CHLORDECONE: 12 MESURES URGENTES




CHLORDÉCONE 12 mesures urgentes pour gérer la sortie de crise

 


Conscients
des enjeux de la situation, malgré le remue-ménage provoqué au sein
même de l’administration étatique et de multiples pressions, nous
n’avons pas transigé sur cette affaire. En aucun cas, nous ne pouvions
déroger aux principes ni renier les valeurs qui nous ont conduit à
écrire cet ouvrage.

Contraints
et forcés de nous justifier, y compris sur le titre et le sous-titre de
l’ouvrage, nous avons essuyé les pires critiques,  des plus constructives aux plus stupides, des plus mesquines aux plus stériles...

 

 

 

 

 


 

  1. Gel immédiat de toutes les terres contaminées.
  1. Assurer la potabilité de l’eau desservie à la population
  1. Traçabilité des aliments mis sur le marché – labellisation – Laboratoire d’Analyse.
  1. Suppression des LMR pour le Chlordécone
  1. Procédures urgentes d’indemnisation des agriculteurs, des aquaculteurs, pisciculteurs et autres professionnels
  1. Recensement
    de tous les ouvriers agricoles en contact avec le Chlordécone - Bilan
    médical complet. Etude épidémiologique spécifique pour cette population
    en Martinique.

  1. Etudes épidémiologiques portant sur l’ensemble de la population
  1. Tables rondes et Congrès des élus sur l’avenir de l’agriculture : « Quelle politique agricole pour les Antilles ? »
  1. Création d’une usine de bioéthanol en Martinique
  1. Dépollution des sols contaminés
  1. Suivi du volet judiciaire.

  1. Mise en place d’un plan de Communication – Transparence.

     
     



Chronique d’un empoisonnement annoncé.

 


Le scandale du Chlordécone aux Antilles françaises

 

(1972 – 2002)

 

Editions L’Harmattan – Février 2007

 

Février 2007. Que n’avons-nous pas entendu à la sortie de notre livre !

 

 

Contraints
et forcés de nous justifier, y compris sur le titre et le sous-titre de
l’ouvrage, nous avons essuyé les pires critiques,  des plus constructives aux plus stupides, des plus mesquines aux plus stériles.

Conscients
des enjeux de la situation, malgré le remue-ménage provoqué au sein
même de l’administration étatique et de multiples pressions, nous
n’avons pas transigé sur cette affaire. En aucun cas, nous ne pouvions
déroger aux principes ni renier les valeurs qui nous ont conduit à
écrire cet ouvrage.

 
Pour
faire face à cette dure loi de l’Omertà que l’on nous imposait, nous
avons pris notre bâton de pèlerin pour diffuser l’…information. Des
travées de l’Assemblée Nationale  en passant par
l’amphithéâtre de Fouillole en Guadeloupe, l’hémicycle du Conseil
régional de la Martinique, l’Atrium, les salles communales (Morne
Rouge, Lorrain, Carbet, Trinité etc.),  nous avons
multiplié les forum-citoyens pour tenter de faire éclater au grand jour
la vérité. Mais, c’était mal évaluer les réseaux d’influence et leur
poids sur la diffusion de l’information sous nos latitudes. En dépit de
quelques fuites tardives et de l’émotion suscitée dans la rue ou sur
les ondes-radio, peu de véritables réactions de la part des autorités.
Silencieuse, la préfecture attendait que passe l’orage du Chlordécone.

 

La
classe politique locale, elle-même, à quelques rares exceptions, est
restée quasiment muette pour, près de six mois après la parution de
notre livre voter, au Conseil général de la Martinique, une
délibération demandant à ce que plainte soit portée contre…X. Comme si
les responsables en chef de cet empoisonnement étaient de parfaits
inconnus ! Quant aux autres organisations écologiques, elles se sont
lancées dans une compétition imbécile avec nous pour tenter de
démontrer qu’elles furent les premières à dénoncer le scandale du
chlordécone comme s’il l’on pouvait tirer de ce drame humain un
quelconque fonds de commerce. Sans parler d’une certaine presse,
d’orientation soi-disant nationaliste, qui, elle aussi, a cherché à
gagner le championnat du premier dénonciateur, tout en ouvrant
largement ses colonnes au préfet en poste à la Martinique à l’époque et
à l’association-bidon, « Machann Foyal » que ses services avaient
concoctée à la hâte, trois jours avant une manifestation programmée par
l’ANC (Association Non au Chlordécone).

 

 

Septembre 2007, Interview du Pr Dominique Belpomme dans le quotidien, Le Parisien. Il a fallu d’un pavé dans la mare lancé par ce très médiatique cancérologue depuis les berges de

la Seine pour
qu’enfin, le scandale du Chlordécone éclate. Un rapport qui ne faisait
que reprendre quelques bribes de ce que nous dénoncions, ici même, sur
les rives de
la Pointe-des -Nègres.
Rappelons qu’une grande partie de notre ouvrage repose sur des
traductions de travaux scientifiques réalisés aux USA suite à
l’interdiction définitive du chlordécone dans ce pays en 1979, ainsi
que sur diverses publications de l’ « American Cancer Institute », le
plus grand centre de cancérologie du monde. Nul n’est donc prophète en
son pays ! A notre tour, nous l’apprenions à nos dépends.

 

Mais,
quels que soient les reproches que l’on pourrait adresser au Pr.
Dominique BELPOMME (en particulier le fait qu’il semble ignorer que les
populations du Sud de la Martinique ont bu, pendant 30 ans, exactement
la même eau contaminée que les populations du Nord, cette région étant
le château d’eau de la Martinique), la médiatisation de son grain de
sel dans ce scandale du Chlordécone a eu un effet tout à fait
salvateur.

La France entière
s’est réveillée avec cette terrible nouvelle d’un empoisonnement de la
population antillaise par la faute d’un redoutable pesticide. Médusés
et surpris par l’ampleur de la déferlante médiatique, nos gouvernants,
jusqu’ici immobiles, se sont empressés de monter au créneau et tenter
d’éteindre le feu. Plusieurs ministres se sont succédés à la télévision
pour expliquer à l’opinion française en deux jours ce que les services
de l’Etat ont caché à la population antillaise durant trois décennies à
savoir : « Un désastre écologique entraînant une contamination de la population ».
Une vérité que nous avons eue, à la sortie de notre livre, toutes les
peines à faire admettre. Ce qui a de plus pathétique dans cette
affaire, c’est qu’une fois de plus, ce sont nos propres élus, nos
propres concitoyens, qui lamentablement viennent au secours des
pompiers pyromanes en tentant de minimiser l’étendue de la catastrophe
ou de disculper les responsables au motif qu’il « faut éviter de faire
du catastrophisme ». Comme si la catastrophe n’était pas déjà là et
bien là !

 

En
réalité, cette effervescence médiatique n’est ni plus ni moins que le
résultat d’une faillite supplémentaire des services de l’Etat,
incapables de gérer aux Antilles une catastrophe écologique doublée
d’une crise sanitaire grave.

 

Et,
quelles que soient les explications données aujourd’hui pour justifier
la situation, le fait est que le Chlordécone et d’autres pesticides
tout aussi dangereux ont été répandus dans la sole bananière et qu’ils
ont contaminé durablement les terres agricoles,  les eaux
de rivières, les nappes phréatiques, l’eau desservie au robinet et les
bandes côtières. Les dernières analyses pratiquées par le GREPHY, après
avoir pointé du doigt les seuls « légumes-racine », nous révèlent
aujourd’hui que d’autres cultures, notamment hors-sols, sont concernées
avec des incidences graves sur la chaîne alimentaire et la santé de nos
concitoyens.

 

     C’est là une vérité qui dérange les pouvoirs publics mais que nous ne pouvions passer sous silence.

 

Héritiers de la terre de nos ancêtres, qu’ils ont fécondée de leur sueur et de leur sang,  nous avions une obligation morale de faire l’historique et  l’état
des lieux de la contamination. Nous avions une impérieuse obligation de
révéler la chronologie de cet empoisonnement de la population. Et, pour
que l’histoire ne se renouvelle plus, nous avions aussi l’obligation de
désigner les responsables.

Car, plus que jamais, quand l’esprit de responsabilité vient à manquer,  quand les postures médiatiques camouflent mal les reniements politiques,   quand  les attitudes complaisantes vis à vis des coupables deviennent de plus en plus insupportables, les victimes ont  besoin d’être informées et défendues pour que  leurs droits élémentaires ne soient pas, une fois de plus, bafoués

 

Ce sont ces motivations là,

 

C’est
cet esprit de responsabilité qui nous a toujours animés dans cette
scandaleuse affaire qui aujourd’hui, nous conduisent à formuler 12 propositions urgentes.

Après
une gestion maladroite et calamiteuse de cette crise sanitaire sans
précédent par les services de l’Etat, le moment est venu d’apporter une
nouvelle contribution  citoyenne afin de gérer la sortie de crise du Chlordécone.

 
Il en va de l’avenir de notre pays.

 

Il en va de l’avenir des générations futures.

 
 


 

Louis BOUTRIN

Raphaël CONFIANT

 

 



 

 

1. Gel immédiat de toutes les terres contaminées.

 

Constat

 
 

  • Actuellement 22.500 ha en Martinique et 5.400 ha en Guadeloupe de terres agricoles sont fortement contaminés au Chlordécone.

     

  • Une cartographie des sols contaminés existe (voir Annexe 1) :

     


  • -          pour

    la Martinique  : réalisée par le SIC – DIREN. Elle date de novembre … 200


 
-   pour

la Guadeloupe  : réalisée par la DAD DSV collaboration INRA/APC. Elle date également de 2004 même si elle a été éditée en 2006

 

  •  
    Des terres à bananes, où le Chlordécone a été fortement utilisé,  sont
    actuellement reconverties en cultures maraîchères et vivrières au nez
    et à la barbe de tout le monde. Le risque de contamination des
    productions issues de ces sols est évident. Seuls les services de
    l’Etat ne sont pas informés puisque aucune mesure cœrcitive n’est
    actuellement prise pour interdire de telles pratiques.
  • Des
    terres contaminées au Chlordécone ont fait l’objet de spéculation
    foncière. Certains agriculteurs ont été victimes de cette situation et
    se retrouvent  avec des terrains inexploitables sans aucun
    recours possible. De terres à bananes ont été déclassées et
    viabilisées : des particuliers se retrouvent avec des propriétés, voire
    même des jardins créoles fortement contaminés au Chlordécone. De
    nombreux témoignages, notamment dans la commune de Trinité, viennent
    confirmer ce constat.

     

Proposition :

 

  • Il faut impérativement actualiser la cartographie des sols contaminés car
    elle est incomplète et ne reflète pas la réalité de la contamination.
    Certaines communes, comme le Prêcheur, où s’est développée la culture
    de la banane avec utilisation du Chlordécone, ne figurent pas sur cette
    cartographie

     

  • Gel immédiat de toutes les terres fortement contaminées au Chlordécone et autres pesticides.

     

 

Note des auteurs :

 

Le
Gel des terres contaminées constitue la toute première mesure que les
autorités publiques devraient prendre face à la situation de crise
actuelle.

 

Aucune
épidémie, aucune pollution avérée, aucune calamité agricole, aucun
risque sanitaire potentiel n’est sérieusement combattu sans une
intervention urgente de l’Etat pour circonscrire le risque ou l’aléa.
Or, en Martinique, face à cette pollution au Chlordécone, rien de tel
n’a été fait. Les citoyens que nous sommes ne sont pas informés de
l’étendue précise des dégâts.

 

Si
tel était le cas, des agriculteurs n’auraient pas acheté des terres
qui, par la suite, s’avèrent inexploitables (de nombreux cas nous ont
été signalés par des agriculteurs).

 


Ce manquement grave des services de l’Etat et  l’absence
de mesures coercitives compliquent singulièrement la gestion de la
crise actuelle. Tout ceci fait planer un climat d’incertitude, de
suspicion, de doute avec comme corollaire une crise de confiance et une
méfiance vis-à-vis des productions agricoles locales.

 

La décision de geler les terres contaminées relève donc d’une procédure d’extrême urgence qui présente plusieurs avantages :

 

-          Elle traduirait les exigences de transparence dont la population martiniquaise est en droit d’attendre de nos gouvernants.

 

-          Elle
favoriserait d’autres mesures indispensables en pareille circonstance :
traçabilité, indemnisation, prévention des consommateurs, dépollution
des sols et préservation du foncier agricole.

 

-          La
mise à jour de la cartographie des terres contaminées et une meilleure
information devraient conduire à un gel immédiat de toutes ces
parcelles. Cette mesure relève d’une procédure d’extrême urgence que
les autorités devraient prendre.

 



2. Assurer la potabilité de l’eau desservie à la population

 

Constat :

 

  • 91% de l’eau distribuée au robinet provient des rivières du Nord d’Ouest de
    la Martinique là, précisément, où la culture de la  banane
    est la plus abondante. L’installation complète des périmètres de
    protection rapprochée des points de captation d’eau dans ces rivières
    tarde à voir le jour, malgré la situation de crise actuelle.

     

  •  Les services de l’Etat, notamment
    la DSDS (ex-DDASS)
    ont réussi un tour de passe-passe en focalisant le scandale du
    Chlordécone sur la profession agricole. Or, nous l’avons longuement
    démontré dans notre livre : la contamination de la population (90% des
    femmes enceintes ont du Chlordécone dans leur sang et celui du cordon
    ombilical – Chiffres 2007) est directement liée au laxisme de
    l’ex-DDASS et à l’absence de contrôle des eaux distribuées à la
    population.

     

  • Aucune
    mesure coercitive n’est prise pour faire respecter l’interdiction de
    consommer les eaux de sources. Pourtant 12 des 14 sources contaminées
    au Chlordécone et autres pesticides sont interdites à la consommation.

     

  • L’eau
    de la source Sarrault sur le territoire du Lamentin (Martinique),
    interdite à la consommation car fortement contaminée en Chlordécone,
    arrive directement au robinet de certains riverains. Une situation qui
    perdure depuis des décennies sans que les autorités soient intervenues
    pour couper cette alimentation.

     

  • Eaux
    en bouteille : des interrogations, tout à fait légitimes, quant à la
    potabilité de certaines eaux de source de Guadeloupe et de Martinique
    ont vu le jour, compte tenu de la proximité de bananeraies. Des mesures
    de transparences pour le consommateur s’imposent.

     

Propositions

 

  • Mettre en place des périmètres de protection rapprochée au niveau des points de captation d’eau des rivières

     

  • Equiper en système de filtration au charbon actif et moderniser toutes les usines de production d’eau potable.

     

  • Contrôler la filière d’élimination des boues des stations de production d’eau potable.

     

  • Informer régulièrement les consommateurs des résultats d’analyses pratiquées sur les eaux mises en bouteilles

     

  • Régler définitivement le problème de consommation des eaux de sources contaminées.

     

Note des auteurs :

 

  • Transparence – Transparence !
    Le maître mot des Ministres …depuis que le scandale a éclaté. Oui mais,
    la population souhaiterait voire publier les résultats des analyses
    pratiquées sur l’eau en bouteille afin d’enlever toute suspicion quant
    à la contamination de ces sources par les pesticides. Mesure sanitaire
    et économique pour les entreprises concernées. Il n’y a pas pire
    catastrophe économique      que … les rumeurs !

     

3. Traçabilité - labellisation des aliments –

 

Suivi du projet de Laboratoire d’analyse

 

 

Constat :

 

  • Les
    pouvoirs publics multiplient les interventions pour nous informer de la
    bonne qualité sanitaire des produits vendus sur les marchés locaux.
    Certains élus de chez nous se font l’écho de cette « bonne nouvelle ».
    Mais, en tant que consommateurs, nous n’avons aucune preuve, donc
    aucune garantie quant à l’origine et à la qualité des aliments vendus,
    si ce n’est que des affirmations verbales qui n’engagent pas (… pas
    encore) leurs auteurs.

     

  •  Une
    récente communication du GREPHY fait état de la présence de Chlordécone
    dans d’autres productions que les légumes-racine tels que le corossol,
    les mangues, la viande, le lait, les yaourts. Une exploitation de
    Ouassous (écrevisses) a été fermée à cause d’un taux trop élevés de
    Chlordécone. Des aquaculteurs sont contraints de fermer leurs
    écloseries.

     

  • Qu’en est-il des autres productions importées et vendues sur nos marchés et hypermarchés ?

     

  • Toutes les terres agricoles ne sont pas contaminées.
    Les exploitants agricoles qui produisent des denrées saines sont
    pénalisés car leur production est confondue avec celle des producteurs
    qui continuent à utiliser des terres contaminées.

     

  • Actuellement,
    pour réaliser les tests obligatoires d’E.S.B., les échantillons sont
    expédiés au Laboratoire de Cergy-Pontoise. La viande produite
    localement est consignée à l’abattoir départemental durant 48 heures
    avant sa restitution aux propriétaires. Procédure qui coûte chère (45 €
    par test – soit un budget annuel d’environ 100 000 €), lente et qui
    pénalise toute la filière de la viande locale.

     

Propositions :

 

  • Mettre en place une labellisation des produits agricoles avec un système de code-barre à l’instar de celui qui avait été mis en place pour assurer la traçabilité de la viande de bœuf lors de la crise de la vache folle.

     

  •  Accélérer la mise en place d’un Laboratoire d’Analyse performant permettant
    de réaliser localement le contrôle immédiat des fruits et légumes, de
    l’eau mais aussi de la viande, du poisson et produits de la mer.

     

  •  Demande de financement à l’Etat pour la formation et le matériel du laboratoire.

     

  • Procédure d’agrément du laboratoire à accélérer.

     

 

4. Suppression des L.M.R. pour le Chlordécone

 

Constats

 

  • Roselyne Bachelot, Ministre de
    la Santé , a annoncé l’abaissement des teneurs maximales en Chlordécone pour certaines denrées de 50 µg à 20 µg/kg. L’AFSSA et la Ministre ne
    nous ont toujours pas expliqué pourquoi les seuils toxicologiques
    d’exposition fixés à 50 µg/ kg de légumes le 12 octobre 2005 sont, en
    octobre 2007, dangereux au point de les ramener à 20 µg/ kg de légumes.

     

  •  En
    réalité, ces LMR (Limites Maximales de Résidus) ne reposent sur aucune
    étude scientifique sérieuse et ne répondent pas à des critères de
    santé.

     

  • Ces
    LMR sont fondées sur des connaissances beaucoup trop approximatives
    quant aux modes de consommation alimentaire des Antillais et au niveau
    de la contamination des aliments.

     

  • Les
    dernières communications du GREPHY révèlent une contamination de
    nouveaux légumes ou produits pour lesquels aucune analyse n’avait été
    faite jusqu’alors : ouassous, lait de vache, yaourt, corossol, viande
    de bœuf, boudin créole. Ces produits ont-ils été pris en compte lors du
    calcul de ces LMR ?

     

  • Quid du processus de bioaccumulation des produits chimiques dont la toxicité est confirmée ou révélée au fil des découvertes scientifiques ?

     

  • Fixer
    une LMR après trois décennies de consommation d’une eau gorgée de
    Chlordécone et de légumes contaminés par ce même pesticide pose un
    problème de crédibilité scientifique de l’AFSSA.

     

  • Aucune
    étude scientifique n’est capable de déterminer aujourd’hui les
    interactions dans l’organisme humain de ce cocktail de pesticides
    déversés sur les sols aux Antilles. Quels sont les effets combinés avec les autres pesticides organochlorés (HCH béta, Dieldrine) et phosphochlorés (Paraquat).

     


  • La Ministre de la santé est-elle au-dessus des lois de la République. La loi
    interdit toute trace de pesticides non autorisés dans les végétaux
    (arrêté du 5 août 1992). Le Chlordécone a fait l’objet d’une
    interdiction depuis 1993.  Comment peut-on déterminer une LMR pour un pesticide interdit et reconnu dangereux pour la santé humaine ?

     

 

 

Proposition

 

  • Conformément
    à la réglementation en vigueur, le Chlordécone étant interdit, nous
    proposons la suppression des LMR pour ce pesticide. Zéro Chlordécone dans nos assiettes, voilà la décision que nous attendons de
    la Ministre en charge de la santé publique.
  1. Procédures urgentes d’indemnisation des agriculteurs, des aquaculteurs, pisciculteurs et autres professionnels

     

Constats

 

  • Depuis
    les premières mesures d’interdiction de commercialiser les fruits,
    légumes et autres produits de l’aquaculture, les producteurs antillais
    n’ont reçu aucune indemnisation.

     

  • Dans
    l’Hexagone, toute calamité agricole, toute pollution portant atteinte à
    l’agriculture et à la pêche, sont suivies d’une procédure d’urgence
    d’indemnisation. La crise de la vache folle et la contamination des
    huîtres du bassin d’Arcachon en sont des exemples concrets.

     

  • Aux
    Antilles, face à la contamination au Chlordécone et aux mesures
    d’interdiction de mise sur le marché par les Préfets, aucune
    indemnisation n’a été effective. Cette situation est discriminatoire et intolérable.

     

  • L’absence de revenu conduit à la faillite de ces professionnels
    dans une situation déjà marquée par le chômage endémique et le marasme
    économique. Malheureusement, dans des cas limités, on assiste à des
    pratiques frauduleuses pour écouler une marchandise contaminée. C’est
    là une question de survie pour les très petits producteurs.

  • Les
    agriculteurs qui demeurent les premières victimes de cet empoisonnement
    au Chlordécone ont déjà interpellé les services de l’Etat sur leurs
    difficultés financières sans pour autant obtenir satisfaction.

     

  • Aquaculture – pisciculture : Le principe de prévention n’a pas été respecté
    puisqu’on a autorisé l’installation récente de professionnels sans
    contrôler ni les sols ni l’eau utilisés dans ces installations. La
    pollution étant déjà avérée, il s’agit bien du principe de prévention
    (et non pas de précaution) qui n’a pas été appliqué par les services de
    la DAF et de la DSV.

     

  • Quelle
    que soit la date de la « découverte » de la contamination, l’Etat
    aurait du décréter l’état de calamité agricole à l’instar de ce qu’elle
    fait face à de telles crises dans l’Hexagone. Or, il semblerait que les
    DOM soient exclus des dispositifs de calamités agricoles.

     

Propositions

 

  • Soutien financier immédiat aux agriculteurs pour faire face à leur perte réelle de revenus.

     

  • Extension dans les DOM et reconnaissance de l’état de calamité agricole face à la contamination au Chlordécone et autres pesticides.

     

  • Mise en place de  procédures d’urgence pour l’indemnisation des agriculteurs, des aquaculteurs et autres professionnels victimes de la contamination de leurs productions par les pesticides.

     

  • Création d’une cellule interministérielle pour gérer cette procédure d’indemnisation.

     

  • Aide à la reconversion agricole pour les exploitations ou installations complètement contaminées.   

     



 

 

6.   En contact avec le Chlordécone

 

Recensement de tous les ouvriers agricoles

 

Bilan médical complet.

 

 
Etude épidémiologique spécifique « agriculteurs »  

en Martinique et en Guadeloupe.

 

Constats :

 

  • Des
    études épidémiologiques ont été lancées en Guadeloupe. Nous nous en
    réjouissons. Pourquoi n’a-t-on pas mis les moyens pour les mener en
    Martinique où malgré les similitudes, les situations demeurent
    différentes ?

     

  • 1er paradoxe : les études épidémiologiques sont menées en Guadeloupe alors que la production bananière est 6 fois plus élevée à
    la Martinique. D ’ailleurs
    l’étendue de la catastrophe est très significative (22.500 ha fortement
    contaminés au Chlordécone en Martinique contre 5.400 ha en Guadeloupe).
    Les quantités de Chlordécone utilisées en Martinique ont été beaucoup
    plus élevées qu’en Guadeloupe.

     

  • 2ème
    paradoxe : L’eau potable provient des prises en rivière dans les
    régions bananières pour 91% en Martinique contre 84,6 % en Guadeloupe.

     

  • Ces
    deux paradoxes plaident pour que l’on domicilie également en Martinique
    des études spécifiques pour les planteurs de banane car plus nombreux,  plus exposés à la culture intensive et aux applications répétées de Chlordécone.

     

  • En
    dépit de tous les débats contradictoires entre scientifiques, au-delà
    des discours tenus par les Ministres, le recensement des planteurs de
    banane qui ont été au contact direct avec le Chlordécone de 1972 à …
    1993 ( ?) n’a pas été établi. Combien sont-ils ? Sont-ils toujours
    vivants ? Dans quelles communes résident-ils ? Combien d’enfants
    ont-ils eu ? etc…

     

  • Quel
    est l’état de santé de cette population de planteurs ? Ont-ils fait des
    bilans de santé systématiques ? Ont-ils présenté des pathologies
    particulières ? Sont-ils suivis médicalement ? Autant de questions sans
    réponses à ce jour… malgré le plan d’urgence décrété par les autorités
    sanitaires.

     

  • Recensement de la population d’agriculteurs concernés

     

  • Financement d’un suivi médical immédiat et effectif

     

  • Mise
    en place dans les deux régions de Guadeloupe et de Martinique, d’une
    étude épidémiologique spécifique pour les agriculteurs utilisateurs de
    Chlordécone et autres pesticides.

     

  • Veille sanitaire efficace à l’attention des professionnels au contact avec le Chlordécone et autres pesticides.

     

 

  1. Etudes épidémiologiques portant sur l’ensemble de la population… par des experts indépendants.

     

 

Constats :

 

  • En
    1977 et 1979, les rapports Snégaroff et Kermarec ont mis en évidence la
    pollution massive au Chlordécone et autres pesticides des sols et des
    rivières aux Antilles.

     

  • En 1976, le Chlordécone est interdit de vente aux USA

     

  • En 1979, le Centre international de recherche contre le cancer classe le Chlordécone comme cancérigène probable.

     

  • En 1990, le ministère de l’agriculture l’interdit à la vente.

     

  • En 1993, le Chlordécone est définitivement interdit à la vente.

     

  • En
    2006 : des travaux récents de chercheurs américains démontrent la
    relation de causalité entre les pesticides organochlorés et la maladie
    de Parkinson, ses incidences dans la maladie d’Alzheimer, dans des
    pathologies neurologiques et dans … certains cancers.

     

  • 2007 :
    En France : la polémique scientifique fait rage entre les chercheurs de
    l’INSEM et le Pr Belpomme sur la forte prévalence du cancer de la
    prostate aux Antilles françaises. Curieusement, les autres. Controverse
    – volte-face, la population et surtout les nouveaux nés ne savent plus
    à quel … sein se vouer. En effet, une étude « Hibiscus » révèle la
    présence de Chlordécone dans le sang du cordon ombilical et ce, pour 90
    % des femmes examinées.

     

  • Octobre 2007 : 28 ans après le classement du Chlordécone comme cancérigène probable, la population demeure en attente de conclusions scientifiques qui tardent à venir.

     

  • Malgré l’urgence de la situation, les résultats des enquêtes épidémiologiques seront connus qu’en 2008.

     

  • Déjà, les protocoles de ces études sont remis en cause au sein même de la communauté scientifique.

     

  • L’Etat est juge et partie dans cette affaire : certains fonctionnaires de
    la Cellule Inter-
    Régionale Epidémiologique sont directement concernés. Leur manquement
    et leur laisser faire ont conduit à la dégradation de la situation
    sanitaire actuelle.

     

  • L’INSERM
    n’a pas le monopole de la recherche scientifique. Des équipes de
    chercheurs étrangers ont déjà travaillé sur les pesticides
    organochlorés. Curieusement, ils n’arrivent pas aux mêmes conclusions
    que l’INSERM, notamment sur les incidences des pesticides sur la
    fertilité des spermatozoïdes.

     

Proposition

 

  • Nécessité de mener des études épidémiologiques par des experts indépendants

     



 

8.   Tables-rondes citoyennes et Congrès des élus

 

 
sur l’avenir de l’agriculture :

 

« Quelle politique agricole pour les Antilles ? »

 

Constats

 

 

  • Avec
    le scandale du Chlordécone l’agriculture martiniquaise est en pleine
    crise. Les consommateurs sont de plus en plus interrogatifs et exigent
    des réponses claires. Les politiques ne peuvent ignorer une telle
    situation.

     

  • Or,
    l’agriculture martiniquaise repose essentiellement sur la culture de la
    banane et secondairement sur la canne et la production de rhum.

     

  • Depuis
    trois décennies, pour mener la lutte chimique dans la banane, les
    producteurs ont importé et déversé des pesticides organochlorés (DDT –
    HCH – Chlordécone etc…) très rémanents dans les sols et dangereux pour
    la santé.

     

  • Ce
    type d’agriculture orientée vers l’exportation ne profite pas forcément
    à la grande majorité des agriculteurs martiniquais. De plus, cette
    culture est vulnérable aux coups de vent et cyclones et engloutit
    l’essentiel des subventions allouées à l’agriculture.

     

  • Le dernier cyclone Dean illustre bien cette réalité : plus de 110 millions d’euros pour les seuls producteurs de banane.

     

  • Des voix s’élèvent pour qu’il y ait une nouvelle orientation de notre agriculture.

     

Propositions

 

  • Tenue  de tables-rondes citoyennes et d’un Congrès des élus de Martinique sur l’avenir de l’agriculture.

     

  • Envisager un plan régional à la reconversion et à la diversification agricole.

     

  • Etude de faisabilité économique et technique pour une agriculture durable et saine, notamment pour développement d’une banane biologique à haute valeur ajoutée.

     

 

Note des auteurs

 

 

  • L’heure
    est donc venue pour les autorités politiques locales d’organiser la
    réflexion sur l’avenir de l’agriculture martiniquaise et ce, en dehors
    des lobbies bananiers dont les intérêts ont toujours prévalu sur ceux
    des autres agriculteurs.

     

  • Les
    conditions économiques, sociales, voire psychologiques sont aujourd’hui
    réunies pour tenter de sortir de la logique mortifère de la banane
    chimique. Seule une autorité politique et morale comme le Président du
    Conseil Régional, qui a en charge l’aménagement du territoire et le
    développement économique, peut prendre une telle  initiation.

     

 

 

9. Création d’une usine d’éthanol

 

et

 

Diminution de notre dépendance énergétique

 

Constats

 

  • Chaque année,
    la Martinique importe
    800.000 tonnes de pétrole brut. 40% est destiné à la fabrication de
    carburant. Les augmentations incessantes du prix du baril de pétrole
    (80 dollars) sont directement répercutées sur les automobilistes, ce
    qui contribue, en absence de transports publics performants, à
    l’endettement des ménages. Notre balance commerciale, elle aussi,
    se trouve affectée puisque 53 % de nos exportations (principalement la
    … banane et le rhum) sert à payer notre facture énergétique.

     

  • Sortir
    de cette logique du tout pétrole et diminuer notre dépendance
    énergétique deviennent un passage obligé pour le développement
    économique de notre pays.

     

  • Une directive européenne a fixé à 5,75 % le taux d’incorporation de biocarburant à l’horizon de 2010.

     

  • 22.500
    ha sont fortement contaminés au Chlordécone. Ces terres impropres à
    toute production agricole pourraient être reconverties en canne à sucre
    dans le but d’alimenter une usine d’éthanol.

     

  • Cette
    reconversion agricole permettrait de garder la vocation agricole de ces
    terres et de lutter contre toute forme de spéculation foncière et
    immobilière.

     

  • La
    culture de la canne à sucre participerait à la fertilisation des sols,
    à la lutte contre l’érosion, à la diminution considérable des
    prélèvements d’eau dans le milieu naturel (la canne étant nettement
    moins consommatrice d’eau que la banane.)

     

  • Elle pourrait constituer une réponse urgente en attendant la mise au point des procédures de décontamination des sols.

     

 

 

Propositions

 

  • Reconversion rapide des terres polluées en culture de canne à sucre.

     

  • Création d’une usine de production d’éthanol pour répondre à la législation européenne qui nous imposera 5,75 % de biocarburant dans l’essence survie à la pompe.

     

Note des auteurs *

 

La survie de la banane est étroitement liée aux régimes d’aide compensatoires de Bruxelles. Ce dispositif est régulièrement  remis
en cause par l’OMC-banane. Notre économie ne doit plus reposer
essentiellement sur une culture aussi aléatoire que la banane. Ce n’est
pas un crime de lèse-majesté que d’envisager, à moyen terme, une
reconversion vers la canne à sucre pour les terres contaminées et un
développement plus rapide vers la banane biologique qui constitue un
produit à haute valeur ajoutée.

 

* Pour plus de précision : voir livre Chronique d’un empoisonnement annoncé – pages 219 à 223 

 

 

 

10. Dépollution des sols contaminés

 

Constats

 

  • Les
    services de l’Etat ont réussi à faire admettre une fausse assertion
    selon laquelle aucune solution de dépollution des terres contaminées
    n’est envisageable à court terme.  L’argument
    « scientifique » avancé : les légumes aériens ne sont pas pollués au
    Chlordécone qui ne peut pas être absorbé par des plantes. Les faits et
    la découverte du Chlordécone dans l’avocat, les mangues et d’autres
    fruits aériens ont battu en brèche cette « vérité » non établie.

     

  • Les
    Antilles ne sont pas les seuls pays au monde à être confrontés à
    pareille contamination aux pesticides. Des expériences de dépollution
    de terres agricoles ont déjà été réalisées ailleurs, notamment aux USA,
    au Canada, en Australie où les techniques de phytoremédiation (voir Annexe) ont montré toute leur pertinence.

     

  • La
    pollution aux pesticides ne concerne pas que le Chlordécone puisque
    d’autres produits ont été utilisés aux Antilles dès le début de la
    lutte chimique en agriculture.

     

 

Propositions

 

  • Evaluer le mieux que possible les quantités exactes de Chlordécone et des autres pesticides déversés dans les sols aux Antilles

     

  • Faire un inventaire de toutes les expériences de dépollution aux pesticides, notamment aux organochlorés, à travers le monde

     

  •  Faire appliquer le principe « pollueur – payeur »  et mettre en place un financement pour la dépollution des sols contaminés.

     

 

 

 



11. Suivi du volet judiciaire

 

 

Constats

 

 

  • Depuis le 28 février 2005, avec l’adoption de
    la Charte de l’Environnement, l’environnement est entré dans la Constitution française
    au même titre que les droits d l’Homme et les droits sociaux. Dans son
    art. 4, cette Charte de l’Environnement qui a une valeur
    constitutionnelle, stipule que «  Toute personne doit contribuer
    à la réparation des dommages qu’elle cause à l’environnement, dans les
    conditions définies par la loi.
     »

     

  • Lors
    de leur audition au Sénat par la commission, les 4 ministres présents
    ont déclaré ne pas être au courant de cette pollution au Chlordécone.
    Pas au courant dans l’affaire de l’amiante, pas au courant dans
    l’affaire du sang contaminé, pas au courant du nombre de morts lors de
    la canicule de 2003, pas au courant dans la récente affaire d’EADS.
    Curieusement, nos gouvernants ne sont jamais au courant de rien. Seule une Commission d’enquête parlementaire, permettra de faire ressortir la vérité et d’établir les responsabilités. C’est ce que nous avions réclamé dès 2002.

     

  • Des
    plaintes ont été déposées par diverses associations de protection de
    l’environnement tant en Guadeloupe et en Martinique, notamment pour
    « mise en danger de la vie d’autrui et administration de substances
    dangereuses et interdites ». Il appartiendra à la justice d’intervenir
    et de désigner les coupables.

     

  • Le procureur Général de
    la Cour d’Appel
    de Basse-Terre s’est pourvu en cassation le 7 août 2007 contre la
    recevabilité de la plainte contre X déposée par l’Union des Producteurs
    agricoles de
    la Guadeloupe le
    23 février 2006. Ces excès de zèle des procureurs aux Antilles sont
    contraires aux bonnes intentions par le Président Nicolas Sarkozy et
    ses ministres et n’honorent pas ceux qui tentent de faire obstacle à la
    bonne marche de la justice.

     

  • Le 19 septembre 2007, la G arde des Sceaux, Rachida D ati,
    adresse une lettre au président de l’Assemblée Nationale lui précisant
    qu’une enquête parlementaire est en cours et par conséquence, la
    Commission d’Enquête Parlementaire réclamée par les élus antillais ne
    pourrait être contraire à la Constitution.

     

  • Pourtant,
    fin septembre, en pleine tempête médiatique, le Secrétaire d’Etat à
    l’Outre-mer, Christian Estrosi, déclare publiquement être favorable à
    la mise sur pied de cette Commission d’enquête.

     

  • Le
    17 octobre 2007, le président de la Commission des affaires économiques
    de l’Assemblée Nationale, Patrick Ollier, a rejeté la demande de cette
    commission d’enquête parlementaire au motif de l’ouverture d’une
    procédure judiciaire sur cette affaire.

     

Propositions

 

  • L’Etat, garant de
    la Constitution , doit faire respecter cette loi suprême notamment l’art. 5 de la Charte de
    l’Environnement. Les responsables des atteintes graves à notre
    environnement doivent être désignés et les coupables poursuivis. La réparation du préjudice
    causé par la pollution au Chlordécone et autres pesticides doit être
    faite. L’Etat doit donc veiller à ce que les plaintes déposées par les
    associations de protection de l’environnement soient suivies d’effet
    aussi bien en Guadeloupe qu’en Martinique. Les manœuvres du parquet de
    Guadeloupe visant à contester la recevabilité des plaintes sont tout à
    fait contraires à l’esprit même de la modification constitutionnelle du
    28 février 2005.

     

  • Adoption rapide par
    la Commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale de la résolution tendant à la création d’une Commission d’enquête parlementaire
    sur « l’utilisation du Chlordécone et autres pesticides aux Antilles
    françaises et ses conséquences sur l’environnement et la santé
    publique ».

     

 

 

12. Mise en place d’un plan de communication –

 

Transparence

 

 

Constats

 

 

  • Dans son art. 5,
    la Charte de l’Environnement stipule : « Toute
    personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la
    loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues
    par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des
    décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement
    . »

     

  • En matière d’environnement, l’information des citoyens est donc un droit constitutionnel
    qui, cependant, continue à être bafoué aux Antilles. Rétention voire
    même dissimulation d’information par les services déconcentrés de
    l’Etat. De telles pratiques sont à bannir définitivement.

     

  • Ces
    pratiques ont pour conséquence d’instaurer un climat de suspicion et
    sont, en absence d’un discours clair et responsable, à l’origine d’une
    confusion médiatique et du climat d’inquiétude qui règne au sein de la
    population.  

     

  • La
    révélation de la vérité par les médias nationaux a renforcé ce malaise
    aux Antilles. Les moyens mis en œuvre par ces rédactions pour mener les
    investigations sont sans commune mesure sur ce qui s’est passé à ce
    jour dans nos pays. Du coup, la population qui découvre certaines
    informations est persuadée qu’on lui avait caché la vérité… ce qui est
    en partie vrai !

     

  • 80% des Guadeloupéens se déclarent inquiets selon un sondage récent (sondage QualiStat du 1 au 6 octobre 2007).

     

 

 

 

Propositions

 

  • Faire respecter le droit à l’information qui est un droit constitutionnel par les services de l’Etat.

     

  • Transparence.
    Respecter le pluralisme des opinions. Arrêter les pratiques mesquines
    du zapping médiatique, notamment sur les chaînes publiques qui ont une
    mission de service publique.

     

  • Donner aux journalistes antillais les moyens des investigations quand une catastrophe de cette ampleur survient.

     

  • Mettre
    un plan de communication aussi bien pour les populations concernées que
    pour rectifier les dérapages outranciers constatés dans l’Hexagone sur
    le sujet.  

     
     


Note des auteurs

 

  • Certains
    ont estimé, (à tort ou à raison ?) que cette débauche d’information
    venant de l’Hexagone était préjudiciable à l’image de
    la Martinique. N ’est-il
    pas indécent de parler d’image touristique quand le pays entier est
    confronté à une crise sanitaire grave ? A-t-on donné la parole aux
    victimes ?

     

  • L’image touristique de
    la Martinique risque
    d’être ternie. Ne nous trompons pas de sujet. Le tourisme ne doit pas
    servir de bouc émissaire. Ce n’est pas à cause de la contamination au
    Chlordécone que les touristes boudent notre destination. Pourquoi la
    clientèle touristique est-elle composée de  85% de Français ? Pourquoi la croisière a-t-elle désertée
    la Martinique quand les autres îles de la Caraïbe voient
    une augmentation de leur fréquentation ? Le moment venu, il faudra
    nécessairement aborder quelques questions sur l’avenir de notre
    tourisme. Pas au détour d’une crise sanitaire grave.