COPENHAGUE 2009 : Scénarios catastrophes en cas d'échec.

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Entre 1990 et 2008, les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 40%. Déjà visibles, les conséquences environnementales de cette concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère vont devenir rapidement incontrôlables si l’Homme ne parvient pas à limiter le réchauffement climatique à 2°C, objectif affiché du Sommet de Copenhague qui débute le 7 décembre.


Présentation des impacts pour la planète des différents scénarios de réchauffement, d’après les modèles climatiques établis par les scientifiques. Photo : Tornade dans l'Iowa


Le contexte

Depuis le début de l’ère industrielle, la température de l’air s’est réchauffée de 0,7°C. Mais l’accélération du phénomène ces dernières décennies va entraîner une augmentation beaucoup plus importante et rapide des températures. "La température moyenne de l’air devrait se réchauffer entre 2 et 7 degrés en 2100 par rapport à la période industrielle", écrit l’Institut de recherche sur les impacts du climat de Potsdam, dans une synthèse publiée fin novembre des différentes études scientifiques parues depuis 2007.


Les scénarios de réchauffement

• +1°C : moins de glace, plus de pluie
Un réchauffement de la température de l’air d’au moins 1°C est inévitable à moyen terme. Il se traduit par un dérèglement important du rythme des moussons asiatiques. La fréquence et l’intensité de ces précipitations augmentent le risque d’inondations et de destruction des cultures. 
Un degré supplémentaire signifie également la fonte accélérée d’une grande partie des glaces de la calotte Arctique ainsi qu’une panne du système des courants océaniques comme le Gulf Stream, qui contribue à rafraîchir le climat en Europe.

• +2°C : mort du corail et érosion des sols
A force d’absorber des quantités toujours plus grandes de CO2, 
les océans s’acidifient. Un phénomène qui met en péril la survie des récifs coralliens, qui constituent un réservoir de biodiversité exceptionnel. La faune et la flore terrestres ne sont pas épargnées non plus, puisqu’un tiers des espèces vont quitter leur habitat naturel pour tenter de survivre au changement climatique, certains écosystèmes ayant atteint leur point de rupture.
Autre conséquence d’un réchauffement de deux degrés : la sécheresse, qui érode les sols, compromettant la fertilité des terres arables. La production alimentaire pourrait même baisser de près de 40% en Afrique subsaharienne, en Amérique centrale ou en Asie du Sud-Est, entraînant un hausse significative du nombre de personnes souffrant de la faim (plus d’un milliard en 2009).

• +3°C : montée des eaux et forêts asséchées
Un réchauffement de 3°C signifie une hausse importante du niveau des océans, notamment sous l’effet de la fonte de la banquise. Des études scientifiques récentes indiquent que cette hausse pourrait atteindre un à deux mètres, des chiffres bien supérieurs aux prévisions initiales du GIEC (de 18 à 59 cm). Le phénomène menace plus de 380 millions de personnes vivant dans des régions côtières situées à moins de 10 mètres d’altitude, notamment dans les 
mégalopoles d’Asie du Sud-Est.
La hausse des températures augmente le taux d’évaporation de l’air et donc la fréquence de pluies toujours plus acides du fait de la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Maintenu en état par la capacité de la forêt amazonienne à stocker du carbone, le cycle des pluies en Amérique du sud risque d’être complètement bouleversé. Victimes de la sécheresse, les autres forêts tropicales, comme celle du Bassin du Congo, deviennent des 
puits de carbone de moins en moins efficaces.

• +4°C : des catastrophes naturelles au quotidien
La sécheresse augmente la pression déjà importante sur les ressources en eau ainsi que le risque d’incendies, notamment dans les forêts boréales de Russie. Près de la moitié des marécages et zones humides disparaissent sous l’effet conjugué des vagues de chaleur et de la montée des eaux. Des dizaines de millions de réfugiés climatiques fuient leur pays d’origine, notamment dans les régions les plus exposées au changement climatique (sous-continent indien, îles du Pacifique, Afrique de l’Ouest…).
La pression sur les ressources en eau devient insupportable. Les glaciers himalayens, qui alimentent aujourd’hui 85% des réseaux d’eau douce en Asie du Sud-Est, fondent à cause de la hausse des températures. La destruction des milieux naturels et la crise alimentaire favorisent le développement de maladies mortelles comme la diarrhée, la dengue ou la malaria.

• +5° à +7°C : le chaos
L’extinction de la 
biodiversité mondiale se poursuit, avec la disparition de plus de 40% des espèces animales et végétales recensées à ce jour.
La concentration de CO2 dans l’atmosphère bat des records, notamment sous l’effet de la fonte du 
permafrost, une couche de glace présente en Sibérie, en Alaska et au Canada, qui stockait jusqu’alors plusieurs dizaines de gigatonnes de CO2 par an.
Les phénomènes météorologiques extrêmes (raz-de-marée, cyclones, canicules…) sont de plus en plus violents. Le coût financier de ces catastrophes devient incontrôlable, représentant 20% à 30% du PIB mondial, conformément aux calculs de l’économiste britannique Nicholas Stern. Surtout, cliniques et hôpitaux ne parviennent plus à faire face à l’afflux de personnes victimes de catastrophes naturelles ou de maladies liées à la dégradation de l’environnement.