ETAT-VOYOU : L'ANGLETERRE VA-T-ELLE VIOLER LA SOUVERAINETE DE L'EQUATEUR ?

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L'Équateur accorde l'asile politique à Julian Assange.

La police britannique a renforcé sa présence autour de l'ambassade équatorienne à Londres, dans laquelle se trouve le fondateur de WikiLeaks. Les Britanniques veulent lancer un assaut contre l'ambassade d'Equateur pour récupérer Julian Assange et ce, en totale violation des conventions internationales. Les Anglais, à l'instar des "démocraties" occidentales, adoptent un comportement d'Etat-Voyou. Nul n'est besoin de parier que si c'était l'ambassade US ou RUSSE, ils se comporteraient autrement. Mais, visiblement, le pays de Rafael CORREA n'a pas droit au même respect que celui d'OBAMA ou de POUTINE !



Quito accorde l'asile politique à Julian Assange, a annoncé jeudi après-midi le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patino. Une «victoire importante», s'est réjoui le fondateur de WikiLeaks, réfugié depuis deux mois dans l'ambassade équatorienne à Londres.

Selon Ricardo Patino, l'Équateur a considéré que si l'Australien était placé en détention en Suède, où il doit répondre de viol et d'agression sexuelle sur deux jeunes femmes, rien ne pourrait ensuite empêcher son extradition vers les États-Unis. Or le fondateur de WikiLeaks dit redouter d'y être accusé d'espionnage, après la divulgation par son site de 250.000 télégrammes diplomatiques américains. Julian Assange pourrait alors «être jugé par des tribunaux spéciaux ou militaires et il n'est pas improbable qu'un traitement cruel et dégradant lui soit réservé et qu'il soit condamné à la peine capitale», a estimé le ministre équatorien. Son pays aurait d'ailleurs réuni de «sérieux indices» accréditant la possibilité de «représailles» contre Julian Assange «qui peuvent mettre son intégrité, sa sécurité, et même sa vie en danger».

La décision de Quito «ne change rien»

Le ministère britannique des Affaires étrangères s'est immédiatement dit «déçu» de la décision de Quito. «En vertu de la loi du Royaume-Uni, M. Assange ayant épuisé tous les recours, les autorités britanniques sont dans l'obligation de l'extrader vers la Suède. Nous allons nous conformer à cette obligation. La décision du gouvernement équatorien ne change rien à cela», a réaffirmé le Foreign Office. La justice britannique s'est en effet prononcée en faveur de l'extradition du fondateur de WikiLeaks.

Jeudi matin, la présence policière britannique a été renforcée devant l'ambassade où est réfugié Assange, tandis que le ministre équatorien des Affaires étrangères a fait état d'une «menace expresse et par écrit qu'un assaut pourrait être lancé contre notre ambassade à Londres si l'Équateur ne lui remet(tait) pas» le fondateur de Wikileaks.

Quito dénonce un «chantage» britannique

Les Britanniques seraient-ils prêts à violer les conventions internationales, qui donnent aux États une souveraineté totale sur leurs ambassades, juridiquement considérées comme leur territoire? Si telle était son intention, Londres pourrait se référer à une loi de 1987 sur les statuts des locaux consulaires et diplomatiques, qui permet de lever l'immunité d'une ambassade sur le sol britannique. Mais le texte le prévoit plutôt pour des cas de menace sur la sécurité publique ou nationale, ou pour des contraintes d'aménagement du territoire.

Quoi qu'il en soit, «une entrée non autorisée dans l'ambassade d'Équateur serait une violation flagrante de la convention de Vienne», qui régit les missions diplomatiques, a d'ores et déjà averti Ricardo Patino. Pour lui, la position adoptée par Londres relève d'un «chantage», «inadmissible tant du point de vue politique que du point de vue juridique».

Dans un communiqué, WikiLeaks a de son côté dénoncé une menace «disproportionnée» et une «atteinte sans précédent au droit des demandeurs d'asile». À Londres, dans le quartier chic de Kensington, une poignée de partisans d'Assange s'est rassemblée devant l'ambassade équatorienne.

Avec AFP