DIPAVALI : nouvel an hindou

diwaligrandcard1.jpgDes millions d'indiens s'apprêtent à fêter le nouvel an ! Plusieurs poojas sont organisées en Guadeloupe comme en Martinique.
 
Le Dipavali est une fête nationale religieuse Hindou qui célèbre la nouvelle année. 
 
L’ensemble des Indiens répartis dans le Monde participe donc à cette "fête de la lumière" qui est fixée à la 14ème lune avant l’Amavasti -la nouvelle lune. Cette année Divali sera célébrée le 28 octobre 2008.
 
Selon une croyance populaire indienne, celui qui participera à cinq des six journées de ces célébrations ne mourra pas de mort violente, en vertu d’une promesse du Dieu Ydama, souverain des enfers.


Une fête familiale


diyas2.jpg
 

Pour beaucoup de familles des Antilles d’origine indienne, la fête des lumières est l’occasion de décorer leur maison avec des bougies, des lampes à huiles en terre, des guirlandes de feuilles de manguiers. On fait brûler de l’encens et du bois de santal à la fenêtre des chambres et on se retrouve autour d’un bon repas avec des amis.

 
 
 
 
diyas4.jpg
 
 

Ensuite, afin de symboliser la Lumière universelle, la Connaissance, la Tolérance et la Paix, les Indiens défilent dans les rues qu’ils illuminent grâce à des lampes à huile ou des lampes électriques.

 
 
 
 
 
 

Aux couleurs de l’Inde

fg7566small.jpg
Pour ce grand jour, les femmes revêtent leur sari le plus coloré ou leur plus belle tenue punjabi, également portée par les hommes, tandis que les bijoux traditionnels en or ou les bangles, joncs en plastique, en métal ou en argile colorés, ornent leur visage, leur cou ou leurs mains.
 
Les enfants, maquillés selon la tradition, participent aussi à la fête en défilant sur des chars alors que des musiciens jouent des diverses percussions indiennes comme le dholak, le daim ou le tabla.

Une légende issue de la mythologie hindoue serait à l’origine de ces six jours de rites festifs. Sita, la femme du prince Rama, exilé pendant 14 ans dans la forêt des ténèbres, est enlevée par Ravana, le démon de Lanka. Mais, grâce à l’armée des singes menée par Hanuman, Rama délivre son épouse dont il fête le retour dans sa ville natale à Ayodhya en allumant des rangées de lampes sur le routes du retour. Le Dipavali symbolise donc la victoire du Bien sur le Mal, de la Lumière sur les Ténèbres, de la Connaissance sur l’Ignorance.


Les Indiens des Antilles

 
En Guadeloupe, en Martinique, en Guyane et à la Réunion, les Indiens sont présents depuis 150 ans.

Après l’abolition de l’esclavage décrétée par l’administration française en 1848, les Indiens arrivent dans les îles françaises pour pallier le manque de main-d’œuvre dans la culture de la canne à sucre et du coton. Depuis les comptoirs occidentaux de Pondichéry, de Malabar, depuis la côte de Coromandel ou de villes comme Calcutta, des Indiens s’engagent pour trois à neuf ans afin de travailler temporairement dans ces îles.

Cependant, dès 1703, l’île de la Réunion compte déjà plusieurs centaines d’esclaves Indiens, c’est à cette époque la qu’une traite officielle fut établie avec l’Inde.


La traversée


Entre 1854 et le début du vingtième siècle, ils immigrent massivement dans l’espoir de revenir en Inde à la fin de leur contrat. Mais ni la traversée de ces populations de l’Inde vers les Caraïbes, qui fut la plus longue de l’histoire de l’immigration, ni la close de retour dans leur pays d’origine ne se déroule dans les termes du contrat initial.

Maltraités sur les navires par les colons européens, méprisés par les populations locales pour leurs différences culturelles, la plupart des indiens se trouvent contraints de rester aux Antilles et à la Réunion. Quant aux nombreux Indiens débarqués en Guyane, ils ont l’occasion de retourner dans leur pays d’origine ou d’émigrer vers les pays frontaliers que sont la Guyane britannique et le Surinam.

 
A partir de 1887, tous les Indiens ont la possibilité d’accéder à la citoyenneté française et sont convertis, de force, au catholicisme, bien qu’ils conservent la liberté de pratiquer la religion majoritaire de leur pays d’origine : l’hindouisme.


Intégration et culture


Aujourd’hui, l’ensemble des indiens s’est intégré à la Culture créole des îles françaises. Néanmoins, en raison de sa proximité avec l’Inde, la Culture indienne reste plus développée à la Réunion qu’aux Antilles.

Les Indo-réunionais réprésentent 25% de la population de l’île. Ce mélange d’assimilation et de fidélité à leurs origines a donné naisance à une religion originale. Privés de brahmanes, qui sont les prêtres hindous restés en Inde, ils ont priviligié des rites populaires comme celui de la déesse Kali, en l’honneur de laquelle sont sacrifiés des animaux.


Ainsi, au détour d’un chemin de la côte Est, il n’est pas rare de voir de petites chapelles "malbars", souvent construites près d’un banian, arbre sacré de l’Inde, à proximité des anciens domaines sucriers.


Dipavali et "indianité" aux Antilles


Si l’on estime à environ 60 000 le nombre de personnes d’origine indienne en Guadeloupe et 20 000 à la Martinique, seule une poignée y entretient encore un lien avec leur indianité grâce à la célébration de fêtes comme "la marche sur le feu", symbolisant la fidélité et le sacrifice de soi, ou encore la fête du "Cavadee", qui marque dix jours de jeûnes et de prières dédiés à la divinité Mourouga.

La résurgence de ces fêtes atteste d’un certain enthousiasme de la part des Indo-antillais, qui se tournent de plus en plus vers l’Inde, afin de mieux connaître leurs racines culturelles.


Pélerinages en Inde


Des voyages collectifs vers les anciens comptoirs de Pondichéry ou vers les côtes de Coromandel sont ainsi régulièrement organisés. Redessiner le trajet des ancêtres, reconstituer son arbre généalogique ou redécouvrir les senteurs de l’Inde et sa culture si riche constitent autant de motifs, qui font le succès de ces "pélerinages".

Pourtant peu d’entre eux parlent les deux langues principales du pays des ancêtres que sont l’Hindi et le Tamoul. C’est la Culture créole qui domine dans ces îles et la pratique quotidienne d’un mode de vie à l’indienne se révèle pratiquement inexistante. L’ "indianité" est un concept encore récent, qui peine à se mettre en place depuis les années quatre-vingt.

diwali.jpg
 

Si un certain nombre de personnes cherchent à renouer avec ces fortes pratiques symboliques, l’enthousiasme pour la Culture indienne reste le fait d’une minorité.
 
Thierry MIRTYL