau de pouvoir. Avant le scrutin, M. de Wever a d'ailleurs indiqué qu'il était prêt à laisser M. Di Rupo devenir le premier chef de gouvernement francophone depuis 1963.
En échange, des proches de ce dernier indiquaient dimanche soir qu'ils ne formulaient aucune exclusive à l'endroit de la NVA et que cette dernière ne serait entourée d'aucun " cordon sanitaire ". Pour Charles Picqué, président PS de la région de Bruxelles, le dialogue avec les séparatistes flamands sera " inévitable mais difficile ".
Au total, les divers partis de la droite nationaliste flamande enregistreraient des scores proches de 45 %.
Jean-Pierre Stroobants