COUR DES COMPTES : LE CAS EDIFIANT DU PARC NATUREL DE MARTINIQUE

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Dans son rapport sur la situation financière et la gestion des Collectivités territoriales et de leurs établissements publics d’octobre 2017, la Cour des Comptes épingle les Collectivités locales d’Outre-Mer dont « la situation financière est particulière dégradée malgré un niveau de recettes supérieur à la Métropole ». 

 

En cause, les effectifs surdimensionnés au regard des besoins du service public : « La forte propension à la dépense publique locale se manifeste particulièrement en matière de personnel. Les collectivités locales d’Outre-Mer se caractérisent par le niveau excessif de leur masse salariale, qui résultent d’effectifs manifestement surdimensionnés au regard des besoins du service public. Cette anomalie est aggravée par la majoration peu justifiée du traitement des agents territoriaux ». (Rapport CDC page 212). 

 

Certes, comparaison n’est pas raison puisque les Collectivités territoriales d’Outre-Mer servent de soupape sociale face à une crise économique durable et une diminution des dotations de l'Etat qui obère singulièrement leur budget. Mais tout de même, quelques enseignements méritent d’être retenus pour ne pas recourir systématiquement à l’emprunt, à l’instar de la Commune de Fort-de-France mise à l’index, une nouvelle fois, par la Cour des Comptes : « Certaines collectivités importantes sont particulièrement endettées. Ainsi, la moitié de la dette des communes de Martinique a été contracté par la commune de Fort de France (222 M€, 2 612 € par habitant) (Rapport CDC page 195).



Effectif surdimensionnés, majoration de traitement peu justifié, TOUT EST DIT par la Cour des Comptes ! 



A cet effet, le cas du Syndicat Mixte du Parc Naturel de Martinique apparaît particulièrement édifiant : Au-delà du salaire exorbitant du Directeur Général des Services négocié avec l’ex-président, l’effectif du personnel a littéralement doublé en une seule mandature. De 69 agents fin 2009, il passe à 174 fin 2015. Une explosion particulièrement marquée durant les deux dernières années (137 agents en 2014 et 174 en 2015) avec des recrutements électoralistes dans l’entre-deux tour ! La conséquence sur la masse salariale est sans appel. De 2,3 M€ en 2009 à 4,8 M€ fin 2015 (Voir graphique). 



Et qui va payer à votre avis ? Certainement pas le DGS ou l’Ex-Président ou encore la CDMT mais bel et bien le contribuable martiniquais à travers notamment la CTM, puisqu’à l’instar du SDIS, les communes, en difficultés durables, ne parviennent pas à honorer leurs cotisations. 


Alors, quand on ose parler de dérives financières, au-delà des prophéties budgétaires, il convient de s’abstenir de toutes contorsions démagogiques et analyser sereinement la situation financière du Parc Naturel de Martinique depuis 2010. LB