EARTH HOUR
60 MINUTES
POUR LA PLANÈTE
LE SAMEDI 26 MARS 2011
DE 20H30 À 21H30
ÉTEIGNONS NOS LUMIÈRES POUR Y VOIR PLUS CLAIR !
Faut-il éteindre les lumières pour sauver la planète ?
Doit-on éteindre la lumière pendant une heure pour lutter contre le dérèglement climatique lors du désormais célèbre événement Earth Hour ? Pour la cinquième édition de cette manifestation organisée par l’association WWF, entre 20h30 et 21h30 ce samedi 26 mars, le débat est toujours aussi vif. Pour les écolos, l’action, purement symbolique, a pour but de sensibiliser le public en montrant que chacun, à son niveau, peut réaliser des économies d’énergie afin d’enrayer le réchauffement de la planète. Ineptie, rétorquent nombre de citoyens, qui dénoncent une journée inutile - l’action n’étant pas suivie de gestes concrets tout au long de l’année - voire contre-productive puisque les milliers de personnes qui appuient sur l’interrupteur au même moment provoquent un pic de consommation électrique.
Depuis 2007, l’événement rencontre un succès inchangé de par le monde. Cette année, WWF s’attend à une participation de 126 pays et 4 000 villes qui éteindront quelque 1 200 monuments et lieux emblématiques. Le Christ Rédempteur de Rio de Janeiro au Brésil, les Pyramides de Gizeh en Egypte, l’Acropole d’Athènes en Grèce, l’Alhambra de Grenade en Espagne seront ainsi plongés dans le noir une heure. A Paris, de nombreux monuments éteindront aussi leur éclairage, à l’image de la tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, la cathédrale Notre-Dame, la fontaine Saint-Michel ou encore tous les ponts emblématiques de la ville.
Pour l’ONG, au-delà du geste, Earth Hour a entraîné en France, en 2009, une économie de 1% de la consommation d’électricité métropolitaine, soit 800 mégawatts ou la consommation journalière d’une ville comme Lyon. Des efforts qui peuvent toutefois s’avérer perdus dans le cas où les tensions sur le réseau entraînent une importante sollicitation des centrales au gaz et au charbon, provoquant des pics de pollution. En France, WWF assure avoir prévu le coup : “Fin mars, ce sont les barrages hydrauliques qui sont utilisés pour fournir cette électricité de pointe. Earth Hour va donc nécessiter une baisse puis une augmentation de la production des barrages hydrauliques, qui sont capables de réagir très rapidement, sans mettre en danger la stabilité du réseau électrique. Pour aider RTE, le WWF recommande cependant aux Français de ne pas rallumer toutes leurs lumières en même temps.”
Mais que l’on y soit favorable ou opposé, ce genre de manifestation médiatique permet surtout d’aborder un sujet de préoccupation majeur, celui de l’énergie et en particulier de l’éclairage, qui représente un cinquième de la consommation mondiale d’électricité. Le Figaro dresse à ce propos un intéressant panorama des consommations des grandes villes et des efforts effectués pour les réduire. A Paris, ville lumière, ce sont chaque année 149 GWh et 12 millions d’euros qui sont nécessaires à l’éclairage de près de 200 000 sources lumineuses. La capitale a changé son fournisseur d’énergie en février afin de réduire cette consommation de 30% à horizon 2020.
Aux Etats-Unis, Los Angeles a aussi décidé en 2009 de remplacer 140 000 sources lumineuses par des lampadaires dotés d’ampoules LED. La ville espérait ainsi diminuer de 40% sa consommation en électricité pour l’éclairage public. A Tokyo, l’usage de lampes basse consommation est répandu depuis plusieurs années. L’éclairage urbain est aussi moins intense à Pékin, de nombreux bâtiments publics étant éteints pendant la nuit. Conséquence : la pollution visuelle est moindre et les étoiles du ciel pékinois sont plus brillantes qu’à Paris.
SOURCE : LeMonde.fr