HONDURAS : La pression internationale a payé

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Retour au pouvoir du président déchu Manuel Zelaya


Le gouvernement de facto en place au Honduras depuis le putsch du 28 juindernier a cédé à la pression internationale et accepté le retour au pouvoir duprésident déchu Manuel Zelaya.

L'avancée a été obtenue jeudisoir à la suite de nouvelles pressions de l'administration américaine surTegucigalpa.

Une délégation américaine,emmenée par le secrétaire d'Etat adjoint Tom Shannon et l'assistant de laMaison blanche pour l'hémisphère ouest, Dan Restrepo, avait entamé destractations avec les intéressés dans la capitale hondurienne jeudi matin.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'estfélicitée vendredi de voir que le Honduras s'acheminait vers une sortie decrise.

"Nous nous sommes trèsclairement rangés du côté du retour à l'ordre constitutionnel, et cela englobela tenue d'élections", a dit Clintonaux journalistes, au cours de sa visite au Pakistan.

"Il s'agit d'une avancéeimportante pour le système interaméricain et pour son engagement en faveur dela démocratie", a ajouté la chef de la diplomatie américaine.

"C'est un triomphe pour ladémocratie hondurienne", a réagi de son côté Manuel Zelaya, qui, au termede trois mois d'exil après le coup d'Etat, s'était infiltré fin septembre auHonduras et avait dû vite trouver refuge à l'ambassade du Brésil, assiégée depuislors par les forces de sécurité fidèles à Micheletti.

"Nous sommes satisfaits.Nous avons des raisons d'espérer que mon rétablissement en fonctions estimminent", a dit le président déchu, qui avait été expulsé vers l'étrangerdès son renversement fin juin.

Depuis le 28 juin, le Hondurasest isolé sur la scène diplomatique et a perdu une grande partie des aides internationalesdont il disposait.

 

ZELAYA POURRA REDEVENIR PRÉSIDENT

Les auteurs du coup d'Etataccusent Manuel Zelaya d'avoir voulu modifier la constitution du pays pourrepousser la limitation du nombre de mandats présidentiels, ce qu'il réfute.

Le rapprochement qu'il avaiteffectué en direction du président vénézuélien Hugo Chavez, socialiste,lui avait en outre aliéné une grande partie des élites économiques etmilitaires honduriennes.

Roberto Micheletti, installé aupouvoir dans les heures consécutives à la chute de Manuel Zelaya, avait refuséà maintes reprises d'accepter le rétablissement en fonctions de son rivaldéchu, avant de faire marche arrière jeudi.

"J'ai autorisé mon équipe denégociateurs à signer un accord marquant le début de la fin de la situationpolitique actuelle du pays", a expliqué Roberto Micheletti auxjournalistes jeudi soir.

En vertu de cet accord, ManuelZelaya pourra redevenir président et aller jusqu'au terme de son mandat prévuau mois de janvier. Il lui faudra pour cela obtenir un vote du Congrès qui auraété autorisé par la Cour suprême du Honduras.

Aucune précision n'a été fourniesur ce qu'il adviendrait des autres éléments de l'accord si le Congrès s'opposeau rétablissement de Zelaya dans ses fonctions.

L'accord prévoit que les deuxparties reconnaîtront le résultat d'une élection présidentielle qui se tiendrale 29 novembre. L'accord prévoit en outre que l'armée passe sous le contrôledes autorités électorales suprêmes.

Toujours en vertu de cet accord,une "commission de vérité" sera mise sur pied pour enquêter sur lesévénements des derniers mois, et la communauté internationale se verra demanderde lever les mesures de sanctions qu'elle avait prises.

L'administration de Barack Obamaa suspendu une partie de l'aide américaine accordée au Honduras, après leputsch, mais s'est vu reprocher par certains pays d'Amérique latine de ne pasexercer suffisamment de pressions pour contraindre Micheletti et lesputschistes à faire machine arrière.

L'échec des négociations entrerivaux honduriens, survenue la semaine dernière, avait conduit Hillary Clintonà dépêcher une délégation américaine à Tegucigalpa afin de faire davantagepression en faveur d'un règlement négocié.