CATASTROPHES NATURELLES : Y A T-IL UNE DISCRIMINATION VIS A VIS DES CITOYENS DE L'OUTRE-MER ?

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L'arrêté de catastrophe naturelle signé dès le lendemain


Au lendemain du passage de la tempête Xynthia sur la France, l'arrêté de catastrophe naturelle a été signé lundi 1er mars en début de soirée par les ministres de l'économie, du budget et de l'intérieur pour les quatre départements qui avaient été placés en vigilance rouge par Météo France : Charente-Maritime, Vendée, Deux-Sèvres et Vienne.


On constate que cet arrêté de catastrophe naturelle a été signé dès le lendemain de Xynthia, ce qui permettra aux sinistrés d'obtenir des indemnisations rapides auprès des assurances. Aux Antilles, quand il s'agit d'un cyclone et d'une tempête, cet arrêté de catastrophe naturelle arrive après plusieurs mois de galères pour les sinistrés. Il est vrai que nous sommes des citoyens ... à part entière et qu'à ce titre nous avons droit à un traitement différencié devant la loi. Faut-il y voir une forme de discrimination devant les catastrophes ? Qui avait revendiqué haut et fort l’égalité des droits, au mois de janvier 2010 ? 



Les recherches se sont poursuivies lundi toute la journée dans les zones dévastées par la tempête Xynthia qui a touché la France dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 février, faisant au moins 52 morts et 7 disparus. La commune de L'Aiguillon-sur-Mer, en Vendée, est la plus touchée : 25 corps y ont été retrouvés après la rupture d'une digue. Douze personnes sont mortes en Charente-Maritime, second département le plus touché.
Mais Xynthia a également fait des dégâts dans tout l'estuaire de la Gironde, dans les Hautes-Pyrénées et en Haute-Garonne, où certaines stations de ski resteront fermées mardi. Une personne est morte dans l'Yonne et une dans le Cher.
Dans la soirée, la préfecture de Charente-Maritime a chiffré à 135 millions d'euros le coût des réparations et du renforcement des digues du département. Sans préciser quelles digues nécessitaient des travaux, la préfecture estime qu'il faut 20 millions d'aide d'urgence et 115 millions d'euros pour les renforcer. Selon la secrétaire d'Etat à l'écologie, Chantal Jouanno, il y a 7 000 à 10 000 km de digues en France, dont certaines ont été construites au XVIIe siècle. Environ 1 000 km peuvent être considérés comme à risque, a-t-elle précisé.
Plus de 70 000 usagers d'EDF étaient toujours privés d'électricité lundi à 19 heures. ERDF, la filiale de distribution d'EDF, prévoit un retour à la normale mercredi soir pour 80 % de ces foyers mais avertit que cela pourrait être beaucoup plus long dans les régions de l'ouest de la France, "où le travail est rendu difficile par les fortes crues".
Première question à régler en urgence, celle des assurances. L'arrêté de catastrophe naturelle va faciliter la tâche des habitants des zones concernés (lire l'article pratique pour connaître les démarches à suivre pour être indemnisé : « Il faut rapidement déclarer le sinistre ».
Le président de la République, Nicolas Sarkozy, s'est rendu en Vendée et en Charente-Maritime, les départements les plus touchés, où il a survolé en hélicoptère les zones sinistrées, encore sous les eaux. Il a annoncé une aide de trois millions d'euros, une double inspection sur les causes de la catastrophe avec un premier rapport dans les 10 jours, un plan de renforcement des digues et des aides pour les agriculteurs (lire les principales déclarations de Nicolas Sarkozy
CONJONCTION DE TROIS PHÉNOMÈNES RARES
"Il faut qu'on s'interroge pour savoir comment en France au XXIe siècle des familles peuvent être surprises dans leur sommeil et être noyées dans leur maison", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une table ronde à la préfecture de La Rochelle avec élus locaux et les services de l'Etat pour faire le point.
Passé les premières déclarations sur le caractère rarissime de l'événement, qui a vu la conjonction de trois phénomènes climatiques rares (vents violents, marées particulièrement hautes et une dépression qui a accentué la montée des eaux, ce que les marins appellent "surcôte"), d'autres facteurs aggravants ont vite été mis en avant : d'abord la fragilité des digues qui ont rompu, ensuite le risque que courent les constructions en zone inondable (lire l'article à ce sujet : La tempêtes Xynthia soulève la question des constructions en zone inondable.
D'autres voient dans cette nouvelle tempête un signe du réchauffement climatique, un an après le passage de Klaus en janvier 2009, dix ans après celui de Lothar et Martin, en décembre 1999 (lire l'interview de Patrick Galois, prévisionniste chez Météo-France qui estime que le changement climatique accroît la montée des eau : « Le réchauffement climatique accentue les tempetes »).
Source : Le Monde.fr