Des armes retrouvées chez lui, une douille du même calibre que celle des quatre meurtres, la même moto que celle du dernier meurtre... Les éléments à charge s'accumulent contre Yoni, principal suspect des meurtres de l'Essonne. Il pourrait être mis en examen ce lundi, selon son avocat.
L'enquête sur les meurtres de l'Essonne progresse. Et les éléments à charge s'accumulent contre Yoni, devenu le principal suspect dans cette affaire, après la remise en liberté d'un autre homme. Placé en garde à vue puis relâché dimanche soir, ce dernier aurait été victime d'une usurpation d'identité. Yoni devrait quant à lui, être "probablement" mis en examen, après son audititon, ce lundi après-midi, par la juge d'instruction d'Evry.
Interpellé samedi après-midi, entre le domicile de sa mère à Ris-Orangis et le petit immeuble qu'il habite dans la commune mitoyenne de Draveil, l'homme est en garde à vue depuis à la PJ de Versailles.
Ce lundi, la procureure d'Evry, Marie-Suzanne Le Quéau, a affirmé que Yoni n'avait pas reconnu les faits malgré des "éléments à charge importants".
Qui est-il?
Selon le site Internet du Parisien, Yoni, âgé de 33 ans, est "Antillais, connu pour des faits violences". Selon la procureure d'Evry, il a été condamné à six reprises, dont une peine de huit mois de prison ferme en 2004 pour violences aggravées et port d'arme prohibé.
Dans les médias, de nombreux témoignages circulent sur la personnalité du suspect. Il "est calme et coopère", a assuré son avocat, parlant d'une "personnalité extrêmement complexe et fragile", qui "a eu une histoire très chaotique". Un portrait qui ne correspond pas à la description qu'en font ses proches. Il aurait un "comportement étrange", "agressif", voire "violent", selon ses voisins interrogés par Le Parisien. Son meilleur ami évoque quant à lui, sur Europe 1, "un marginal de la société" mais "très gentil".
Mamadou Diakité, le gardien de son immeuble, affirme qu'on lui avait recommandé d'être prudent. "On m'avait dit de me méfier de lui car il aurait des armes, mais je ne l'ai jamais vu avec une arme." Pourtant, selon une source judiciaire, des armes ont été retrouvées lors des perquisitions effectuées chez le suspect.
Une douille accablante
Une douille de 7.65 percutée. L'indice est lourd, car cette douille retrouvée dimanche lors d'une perquisition chez le suspect est, selon les informations d'Europe 1, identique à celles retrouvées sur les lieux des quatre meurtres de l'Essonne. Plus encore, elle proviendrait de l'arme utilisée lors des assassinats, selon la procureure de la République à Evry, Marie-Suzanne Le Quéau. "Au cours des perquisitions menées, notamment sur les indications du suspect (...), ont été retrouvés une moto et un casque correspondant au signalement de ceux donnés par de nombreux témoins (et) une douille de 7,65 mm dont l'examen a d'ores et déjà démontré qu'elle provenait de l'arme utilisée pour commettre les assassinats."
Des armes ont également été retrouvées au cours des perquisitions menées ce week-end et lundi matin au domicile du suspect. Selon RTL, la police aurait notamment mis la main sur un pistolet semi-automatique du même calibre que celui qui a tué à quatre reprises entre novembre et avril. Les expertises balistiques, demandées en urgence, détermineront s'il s'agit de la même arme. Selon la procureure d'Evry, il n'est "pas possible" d'affirmer "à ce stade" que les deux armes retrouvées lors des perquisitions ont été utilisées pour tuer les trois dernières victimes dans l'Essonne.
La moto
Yoni a été interpellé samedi après-midi grâce au signalement de la moto qui aurait servi lors de certains homicides. Après le meurtre de la femme de 48 ans, tuée par balles dans le hall de son immeuble, le 5 avril à Grigny, la direction régionale de la police judiciaire de Versailles avait lancé un appel à témoins sur "une moto Suzuki modèle GSXR 750 année 2001 de couleur bleue et blanche, avec le R du modèle rouge". Ce modèle a été retrouvé dans le box du suspect, à Viry-Châtillon, à moins d'un kilomètre du dernier meurtre.
Un lien de proximité avec chaque meurtre
Autre élément soulevé par le site du Parisien, Yoni louait un box dans le parking où deux des meurtres ont eu lieu, 27 novembre 2011 et le 22 février 2012, à Juvisy-sur-Orge. Une jeune laborantine de 35 ans y avait reçu plusieurs balles mortelles dans le parking de sa résidence, avant qu'un ingénieur de 51 ans y soit abattu.
Même proximité avec le lieu du troisième meurtre. Le 17 mars, un homme de 81 ans était tué d'une balle en pleine tête dans le hall de son immeuble, à Ris. Soit, à à peine un kilomètre de l'appartement des parents du suspect, souligne leparisien.fr qui cite une source proche de l'enquête: "sur les quatre scènes de crime, il existe un lien de proximité entre le suspect N°1 et les quatre victimes".
SOURCE : L'Express