Cyclisme : Championnat du monde de Vitesse

bauge.jpg

Le sacre de Grégory BAUGÉ

Un guadeloupéen champion du monde de cyclisme en vitesse individuelle. Le fait est suffisamment rare pour ne pas féliciter Grégory Baugé de cette extraordinaire performance.

Ba yo pédal ankô, Baugé !


Sacré à quatre reprises par équipe, Grégory Baugé a mis, à 24 ans, la main sur son premier titre mondial en vitesse individuelle, dimanche à Pruszkow, où se sont achevés les Championnats du monde sur piste. Le pensionnaire de Créteil s'est défait en finale du surprenant Malaisien Awang tandis que Kevin Sireau a complété le podium. Clara Sanchez a elle décroché l'argent au keirin.

Depuis le temps qu'il courait après, Grégory Baugé ne pouvait qu'apprécier, sitôt son premier titre mondial de vitesse décroché en individuel. "Je suis vraiment content", soufflait-il à peine descendu de son vélo. A 24 ans, le Guadeloupéen, champion du monde avec les copains en 2006, 2007, 2008 et une quatrième fois mercredi dernier lors de ces Mondiaux de Pruszkow, devait jusque-là se contenter d'un titre de vice-champion du monde en individuel, décroché il y a deux ans à Palma de Majorque. Pour parvenir à ses fins, le pensionnaire de Créteil a néanmoins dû s'employer dimanche. 


Vainqueur assez aisément du duel franco-français avec son pote Kevin Sireau en demi-finale, ce dernier ayant même chuté lors de la deuxième manche, Baugé a été poussé dans ses derniers retranchements en finale face au jeune et surprenant Malaisien Azizulhasni Awang qui n'avait jamais atteint le dernier carré d'un tel événement. Une finale en forme de retrouvailles puisque le Français avait été surpris par le jeune homme de 20 ans, la veille, en huitièmes de finale, sur une manche sèche et avait ainsi été contraint de passer par les repêchages. Pourtant meilleur temps des qualifications, le seul d'ailleurs à avoir bouclé le tour de 200 mètres en moins de 10 secondes, nouveau record de France, Baugé a eu besoin d'une belle pour faire plier l'impétueux sprinteur asiatique.

Baugé: "On ne va pas s'arrêter là"

Après avoir remporté la première manche à la photo finish, le Tricolore, qui n'avait pas été retenu en individuel à Pékin l'été dernier, se faisait reprendre de volée par Awang autoritaire lors de la revanche. Si bien qu'avant la belle, le doute était permis. Mais tout en puissance, en attaquant avant le dernier tour de derrière comme il aime le faire, Baugé écrasait le dernier acte pour succéder au grand absent de ces Mondiaux, le Britannique Chris Hoy, et devenir le premier Français médaillé d'or de la vitesse de puis le Calédonien Laurent Gané, en 2003. "Je tiens à remercier mes entraîneurs, Florian Rousseau, Daniel Morelon, mais aussi Arnaud Tournant, confiait le pensionnaire de Créteil. On était quatre Français au départ, c'est moi qui suis allé en finale. On a encore prouvé qu'on était la meilleure nation en vitesse. Mais on ne va pas s'arrêter là. Le but ultime ce sont les Jeux de Londres." Pour compléter le tableau, Sireau, bien remis de sa chute en demi-finale, s'emparait de la médaille de bronze en matant en deux manches l'Australien Shane Perkins. 

Deux nouvelles médailles qui venaient s'ajouter à celle, en argent cette fois-ci, de Clara Sanchez au keirin. Championne du monde de la discipline en 2004 et 2005, la Martégale n'a cédé en finale que face à la Chinoise Guo Shuang après avoir pourtant remporté ses deux manches de qualification. Sandie Clair, au pied du podium en vitesse individuelle comme par équipe, avec Sanchez, devait elle se contenter de la sixième et dernière place de la finale. En Pologne, l'équipe de France n'aura pas amusé la galerie, avec une moisson de six médailles dont trois d'or pour la vitesse par équipe, Baugé et la révélation Morgan Kneisky au scratch. Avec une clôture en apothéose.

Source : Reuters