BRESIL - 2002-2010 - BILAN DE LULA : 20 MILLIONS DE BRESILIENS SONT SORTIS DE LA PAUVRETE

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LULA : UN BILAN FLATTEUR !
 
Après deux mandats de quatre ans à la tête du Brésil, marqués par un recul de la pauvreté et une forte croissance, celui que tous les Brésiliens appellent "Lula" quittait la présidence samedi avec une popularité record pour céder la place à Dilma Rousseff.
 
Luiz Inacio Lula da Silva, 65 ans, laisse derrière lui un pays devenu un acteur économique et politique majeur, doté de programmes sociaux modèles, qui accueillera en 2014 la Coupe du monde de football et en 2016 les Jeux olympiques. 

 

Depuis sa première élection en 2002, 29 millions de Brésiliens ont rejoint la classe moyenne, créant un nouveau marché intérieur dynamique et 20 millions sont sortis de la pauvreté.

La valeur du real, la monnaie brésilienne, a plus que doublé face au dollar. Les inégalités ont diminué et le revenu des 10% les plus pauvres de la population a augmenté cinq fois plus vite que celui des 10% les plus riches. L'inflation a été maîtrisée, le chômage n'a jamais été aussi bas et l'illettrisme a chuté.

Le Brésil, qui a bénéficié d'une aide de 30 milliards de dollars du Fonds monétaire international alors qu'il était proche de l'effondrement économique en 2002, prête aujourd'hui de l'argent au FMI.

Selon des projections, le pays sera la cinquième économie mondiale -dépassant l'Italie, la Grande-Bretagne et la France-, lorsqu'il accueillera les Jeux olympiques. Sous la présidence de Lula, le Brésil a connu une croissance sans précédent, le Produit intérieur brut (PIB) progressant en moyenne de 4% chaque année.

Les Brésiliens sont reconnaissants à Lula pour son action, qu'ils approuvent à 87%. Ces succès au plan intérieur ont dopé une diplomatie brésilienne traditionnellement discrète. "La personnalité de Lula, sa capacité à communiquer", ont contribué à faire du Brésil "un pays qui a plus confiance en lui", souligne Peter Hakim, du Dialogue inter-américain, basé à Washington.

Les choses n'ont pourtant pas toujours été faciles. L'économie brésilienne a pâti de la méfiance des marchés durant la première année de présidence de l'ancien syndicaliste. En 2005 a éclaté un scandale de corruption au Parlement brésilien, qui a contraint de hauts collaborateurs du président à démissionner. L'affaire a terni l'image du Parti des travailleurs, la formation de Lula, mais le chef de l'Etat n'a jamais été mis lui-même en cause.

Lula n'a pas atteint tous ses objectifs, comme ceux d'une réforme de la fiscalité et de la sécurité sociale. Le système éducatif laisse encore beaucoup à désirer, de même que les infrastructures de transport.

"Son héritage laisse certaines lacunes, certains vides dans lesquels il reste du travail à faire", souligne David Fleischer, politologue à l'université de Brasilia. Sa conviction que le dialogue est la réponse à tous les problèmes internationaux a également été critiquée, surtout lorsque le Brésil s'est rapproché de régimes jugés peu démocratiques tels que l'Iran.

Malgré la grande popularité du président sortant, certains signes montrent que les Brésiliens sont prêts à tourner la page Lula et à prouver que le succès du pays ne dépend pas d'un seul homme.

Lula cède la place samedi à sa dauphine Dilma Rousseff, première femme élue à la présidence du Brésil. Fonctionnaire de carrière n'ayant jamais rempli de mandat électoral, Mme Rousseff a remporté la présidentielle du 31 octobre avec 56% des voix face au social-démocrate José Serra. Choisie par Lula pour lui succéder, l'ancienne guérillera a promis de poursuivre le travail de son prédécesseur et mentor.

Quant à Lula, ses adieux à la présidence ne sont peut-être pas définitifs. Il a en effet laissé entendre récemment qu'il pourrait être à nouveau candidat à la magistrature suprême à l'avenir...

SOURCE : Associated Press