ENDETTEE JUSQU'AU COU, LA GRECE DEMANDE LE DECLENCHEMENT DE L'AIDE DE L'U.E. ET DU F.M.I.

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Endettement, banqueroute et plan d'austérité.


 
Le Premier ministre grec George Papandréou a demandé le déclenchement du mécanisme d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) destiné à sortir le pays de ses problèmes de dette, augurant d'un renflouement qui pourrait être sans précédent pour un pays donné.
Violentes manifestations contre le plan d'austérité.


"C'est une nécessité nationale et impérieuse que nous demandions officiellement à nos partenaire de l'Union Européenne l'activation du mécanisme de soutien que nous avons créé ensemble", a dit George Papandréou, en déplacement sur l'île égéenne de Kastellorizo, et dont les propos ont été diffusés en direct depuis ce lieu.

La Grèce négocie avec l'UE et le FMI les modalités d'une aide de 40 à 45 milliards d'euros, destinée à lui permettre de mieux gérer une dette publique de 300 milliards d'euros et dont le service lui revient de plus en plus cher sur les marchés.

Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, a publié un communiqué dans lequel il a assuré que le Fonds était prêt "à réagir avec célérité à la requête" présentée par Athènes.

Le temps presse pour Athènes car la Grèce doit rembourser 8,5 milliards d'euros d'obligations le 19 mai et 39 milliards d'euros au total sur les 12 prochaine mois.

Le Premier ministre grec a estimé que les marchés n'avaient pas laissé le temps à l'économie grecque de se retourner et observé que la hausse des taux auxquels son pays emprunte menaçait d'annuler les effets de la politique d'austérité mise en place par le gouvernement.

"Nous ne le permettrons pas" a-t-il déclaré. "Nos partenaires contribueront de manière décisive à fournir à la Grèce le refuge qui lui permettra de se reconstruire".

 

Ce n'est pas la fin de la crise

La Commission européenne a confirmé qu'elle avait reçu une demande d'aide de la part de la Grèce et que les fonds seraient versés le plus rapidement possible.

"Tout sera fait de telle manière que le mécanisme puisse être déclenché dès que possible et en tant que de besoin pour la Grèce", a dit le porte-parole de la CE Amadeu Altafaj.

Il a précisé que les taux d'intérêt des prêts seraient calculés conformément à la formule élaborée par les ministres des Finances de la zone euro ce mois-ci.

Mais dans la mesure où la date de versement n'est pas encore connue, il est impossible à l'heure actuelle de dire précisément quel taux d'intérêt sera servi, a-t-il ajouté.

L'exécutif européen avait un peu auparavant dit que les ministres des Finances de la zone euro décideraient de débloquer des prêts d'urgence pour la Grèce une fois que lui-même et la Banque centrale européenne (BCE) auraient jugé que la demande d'aide était valide.

"Dans un premier temps, la Commission européenne et la BCE émettront une opinion sur la nécessité de déclencher le mécanisme et une fois que cette opinion aura été émise, l'Eurogroupe décidera officiellement du déclenchement du mécanisme", précisait Amadeu Altafaf, ajoutant: "Il n'y a pas de date-limite".

La BCE n'a fait aucun commentaire mais l'Allemagne a déjà fait savoir qu'elle était prête à agir immédiatement si nécessaire, tout en ajoutant que Berlin n'avait pas connaissance d'une demande d'aide officielle de la part de la Grèce.

Les marchés ont réagi plutôt favorablement dans un premier temps: la prime demandée par les investisseurs pour détenir des obligations souveraines grecques a sensiblement diminué, à 530 points de base contre un pic de 611 pdb la veille, tout comme les CDS sur les obligations souveraines grecques à cinq ans.

Mais ils se sont ensuite en partie ravisés, jugeant que cette aide ne représentait somme toute qu'une solution de court terme aux problèmes grecs. Ainsi l'euro a glissé à 1,3305 dollar.

"Ce n'est pas la fin de la crise c'est évident. Il y a encore le problème à moyen terme qui est de remettre de l'ordre dans les finances publiques et bien sûr il y a aussi la question de la compétitivité", explique Ben May, économiste de Capital Economics.

Le rendement des obligations grecques avait atteint un pic de 12 mois jeudi, alors même que l'Union européenne avait revu à la hausse le déficit budgétaire du pays pour 2009 et que l'agence de notation Moody's Investors Service déclassait la note souveraine à A3, avec un risque de la rabaisser encore plus.

 

La police grecque tire des gaz lacrymogènes sur des manifestants

 

La police grecque a utilisé vendredi des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants de gauche qui protestaient dans le centre d'Athènes contre des mesures d'austérité, a rapporté la police.

Quelque 2.500 personnes participaient à une manifestation organisée après l'annonce par le Premier ministre George Papandreou de sa décision de demander le déclenchement d'un mécanisme d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international destiné à sortir le pays de ses problèmes de dette.

"Un petit groupe de manifestants a tenté de franchir un cordon empêchant le cortège d'atteindre les bureaux de l'Union européenne à Athènes et la police les a dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes", a déclaré un policier sous le sceau de l'anonymat.

 

Source : Reuters