COMMUNIQUE DE VICTORIN LUREL - 27 mars 2012
Marie-Luce Penchard candidate aux législatives : les dessous d’un secret de polichinelle
Cette annonce relevait du secret de polichinelle et elle n’a surpris personne. Et pour cause, depuis deux ans, sa mère – qui sera sa directrice de campagne – en a fait son héritière et l’instrument d’une vengeance qui prend un tour familial. En Corse, on appellerait cela une vendetta.
Chacun doit bien comprendre que cette annonce a été soigneusement retardée de façon à profiter le plus longtemps possible des voyages ministériels pour mener campagne sur fonds publics et pour bénéficier jusqu’au dernier moment du temps de parole ministériel sur les ondes. La ministre elle-même avoue que sa décision est prise depuis janvier.
Cela fait des mois qu’à chacun de ses déplacements – et ils ont été nombreux ! – la ministre déjà en campagne réunit ici des associations, organise là des petites réunions. Quand on veut faire campagne sur des valeurs, je trouve que cela a déjà bien mal commencé.
Pour le reste, Mme Penchard a évidemment le droit d’être candidate. Le député sortant que je suis défendra son bilan, qui est celui d’un parlementaire de l’opposition qui aura malgré tout obtenu de nombreux succès et qui aura été, je le crois, un défenseur intraitable des intérêts de la Guadeloupe. Mais qu’on ne s’y trompe pas, Mme Penchard est elle aussi une sortante. Et elle n’échappera pas à son propre bilan, ni à celui de Nicolas Sarkozy.
Il est très facile d’affirmer que jamais un gouvernement aura autant fait pour l’outre-mer lorsque l’on n’a pas de contradicteur. Ce bilan est désastreux, les Guadeloupéens le savent et le sentent dans leur vie de tous les jours. Mme Penchard devra expliquer comment elle obtiendra comme député ce qu’elle aura été incapable d’obtenir pour la Guadeloupe comme grande ministre de la République !
Enfin, il est aussi très facile de raconter que l’on va s’engager pour sa terre natale après avoir occupé des responsabilités nationales. Je me dois de rappeler à ceux qui auraient pu l’oublier que Mme Penchard est déjà une élue locale. Elle a été candidate contre moi en 2010 aux régionales et, une fois élue, elle n’a jamais siégé à la Région ! Là encore, c’est une curieuse conception de l’éthique que de solliciter un mandat et de ne jamais l’occuper…
Je me réjouis donc à l’idée que Mme Penchard ne pourra plus esquiver le débat, ni les questions qui la fâchent.
Bonne journée à toutes et à tous.
VL