BOLIVIE : LE GENERAL QUI AVAIT CAPTURE "CHE" GUEVARA ARRETE POUR COMPLOT VISANT LE PRESIDENT MORALES

Chasser le naturel...

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Un général bolivien à la retraite, célèbre pour avoir capturé Ernesto "Che" Guevara en 1967, a été placé en résidence surveillée vendredi, soupçonné d'être impliqué dans un complot présumé visant le président Evo Morales.

PHOTO : Ernesto Che Guevara

 

Selon le ministère public, le général Gary Prado aurait échangé des informations codées "ultrasecrètes" avec Eduardo Rozsa, Bolivien d'origine hongroise et vétéran de la guerre en Croatie, abattu avec deux complices en avril 2009 lors d'un raid de la police. Ils étaient soupçonnés de vouloir mettre sur pied, avec plusieurs complices, une milice séparatiste d'extrême droite dans la province de Santa Cruz, aux mains de l'opposition. A l'époque, le président Morales avait déclaré qu'une tentative d'assassinat le visant avait été déjouée.

Gary Prado a démenti tout lien avec ce groupe lors de sa comparution devant le juge, qualifiant de "risible" le fait "qu'un général avec mon parcours puisse aller se mettre sous les ordres d'un mercenaire". Il affirme que Rozsa l'aurait contacté à titre journalistique, pour parler de la lutte contre la guérilla.

Ce sont en tout une vingtaine de personnes, dont le fils du général, qui sont concernés par l'enquête actuellement en cours d'instruction, en raison de leurs liens présumés avec les groupes conservateurs de la province de Santa Cruz, en rébellion contre le pouvoir de Morales. Sept sont sous les verrous, quatre autres en fuite.

L'affaire a une connotation politique majeure, le gouvernement Morales estimant que des dirigeants de premier plan de l'opposition à Santa Cruz seraient impliqués dans ce complot. Ces derniers accusent le pouvoir bolivien de persécuter ses opposants.

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Ernesto "Che" Guevara, héros de la révolution cubaine parti tenter de soulever la Bolivie, fut capturé et exécuté en 1967. Prado, capitaine à l'époque, commandait la patrouille qui s'empara du guérillero, affaibli et affamé, dans la jungle du sud-est bolivien. Dans le livre où il raconte "Comment j'ai capturé le Che", Prado explique qu'il n'a pas été impliqué dans l'exécution de l'icône révolutionnaire.

Source : Associated Press