COMITÉ JUSTICE ÉGALITÉ : ADHÉSION DE L'ASSOCIATION "POUR UNE ÉCOLOGIE URBAINE"

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Conférence de Presse

Mercredi 27 mai 2015 à 11 heures

à l'Hôtel impératrice FDF

 

31 mai 2007, l’association « Pour une Ecologie Urbaine » présidée alors par Louis BOUTRIN, co-auteur avec Raphaël CONFIANT du livre « Chronique d’un empoisonnement annoncé – Le scandale du Chlordécone aux Antilles françaises 1972-2002 », porte plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « administration de substances dangereuses ». Trois ministres de l’agriculture de la République sont mis en cause.

 

Durant plusieurs décennies, les autorités de l’État ont autorisé l’utilisation massive de pesticides organochlorés dans les plantations bananières des Antilles françaises alors que la communauté scientifique internationale, notamment aux Etats-Unis, reconnaissant déjà la dangerosité et la cancérogénicité de ces pesticides. (Classé comme cancérigène possible, le Chlordécone avait été interdit dès 1976 aux Etats-Unis). En autorisant la mise sur le marché puis des dérogations aux interdictions, l’importation, la vente et l’utilisation de ces poisons ces autorités publiques ont perpétué un empoisonnement massif des populations des Antilles. 


Notre plainte déposée au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Fort-de-France a été délocalisée au pôle santé du TGI de Paris et, le 3 juin 2010, le président de l’association a répondu à une convocation du juge d’instruction chargée de l’affaire du Chlordécone. 


Juin 2012. Face à la lenteur de la justice, au risque de discrimination (des sanctions sont déjà tombées dans plusieurs scandales sanitaires plus récents, dont celui de MÉDIATOR) voire d’oubli, Me Harry Durimel (avocat de 22 associations de Guadeloupe) et Louis Boutrin interpellent Madame Christiane Taubira, Ministre de la justice. Ils attendent toujours la réponse de la Ministre !


5 octobre 2013. Le juge d’instruction du Pôle Santé du Tribunal de Grande Instance de Paris transmet à l’association « Pour une écologie urbaine » les conclusions du rapport d’expertise établi par les Professeurs Jean-François NARBONNE et Luc MULTIGNIER relatives au CHLORDÉCONE et à son exposition. Ces conclusions viennent confirmer les hypothèses avancées par Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT dans « Chronique d’un empoisonnement annoncé – Le Scandale du Chlordécone aux Antilles françaises ». 

Mais, au-delà de ces confirmations scientifiques, les experts ont conclu que « les données scientifiques disponibles au niveau international entre 1981 et 1993 tout comme celles décrites avant 1981 pouvaient renseigner avec précision et détail sur le métabolisme, la demi-vie et la toxicocinétique du Chlordécone » ce qui accrédite l’hypothèse de BOUTRIN et de CONFIANT. 


Les deux auteurs ont en effet démontré que l’administration étatique connaissait parfaitement l’existence de ces données scientifiques et que ce scandale du Chlordécone signe une faillite des services de l’Etat, incapables de gérer aux Antilles une catastrophe écologique doublée aujourd’hui d’une grave crise sanitaire. 


27 mai 2015, huit ans jour pour jour après la première plainte (31 mai 2007), la justice n’a toujours pas statué dans cette affaire du Chlordécone qui pourtant constitue le scandale sanitaire le plus retentissant de ces dernières années aux Antilles françaises. Une situation intolérable qui justifie l’adhésion de l’association « Pour une écologie urbaine » au COMITÉ JUSTICE ÉGALITÉ. LB