"Earth Hour": 60 mn dans le noir pour sauver la planète
L'info. n'a pas fait grand bruit chez nous. Les services de l'Etat, pourtant bien éclairés en d'autres circonstances, n'ont pas relayé le Earth Hour aux Antilles.
L'idée demeure néanmoins lumineuse : 60 minutes dans le noir ce soir à partir de 20 heures 30.
Il n'y a pas de petites économies. Informez vos parents et voisins. . .
Le noir peut porter conseil !
D'Athènes à Pékin, de Londres à Las Vegas, près de 4.000 villes dans 88 pays devaient participer à cette initiative lancée par le Fonds mondial pour la nature (WWF), qui consiste à couper l'électricité pendant une heure entre 20h30 et 21h30 locales. L'objectif du WWF était de toucher "près d'un milliard de personnes" à l'occasion de cette mobilisation ayant pour slogan "Votons pour la planète, éteignons les lumières". En France, Paris, la Ville Lumière, s'est associée à l'opération en éteignant à l'heure dite l'éclairage extérieur de plus de 200 monuments et bâtiments pendant 60 minutes, dont le Louvre, l'Hôtel de Ville, Notre Dame, les Invalides et le Panthéon. La Tour Eiffel n'est, elle, restée éteinte que pendant cinq minutes et n'a pas scintillé à 21h. Le Palais de l'Elysée indique avoir "procédé à l'extinction symbolique pendant 60 minutes de l'éclairage de (ses) façades et de (ses) bureaux". La France oeuvrera "dans les mois à venir jusqu'à la Conférence de Copenhague, pour la conclusion d'un accord international ambitieux et global sur le climat", ajoute le palais présidentiel dans un communiqué. La mobilisation internationale a explosé depuis l'"Earth Hour" 2008 (l'heure de la Terre), à laquelle ont participé quelque 400 villes après un départ en solo de la métropole australienne de Sydney en 2007 où 2,2 millions de personnes et d'entreprises avaient éteint lumières et éclairages. L'intérêt pour cette opération a pris de l'ampleur à l'approche des négociations concernant le changement climatique à Copenhague en décembre prochain, rendez-vous qui doit permettre de trouver un accord sur un texte remplaçant le protocole de Kyoto qui expire en 2012. Et l'action n'a pas pâti de l'attention que suscite la crise économique internationale. "Earth Hour a toujours été une campagne positive", a expliqué le responsable de la campagne Andy Ridley à l'Associated Press. L'opération véhicule une "idée d'espoir" et "c'est incroyablement important cette année" au moment où "il y a tant de désespoir", a-t-il dit, mettant l'accent sur les "économies" d'énergie effectuées. Dans un communiqué diffusé sur Internet, Elia, gestionnaire du réseau belge de transport d'électricité, a cependant prévenu que cette initiative pouvait "provoquer des variations importantes dans l'équilibre entre la production et la consommation du réseau européen" avec des "conséquences éventuelles sur l'approvisionnement en électricité, comme le délestage de consommateurs". L'entreprise recommandait notamment aux participants de "ne pas rallumer tous au même moment". En Australie, des gens ont participé samedi à des soirées de speed-dating (rencontres express) à la lueur de bougies, ou assisté à des concerts en plein air pour cette mobilisation de 60 minutes dans le noir, tandis que baissaient les lumières de l'Opéra et l'Harbour Bridge de Sydney. Un peu plus tôt, les îles Chatham, petit archipel volcanique situé à 800km à l'est de la Nouvelle-Zélande, avaient officiellement donné le coup d'envoi de l'"Earth Hour" en éteignant les générateurs. Les lumières de la Sky Tower d'Auckland ont ensuite été éteintes en Nouvelle-Zélande, où 44 villes ont participé à l'opération et plus de 60.000 personnes afflué à un rendez-vous de montgolfières lié à l'événement à Hamilton. La Chine devait se mobiliser dans le cadre de la campagne pour la première fois, Pékin devant notamment éteindre les lumières du "Nid d'oiseau", le stade olympique, et du Water Cube qui avait accueilli l'été dernier les épreuves de natation des JO, selon le WWF. Shanghaï devait également procéder à l'extinction de tous les bâtiments publics et autres immeubles sur son front de mer, tandis que Hong Kong, Baoding, Changchun, Dalian, Nanjing (Nankin) et Guangzhou (Canton) étaient annoncées au nombre des villes participantes. Le site web WWF Earth Hour semblait cependant bloqué samedi après-midi à Pékin, Shanghaï et Tianjin. La Chine fournit rarement les raisons de tels blocages, alors que l'action coïncidait samedi avec le 50e anniversaire de la répression du soulèvement tibétain. En Thaïlande, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva devait éteindre les lumières de la Khao San Road à Bangkok, secteur très populaire auprès des routards. La capitale thaïlandaise espérait réduire sa consommation d'électricité d'au moins 30% à l'occasion de l'événement, dont les organisateurs disent n'avoir pas de moyens de mesurer les économies d'énergie réalisées à cette occasion dans le monde. Source : Associated Press