Sarko-Nguesso... la nouvelle FrancAfrique ?
Le Congo-Brazzaville célèbre ce 15 août 2010 ses 50 ans d’indépendance. Coups d’Etat, guerre civile, tensions ethnique... L’ancien pays marxiste peine à se relever de la succession de crises politiques qu’il a connues. Et la population rêve encore que les colossaux revenus générés par la vente du pétrole et du bois soient mieux distribués.
« Nous accédons à la responsabilité nationale », clame le premier président du Congo, l’abbé Fulbert Youlou, le 15 août 1960 à Brazzaville. « Plus que jamais la volonté de Dieu nous fait un devoir d’aimer notre pays, mais également un devoir d’agir, chacun à la place qui lui a été donnée, pour faciliter la marche en avant de notre pays », ajoute t-il lors de la proclamation d’indépendance.
Une « marche en avant » fort contrariée : le pays va connaître cinquante années de crise politique et économique. En août 1963, un soulèvement
Après cette crise politique, Alphonse Massamba-Débat constitue un gouvernement provisoire, avant de remporter les élections présidentielles de 1963. En 1968, profitant des désaccords entre le président et son parti, le capitaine Marien Ngouabi prend le pouvoir par la force. Il fonde un parti unique, le Parti congolais du travail (PCT), de type marxiste-léniniste. Le drapeau national devient rouge sang avec une houe (à la place de la faucille) et un marteau.
Les conflits ethniques et idéologiques se poursuivent et, en 1977, Marien Ngouabi est assassiné. Le colonel Joachim Yhombi-Opango, après avoir pris sa succession, démissionne en 1979. Quelques mois plus tard, le colonel Denis Sassou-Nguesso prend la tête du parti et de l’État. Malgré un discours marxisant et une pratique dictatoriale du pouvoir, son régime évolue vers le libéralisme économique. En 1991, alors qu’il est toujours au pouvoir, s’ouvre une conférence nationale, destinée à ouvrir le pays vers le multipartisme, les élections libres et la démocratie. A la demande des délégués rassemblés, Denis Sassou-Nguesso dit assumer toutes les dérives de la classe politique depuis l’indépendance. Une transition démocratique de douze mois est décidée : Denis Sassou-Nguesso reste président, mais il n’a plus aucun pouvoir. Le Conseil Supérieur de la République, parlement mis en place pour la période de transition, est chargé de faire élaborer une nouvelle constitution.
En mars 1992, le Congo adopte une nouvelle constitution, sur un principe semi-présidentiel. En août de la même année, Pascal Lissouba devient le premier président congolais élu au suffrage universel, avec plus de 60% des suffrages.
Dès lors commence une période politique trouble de cinq années, qui conduit à des massacres sur des populations civiles, et à une guerre fratricide qui débute le 5 juin 1997. Les hommes de Denis Sassou N’Guesso, les « Cobras », l’emportent face aux « Zoulous » de Pascal Lissouba. Les affrontements se doublent de tensions ethniques et Nord-Sud.
Entre 4 000 et 10 000 personnes trouvent la mort. La capitale, Brazzaville, est dévastée. Le 16 octobre de la même année, Denis Sassou N’Guesso, victorieux, se proclame président.
La guerre a laissé des traces : les Congolais demeurent divisés et le pays peine à se reconstruire. Les importantes ressources en pétrole et en bois ne profitent guère aux habitants dont le niveau de vie demeure bas. Mauvaises infrastructures, taux de chômage important et manque d’accès aux soins sont le lot des Congolais. Réélu en 2002 et en 2009 avec près de 80% des voix, Denis Sassou N’Guesso semble bien décidé à conserver le pouvoir, avec la bienveillance de la France, dont les entreprises profitent largement des ressources du pays.
SOURCE : AFRIK.COM