Elle demande "Pardon pour l'Esclavage et la Colonisation... de l'Afrique !

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Le "Pardon" de Ségolène ROYAL

Le "Pardon", un mot absent du vocabulaire béké qui risque fort d'alimenter les débats lors de la Conférence sur le Préjugé de race aux Antilles qui se tiendra jeudi 28 mai à 18 h 30 à la Bibliothèque Schoelcher. Un thème qui, en tout cas, semble être le nouveau cheval de bataille (ou de Troie ?) de Ségolène Royal qui se lance dans une grande campagne de "Pardon pour l'esclavage et la colonisation".

Curieux virage pour celle qui a été particulièrement silencieuse lors des débats sur la Loi reconnaissant la Traite Négrière et l'abolition de l'esclavage comme crime contre l'Humanité. Alors, le "Pardon" de Ségo, véritable engagement politique ou discours de circonstance ?

Son "pardon" lancé à Dakar début avril pour s'excuser du discours de Nicolas Sarkozy prononcé en juillet 2007 au Sénégal a défrayé la chronique. Un mois et demi plus tard, Ségolène Royal persiste et signe. Dans un discours d'ouverture d'une "soirée de réflexion" sur l'"avenir commun pour l'Afrique et l'Europe au XXIe siècle", l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle a lancé : "Pardon, merci, s'il vous plaît." Elle a, dans la foulée, expliqué le sens de cette formule. "Pardon pour l'esclavage et la colonisation, merci pour tout ce que l'Afrique a apporté à l'Histoire et pour sa participation à la libération de la France et, s'il vous plaît, construisons ensemble notre avenir commun", a demandé la présidente de Poitou-Charentes, évoquant des mots "simples" et "évidents". 

"Dans un monde menacé par les conflits et déchiré par la crise, nous savons bien que nous aurons besoin de tous, et notamment de ce continent qui est si proche de nous : l'Afrique", a-t-elle poursuivi. D'après Ségolène Royal, "il ne fut pas question de repentance dans ce discours de Dakar, car la repentance se replie sur elle-même, la repentance est dépressive". "Il ne fut question que d'une chose : nous ouvrir à nouveau à l'universel" qui "est au coeur de notre identité", a-t-elle encore souligné. "Oui, l'Afrique est notre avenir", a-t-elle lancé. 

L'Afrique, un "choix stratégique majeur" pour Royal 

"Soit l'Europe reste ce qu'elle est, atteinte par une crise de confiance, tentée par le repli sur soi, dépassée par les nations émergentes plus dynamiques, et alors, elle se met sur la voie du déclin ; soit l'Europe transforme les ébranlements, les basculements de notre époque pour construire, grâce à un désir d'avenir, une nouvelle harmonie humaine. (...) Il nous faut imaginer (cette nouvelle harmonie) dans un monde dans lequel l'hégémonie occidentale n'est plus." Le partenariat entre l'Europe et l'Afrique constitue un "choix stratégique majeur", pour Ségolène Royal. 

Invité de la soirée, José Bové, tête de liste Europe-Écologie dans le Sud-Ouest pour les européennes du 7 juin, a estimé : "Toutes les initiatives qui ont lieu et qui permettent de remettre la relation de l'Europe à l'Afrique au centre et de bien montrer qu'il faut sortir de cette ère du néocolonialisme sont à saluer." Il faut "être capables d'unir tous les gens qui vont dans ce sens-là". L'Europe doit être "capable de couper les liens avec cette logique coloniale", a lancé l'altermondialiste à des journalistes.