ENERGIE - AME : QUAND LE PROFESSEUR DANIEL CHOMET ACCUSE LE GRAN SANBLE !

ENERGIE - AME :

QUAND LE PROFESSEUR DANIEL CHOMET

ACCUSE LE GRAN SANBLE

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Ainsi donc, sur sa page FB, le professeur Daniel CHOMET nous a gratifié d’une nouvelle leçon en matière de stratégie énergétique. A vrai dire, la vacuité de ses propos voudrait que l’on ne s’y attarde pas trop.  Ecarté par Serge LETCHIMY de la liste EPMN aux territoriales, "trahi" par la République en Marche, l’homme est en mal d’existence médiatique alors qu’il brigue la mairie de Schoelcher. Et voilà les vainqueurs du scrutin du 13 décembre 2015 accusés par le valeureux professeur d’avoir détruit l’Agence Martiniquaise de l’Energie (AME). Rien que cela ! 

 

 

Fallait-il pour autant s’autoriser à égratigner, une fois de plus, l’équipe du GRAN SANBLE POU BA PEYI A AN CHANS ? Il y a là comme une indécence crasse à faire croire à la population que les élus du Gran Sanblé aurait détruit un outil dont CHOMET lui-même est incapable de démontrer ni l’utilité ni sa contribution à la réduction de notre dépendance énergétique. Car, au-delà des discours et des postures médiatiques, la seule question qui mérite d’être véritablement débattue demeure le bilan de l’A.M.E. 


Qu’en est-il exactement ? 


Créée en 2012, cette association avait pour objet de « contribuer, sur le territoire martiniquais, à la promotion, la coordination et le développement des actions tenant à économiser l’énergie, à utiliser les énergies issues de sources renouvelables (…) ». A la lecture de cette double vocation statutaire - Economiser l’énergie & développer les énergies renouvelables – pas besoin d’une analyse exhaustive pour se rendre compte de l’insignifiance du propos du sieur.  Car, après une mandature de 6 années (mars 2010 à déc 2015), le bilan énergétique de l’ex-gouvernance régionale est calamiteux et la création de l’AME n’a en rien modifié l’inertie politique : 93,7 % de dépendance aux énergies fossiles en fin 2009 contre 92,8 % fin 2015 (Chiffres AME !). Aucun projet d’envergure en énergies renouvelables n’a vu le jour en 6 ans et ce, tant au niveau de l’éolien que du photovoltaïque ou de la géothermie. Si c’est le cas, citez-nous un seul projet abouti. Oui, un seul ! 


Au soutien de ses accusations, le professeur CHOMET se livre à un énième exercice d’autocongratulation oubliant au passage la réalité des faits. Alors, plutôt que de faire l’éloge du vide, arrêtons-nous sur quelques vérités qui risquent de déranger : 


L’AME était une structure budgétivore dont le budget faramineux s’élevait à 800.000 € / an. Elle n’a pas rempli ses missions statutaires et il n’est donc pas étonnant que deux de ses principaux bailleurs de fonds, EDF et le SMEM, puissent tirer la sonnette d’alarme avant de se retirer. Est-ce la faute de la CTM ?


C’est l’issue, certes fatale, mais logique, d’une gouvernance mal structurée pour relever les défis de la transition énergétique. Ce retrait fait suite à la liquidation d’une autre structure budgétivore, la Société d’Economie Mixte (SEM) Energie, là encore mise en place par le talentueux professeur CHOMET. Liquidée en 2016 par le Tribunal de Commerce, le passif de cette SEM-Energie avait atteint plus d'un million d'euros (1 M€). Est-ce la faute de la CTM ?


Pire, la SEM-Energie, où l’ex-Région était actionnaire majoritaire a entrainé dans sa chute une myriade de petites sociétés martiniquaises qui avaient investi dans le domaine de l’énergie. Au total, pas moins de 6 Sociétés par Actions Simplifiées (S.A.S.) dont les actionnaires ont vu s'évanouir le fruit d'une vie de travail. Est-ce la faute de la CTM ?


Ce que le sieur professeur oublie de préciser c’est que le Directeur de la SEM était lui-même directeur d’une des sociétés privées et que cette situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts privés est de nature à influencer l’exercice indépendant de l’institution et donc, est interdite par la loi. Nous étions face à un conflit d’intérêt manifeste qui n’est pas sans rappeler une affaire en cours qui vient de défrayer la chronique judiciaire. 


Actuellement, l’équipe du GRAN SANBLE met en oeuvre la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie) – Martinique qui a été validée par le Conseil National de la Transition Energétique après notre audition le 21 décembre 2017 à Paris. Une PPE complètement repensée et modifiée pour répondre aux objectifs de 56 % de mix énergétique en 2023 et ce, sans aucun esprit d’exclusion des autres partenaires de l’Energie que sont EDF, le SMEM, l’ADEME et l’ETAT.  Un autre dialogue a pu ainsi voir le jour sur la base du respect mutuel. C’est avec ces mêmes partenaires que le Président de l’exécutif, Alfred Marie-Jeanne, a signé, dès mars 2016, le Programme Territorial de Maîtrise d’Energie (PTME) qui nous a permis des baisses substantielles de notre consommation d’énergie : - 27 Millions de kWh économisés en 2016 et – 32 millions de kWh en 2017. Un record historique !  De même, l’ouverture d’un nouveau dialogue avec la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a favorisé l’inscription d’objectifs plus ambitieux pour le pays, notamment en matière de stockage de l’énergie produite ou d’exploitation de la Géothermie à la Dominique.  


D’ores et déjà, c’est près de 167 projets relatifs à la transition énergétique qui ont été retenus et les porteurs de projets sont accompagnés techniquement et financièrement dans le cadre du PTME. Avec l’Institut Territorial de l’Energie (ITE) que nous mettons en place avec nos partenaires, une nouvelle ère s’ouvre pour tous les acteurs de l’énergie.


Visiblement, nous avons fait le choix d’une autre stratégie énergétique. Les objectifs sont différents. Les moyens sont différents. En intégrant dans la PPE, le stockage énergétique de nouvelles perspectives sont envisageables pour le pays.  Et, c’est avec cette PPE modifiée que l’on va pouvoir mobiliser les financements pour effectuer la mutation technologique indispensable au développement de la transition énergétique en Martinique.


Alors, de grâce M. le Professeur CHOMET, laissez-nous travailler en paix. Le moment venu nous ferons le bilan de nos politiques énergétiques respectives et là, seul le peuple jugera. 


Louis BOUTRIN 

Conseiller exécutif CTM 

en charge de l’ENERGIE.