CAYENNE - CONFERENCE DES PRESIDENTS DES RUP : DISCOURS D'ALFRED MARIE-JEANNE

Discours d’ouverture du Président de la Collectivité Territoriale de Martinique, Alfred Marie-Jeanne,

à l’occasion de la session interne de la Conférence des Présidents des RUP


Jeudi 26 Octobre 2017, Cayenne - Guyane 

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Chers Présidents, Chers Collègues,
Monsieur le Maire de Kourou,
Monsieur le Directeur du Centre Spatial, merci pour votre accueil,
Mesdames et Messieurs les représentants de nos Régions, Chers (es) Collaboratrices et collaborateurs du Comité de Suivi, félicitations pour le travail accompli. 

 

Avant tout, je souhaite remercier le Président Rodolphe Alexandre pour son accueil convivial malgré les contraintes et les tensions toujours vives.
Je voudrais saluer la mémoire de Madame Aline HANSON, qui a pris part active à nos travaux, lors de notre dernière conférence des Présidents des Régions Ultrapériphériques à Madère; et du même coup féliciter son successeur, mon collègue Daniel GIBBES, porté à la Présidence de la Collectivité de Saint Martin par le suffrage populaire, à qui j’adresse mes encouragements les plus sincères, en ces moments difficiles. 

Cette année nos territoires ont encore été gravement touchés, affectés, meurtris par une succession de cataclysmes : 

  • -  à Madère par les incendies de forêts,
  • -  en Caraïbe par les ouragans Irma et Maria.
    Quand les éléments naturels se déchaînent, ils nous ramènent à l’essentiel, et, au-delà de la souffrance des populations et de l’indispensable solidarité, ils nous contraignent à pointer du doigt nos points faibles et à trouver les changements salutaires et adéquats qui s’imposent.
    Maintes fois, lors de nos diverses rencontres :
  • -  nous avons tous souligné l’importance de la coopération qui doit, plus que jamais, se nourrir de nos expériences, de nos difficultés, sources d’opportunités, de créativité et de progrès.
  • -  nous avons tous souligné l’importance de l’accessibilité de nos territoires ; ports et aéroports sont plus que jamais indispensables au développement économique de nos pays, sans oublier l’accessibilité numérique essentielle pour notre présence au monde et la prévention des risques.
    Faire face aux risques majeurs est un enjeu pour chacun de nous, et ce, à tous les niveaux. Si nos territoires sont, de manière très infime, contributeurs au changement climatique, nous en subissons cependant grandement les impacts et la facture est très lourde à payer. 

Les petits pollueurs que nous sommes sont les plus gros payeurs en réalité. C’est le comble du désastre. 

- nous avons tous souligné l’importance de la préservation de nos ressources, leur valorisation appropriée. Notre capacité à produire plus et de manière durable, sont autant d’équations dont les résolutions ne sont pas simples mais oh combien vitales ! 

Nos chantiers sont encore très divers et nombreux. 

Nous avons réitéré notre appartenance à l’Union européenne lors du Forum des Régions Ultrapériphériques de mars 2017 et, à travers notre mémorandum, développé tous les axes sur lesquels nous souhaiterions intervenir. 

Car nos propositions répondent à des nécessités impérieuses qui ne seront pas suivies d’effets positifs, sans transferts de moyens financiers et leviers réglementaires qui nous permettront d’œuvrer en conséquence. 

Nous vivons une période charnière, où, tout en veillant au bon déroulement des programmes européens dont nous avons la charge, nous devons déjà nous projeter dans la prochaine programmation dite post 2020 afin d’y préserver nos intérêts primordiaux. 

Et, à ce titre, je souhaite ardemment que la solidarité qui existe entre nous aille en se consolidant davantage encore, pour la défense bien comprise de nos territoires. 

Chers Collègues Présidents, 

La Commission Européenne a rendu publique le 24 octobre 2017, sa Communication pour une stratégie renouvelée et renforcée avec nous, les Régions Ultrapériphériques. Je l’avoue, mon enthousiasme a vite fait place à un sentiment plus mitigé au regard des propositions et orientations formulées en réponse à notre Mémorandum. 

Les motifs avancés sont connus : 

  • -  c’est la faute au Brexit,
  • -  c’est l’immigration massive,
  • -  ce sont les crises financières qui frappent l’Europe ;
    et en conséquence, l’Europe doit réduire sa voilure.
    Devrons-nous encore donner preuves sur l’urgence de nos réalités et faire preuve encore de patience ?
    Permettez-moi d’affirmer que par les temps qui courent, nous ne sommes ni une charge, ni une surcharge pour l’Europe et la France, mais bien au contraire une carte maîtresse, un atout indéniable et incontournable dans le contexte international inquiétant actuel. 

Ce sera mon message de demain pour que l’Europe ose aller plus loin avec nous, avec aux avant-postes le Président du Gouvernement des Canaries, Fernando Clavijo Battle. 

Merci de votre écoute Mèsi an pil, Mèsi an chay 

Alfred Marie-Jeanne Président de la Collectivité de Territoriale de Martinique