CRASH RIO-PARIS : LA FAUTE PENALE RECONNUE PAR LE TRIBUNAL DE TOULON

Les familles des victimes pourront percevoir une provision d'indemnisation.

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Cette décision du tribunal de Toulon va permettre d'attribuer une provision d'indemnisation à la famille d'une des victimes de l'accident de l'Airbus d'Air France AF 447 Rio-Paris, et ce avant la fin des enquêtes technique et judiciaire.
PHOTO : Le 9 juin 2009, une pièce de l'avion est repêchée.


 

La commission d'indemnisation des victimes d'infractions pénales (CIVI) du tribunal de grande instance de Toulon a considéré, ce mardi, que la faute pénale était caractérisée dans l'accident du vol AF447 Rio-Paris. En conséquence, la Civi a estimé qu'elle pouvait verser une provision d'indemnisation de 20.000 euros à la famille d'une hôtesse de l'air. "La coexistence de défaillances antérieures et de la défaillance constatée la nuit du crash, affectant les deux sondes Pitiot (Pitot, ndlr)" suffit pour déduire "l'existence d'une faute pénale caractérisant le délit d'homicide involontaire", déclare-t-elle.


En l'état, estime la juridiction, il n'est pas "nécessaire ni même opportun d'attendre le résultat des poursuites pénales engagées qui, en état de cause, ne sauraient lier la commission".  

La commission a estimé que le Fonds de garantie des victimes de terrorisme et d'autres infractions devait donc verser 10.000 euros au frère et 10.000 euros au père de Clara Amada, hôtesse de l'air.  

Interrogée par l'AFP, la compagnie n'a pas souhaité faire de commentaire.  

"Cette décision valide la responsabilité des sondes Pitot", a estimé Me Jean-Claude Guidicelli, l'avocat de la famille. Ce sont certains pilotes d'Air France qui tout de suite après l'accident avaient révélé la défaillance de ces sondes, suggérant alors qu'elles étaient responsables de l'accident.  

La justice française n'avait jamais jusqu'à présent considéré qu'il y ait pu avoir une défaillance synonyme de faute pénale.  

Une information judiciaire a été ouverte à Paris, cinq jours après la catastrophe, contre X pour "homicides involontaires" et confiée à la juge d'instruction parisienne Sylvie Zimmermann.  

Elle est menée parallèlement à l'enquête technique du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) --organisme chargé de l'enquête technique-- et reste suspendue aux recherches des boîtes noires de l'appareil, nécessaires pour comprendre les causes de l'accident et déterminer les éventuelles responsabilités pénales.  

Le BEA a mené trois phases de recherches en mer pour retrouver l'épave principale de l'Airbus A330 et les enregistreurs de vol. La dernière s'est achevée le 24 mai par un échec. Le BEA doit prochainement décider de l'opportunité de lancer une nouvelle opération en mer.

 

SOURCES : Reuters 


La CIVI (Commission d'indemnisation des victimes d'infractions pénales) n'a pas vocation à déterminer qui sont les responsables de cette faute pénale mais juste à identifier si les demandeurs ont été victimes de cette faute et s'ils peuvent être indemnisés.  

Le vol Air France AF 447 entre Rio et Paris s'est abîmé en mer dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2009 avec 216 passagers et 12 membres d'équipage, dont aucun n'a survécu.