CANTONALES 2011 : LE PS VAINQUEUR A 36 %, LA REUNION ET MAYOTTE BASCULENT A GAUCHE

Inquiétante percée du Front National


Au.second tour des élections cantonales, le PS a recueilli 36,2% des voix devant l'UMP, à 18,6%. Avec 11% des suffrages, le FN gagne deux sièges de conseillers généraux. Le PS remporte au moins quatre départements.


 

• Les résultats nationaux

Le PS a recueilli 36,2% des voix devant l'UMP (18,6%), tandis que le Front national en a récolté 11,56%, selon des estimations du ministère de l'Intérieur. Les candidats divers droite ont recueilli 11,78% des voix et les candidats divers gauche 5,83%.

Le bloc de gauche - PS, les divers gauche, le Front de gauche, les Radicaux de gauche, Europe Ecologie - obtient 49,9% des voix, celui de droite 35,87%, selon Claude Guéant, qui précise que 386 cantons sur 2.026 changent de couleur politique.

Selon un décompte provisoire, le PS récolte 625 sièges, l'UMP 241, les divers droite 180, les divers gauche 109, les communistes 72, les radicaux de gauche 34, les écologistes 21 et le MoDem 14.

• Deux sièges pour le FN

Le FN remporte un siège dans le canton de Carpentras : le candidat frontiste, Patrick Bassot, a été face élu face au socialiste sortant.

Le candidat du FN Jean-Paul Dispard a été élu dans le canton de Brignoles (Var) face au conseiller général communiste sortant Claude Gilardo, avec 50,03% des suffrages contre 49,97%, soit un écart de 5 voix.

Le FN n'avait actuellement pas de conseiller général. Il avait déjà emporté un siège de conseillers généraux en 2004 et trois en 1998.

• Les résultats dans les départements-clés

La droite conserve la Sarthe, fief de François Fillon, et l'Aveyron. L'UMP, alliée au Nouveau centre, perd toutefois la majorité à Mayotte. Le parti majoritaire gagne en revanche le Val d'Oise, terre d'élection de Dominique Strauss-Kahn.

La gauche dépasse son objectif des 60 conseils généraux en remportant quatre départements : le nouvellement créé Mayotte, ainsi que le Jura, la Réunion et les Pyrénées-Atlantiques. La Loire et la Savoie restent pour l'heure incertains. La gauche conserve en outre la Seine-et-Marne et la Corrèze.

Avant ce scrutin, la gauche était majoritaire dans 58 départements, la droite dirigeant les 42 autres.

• Les grands perdants :

Isabelle Balkany, proche du président Nicolas Sarkozy, est battue au second tour des élections cantonales dans le canton de Levallois-sud (Hauts-de-Seine) par le candidat divers droite Arnaud de Courson. A Lyon, l'ancien ministre UMP Dominique Perben est battu par le divers droite Jean-Jacques David.

Le député communiste Maxime Gremetz, qui a été sanctionné mercredi dernier pour avoir provoqué un incident à l'Assemblée, a été battu dans la Somme.Le secrétaire général du Front national, Steeve Briois, a été battu dans le canton de Montigny-en-Gohelle et Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Idem pour Louis Aliot, le numéro 2 du parti frontiste, battu à Perpignan.

• Les grands gagnants :

Réélu en Corrèze, François Hollande, avait fait de cette victoire une condition pour sa prochaine candidature à la primaire de 2012. «Je ferai connaître bientôt ma décision, je n'entends pas me précipiter, pas davantage tergiverser», a déclaré l'ancien secrétaire national du PS.

Patrick Devedjian, président sortant du conseil général, est réélu dans les Hauts-de-Seine, le fief électoral du président Nicolas Sarkozy.

L'ancien secrétaire d'Etat aux Transports UMP Dominique Bussereau a été réélu en Charente-Maritime et devrait donc conserver la présidence du conseil général.

Le député villepiniste François Goulard a été élu dans le Morbihan de même que le socialiste Jean Glavany dans les Hautes-Pyrénées.

• Une abstention toujours élevée

Malgré la percée du parti frontiste au premier tour, gauche et droite n'auront pas réussi à mobiliser les électeurs pour ce second tour. Avec sa ligne du «ni FN, ni front républicain», l'UMP a ouvert la voie à une forte abstention dans les cantons où s'affrontaient le PS et le FN. En outre, les électeurs semblent avoir rechigné à se déplacer pour élire leurs conseillers généraux, voués à disparaître en 2014 au profit des conseillers territoriaux.

D'après deux sondages sortis des urnes, l'abstention est équivalente à celle du premier tour, autour de 55%. Un record pour des élections cantonales.

Pour faire face à l'abstention, «il faudra changer les règles des scrutins pour les élections territoriales», a estimé François Hollande à Tulle. Le président PS du conseil général de la Corrèze propose de «regrouper le même jour tous les scrutins : municipal, départemental et régional».