Le leader du LKP, collectif guadeloupéen contre la vie chère, en a profité pour s'interroger sur le bien-fondé de la courte durée de ces états généraux : "Comment voulez-vous qu'on puisse décider, trouver des choix stratégiques pour l'outre-mer, pour la Guadeloupe singulièrement, en 10 jours ?" Et de poursuivre : "Yves Jégo et le gouvernement prennent leurs décisions sans écouter. On n'entend pas la voix des travailleurs, on n'entend pas ce que disent les Guadeloupéens et ce n'est pas du tout avec les états généraux que ça va changer."
"Il est des moments où il faut savoir cesser le conflit"
Le secrétaire d'État à l'outre-mer Yves Jégo, initiateur de ces négociations, a déploré l'absence d'Élie Domota. "Il est des moments où il faut savoir cesser le conflit, rentrer dans une autre période qui est la période de la concertation, celle des états généraux, a répondu Yves Jégo au porte-parole du LKP. Je regrette qu'Élie Domota ne veuille pas y participer, mais la politique de la chaise vide, après tout, c'est sa stratégie, je n'ai pas à la juger." Et de conclure : "Ceux qui ne veulent pas participer prennent leurs responsabilités."
Outre le LKP, le collectif du 5 février en Martinique et le Cospar réunionnais refusent également de prendre part aux débats. De plus, les premières réunions publiques dans le cadre des états généraux de l'outre-mer n'ont attiré qu'un public confidentiel, mardi soir, en Guadeloupe. Au cours des premières discussions, le secrétaire d'État a mis en garde "ceux qui prendraient la responsabilité de rouvrir un conflit, car la société antillaise ne s'en sortira pas si l'activité ne reprend pas durablement". Concernant les mesures qui ressortiront des débats, Yves Jégo est resté prudent : "On va voir ce qui ressort des états généraux, on va mesurer le degré d'implication des sociétés concernées et puis, au bout de ces états généraux, le gouvernement prendra un certain nombre de décisions." Il a toutefois répété que le gouvernement était "prêt à aller au-delà des trois ans prévus" concernant sa contribution à l'augmentation des bas salaires en Guadeloupe.