Tout le monde a entendu la déclaration de Raphaël Vaugirard qui explique avec une franchise désarmante et une balourdise affligeante que les fonctionnaires du Conseil général sont de qualités inférieures à ceux du Conseil Régional. Ce qui est totalement et définitivement faux et ne mérite même pas d’être relevé et en plus discrédite celui qui sort de telles inepties.
Ce qui est plus grave, gravissime même, c’est que lui, un conseiller général, qui plus est président de la Commission qui était chargée de défendre les intérêts du Conseil général dans cette histoire de CTM sorte ça…. C’est dire le peu de cas qu’il fait des centaines de fonctionnaires de sa propre collectivité qu’il ravale à la condition de piétaille de la CTM !
A entendre les réactions des uns et des autres du Conseil général, grévistes ou pas, il a intérêt à faire attention à ses dessous et mettre des tennis ces prochains jours car il y a une jurisprudence DRH Air France aujourd’hui.
En fait, Vaugirard révèle à la face du monde entier, le nôtre, celui qui va de Grand Rivière à Sainte Anne, que dès l’origine, le parti dominant actuel qui régit le Conseil Régional et le Conseil Général a mis en œuvre un plan secret qui visait à placer l’institution historique qu’est le Département dans une situation objective de subordination à la Collectivité dirigée par l’élite du parti.
Oui, méthodiquement, l’équipe au pouvoir a organisé la suprématie de la Région sur le Département.
D’abord une question : pourquoi croyez-vous que la nouvelle équipe arrivée au Conseil général a tout fait pour faire partir la DGS et le DGA des Services Techniques et Economiques, qui étaient de véritables dirigeants administratifs capable de tenir tête à n’importe quel élu ? C’était les seuls qui avaient la capacité de s’opposer à ce qui s’est mis en place.
Quelques exemples frappants :
Quand le Conseil régional recrutait à tour de bras des centaines de cadres venus du privé (avec des émoluments du privé ?), au Conseil général on ne remplaçait même pas un secrétaire ou un chauffeur partant à la retraite. Dans le même temps, toujours au Département, il était procédé à des nominations surprenantes de cadres supérieurs dans une mise en valeur, pour certains, plutôt de leur docilité et de leurs talents godillots que de leur compétence, de leur expérience et de leur efficacité.
Quand des emprunts lourds (et que les contribuables martiniquais devront bien rembourser un jour) étaient contractés ces dernières années au Conseil régional, le Conseil général dégraissait, économisait, tranchait dans le vif, effectuait des coupes sombres dans les budgets, année après année et ainsi, au nom de l’orthodoxie budgétaire, ôtait les moyens d’action à ses services (voir les plateformes revendicatives des syndicats en grève).
Quand on Conseil régional on assouplissait les procédures, au Conseil général on les alourdissait au prétexte fallacieux de les sécuriser juridiquement, ce qui en fait avait pour effet d’allonger les délais, multiplier les circuits de signature et in fine en leur compliquant à outrance leurs moyens d'action, de dégouter les agents devant les contorsions qu’ils étaient obligés de réaliser pour juste faire leur travail.
Oui, il y a sans doute eu un plan secret, une conspiration, entre certains des gens au pouvoir dans les deux collectivités, élus et administratifs, un complot pour que dans les années de préparation de la CTM peu à peu s’affirme la suprématie de fait de la collectivité du POM sur celle de la brave Josette qui n’en pouvait mais….
En tout cas, avec la révélation du peu de considération qui est fait de la compétence, de l’expérience, de l’efficacité des agents du Conseil général, du dévouement, des sacrifices ont-ils ont fait preuve toutes ces années, ces petites mains savent maintenant pour qui leurs familles, leurs amis et eux même ne doivent surtout pas voter le 6 décembre.
Jean Laurent ALCIDE