C'est Michelle, l'épouse de Barack Obama, qui a ouvert la convention démocrate de Denver (Colorado, ouest) où le parti s'efforce de présenter un visage uni pour la désignation de son candidat à la présidentielle américaine après une campagne des primaires longue et acharnée.
"Je viens ici en tant que femme qui aime mon mari et qui pense qu'il sera un président extraordinaire", a déclaré Michelle Obama au terme de la première journée du rendez-vous démocrate marquée par la présence fortement acclamée du "Lion du Sénat" Edward Kennedy.
Elle a aussi salué son époux, le premier Noir à être mis en orbite présidentielle, comme un homme du peuple, sans oublier de rendre hommage à sa concurrente malheureuse des primaires, Hillary Clinton, dont le nom a été très applaudi.
"Barack et moi avons été élevés dans le respect de nombreuses valeurs qui sont les mêmes: il faut travailler dur pour obtenir ce que l'on veut dans la vie; votre parole est sacrée et il faut faire ce que vous avez dit; il faut traiter les gens avec dignité et respect, même si vous ne les connaissez pas, même si vous n'êtes pas d'accord avec eux", a-t-elle lancé.
A la fin de son discours, elle a été rejointe sur scène par ses deux petites filles avant d'échanger quelques mots via liaison satellite avec son mari, en déplacement au Kansas (centre). "Je t'aime, papa!" a dit la petite Sasha, sept ans, faisant chavirer le public.
Quelques heures avant l'adresse de Michelle Obama, l'épouse de John McCain, l'adversaire républicain de son mari, a annoncé qu'elle partirait bientôt en Géorgie dans le cadre d'une mission humanitaire. Cindy McCain a indiqué que son époux "soutenait pleinement" sa mission.
Avant Mme Obama, les 4.200 délégués ont acclamé le patriarche de leur parti, le sénateur Edward Kennedy, qui a effectué une apparition surprise sur scène, et bien qu'atteint d'un cancer incurable, a livré un discours très pugnace.
"Rien, rien n'aurait pu m'empêcher d'être à cette réunion ce soir", a-t-il dit, promettant d'assister à une prestation de serment de M. Obama en janvier. Sa nièce Caroline, fille du président John Kennedy, a associé le nom de Barack Obama à ceux de son père et de son oncle.
Dans le public du Pepsi Center, une grande halle de sport, on distinguait notamment le colistier de M. Obama, Joe Biden, le candidat de 2004 John Kerry et l'épouse du gouverneur républicain de Californie Arnold Schwarzenegger, Maria Shriver, une autre Kennedy. L'ancien président Jimmy Carter est monté sur scène mais ne s'est pas exprimé.
La convention, qui va investir officiellement le candidat, se veut l'occasion de resserrer les rangs à deux mois de l'élection.
A ce titre, M. Obama et Mme Clinton ont multiplié lundi les gestes, alors que l'ex-Première dame va prendre la parole mardi soir à Denver.
Peu avant l'ouverture de la convention, Mme Clinton a appelé ses partisans d'origine latino-américaine à "travailler aussi dur pour Barack Obama que vous l'avez fait pour moi pendant les primaires".
Elle s'est aussi rebiffée contre l'utilisation de son image par l'équipe de campagne de M. McCain. Mme Clinton devrait autoriser ses partisans à voter s'ils le veulent pour M. Obama lors du scrutin prévu mercredi.
La convention se termine jeudi en apothéose par un discours du sénateur de l'Illinois dans un stade de football de 75.000 places proche du Pepsi Center.
Mais une partie de la base démocrate n'a pas encore digéré le résultat des primaires, selon un sondage lundi du journal USA Today qui révèle que 30% des démocrates ayant voté Clinton pendant les primaires ne voteraient pas pour M. Obama en novembre, quitte à choisir M. McCain.
Alors que ce dernier doit encore annoncer son colistier et que son parti tient sa propre convention la semaine prochaine à St Paul-Minneapolis (Minnesota, nord), USA Today donne un avantage de quatre points seulement à Barack Obama (47% contre 43%), soit la marge d'erreur.
Par ailleurs, quatre personnes ont été arrêtées à Denver et sont soupçonnées d'avoir voulu tuer Barack Obama, selon une chaîne de télévision américaine.
L'un des hommes arrêtés a indiqué aux autorités qu'ils "allaient tirer sur Obama depuis une position très favorable...avec un fusil..à une distance de 750 mètres", selon la chaîne CBS34.
L'attentat contre M. Obama était supposé se produire jeudi quand il doit prononcer son discours d'intronisation comme postulant du Parti démocrate à la présidentielle de novembre, dans un stade où sont attendues 75.000 personnes, a indiqué la chaîne.