Il joue à quoi ?

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Yves JEGO critique l'accord signé en Guadeloupe.

Interrogé sur RTL, le Secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer critique l'accord signé après 44 jours de grève au motif qu'il "fait référence au passé esclavagiste de l'économie locale" ce qui expliquerait le refus de signature par le Medef. Le texte de l'accord était connu du Préfet et des services de l'Etat. Pourquoi avoir attendu qu'il soit signé pour l'égratigner et le remettre en cause de la sorte ? Que valent ces propos de Jego quand on sait que l'Accord Bino vient de paraître au Journal officiel de samedi et que l'examen de son extension est prévu par le Ministre du Travail le 20 mars ?

  


PARIS (Reuters) - Le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Yves Jego critique le préambule de l'accord passé en Guadeloupe entre le collectif LKP et des organisations patronales minoritaires, ainsi que des propos du syndicaliste Elie Domota.

"Ce préambule a des propos qui sont tout à fait surprenants. A quoi ça sert d'avoir, dans un protocole salarial, un préambule qui met en cause l'histoire et les uns et les autres ?", a-t-il dit sur RTL.

Le préambule de l'accord portant sur une augmentation de 200 euros pour les bas salaires fait référence au passé esclavagiste de l'économie locale et la présidente du Medef Laurence Parisot l'a critiqué. Son organisation refuse de signer l'accord, alors que l'Etat a participé au financement des mesures.

Dans un entretien au Parisien, Yves Jego critique aussi les déclarations d'Elie Domota, le leader du LKP qui a estimé que les entreprises refusant d'appliquer l'accord pouvaient quitter l'île et qu'il ne laisserait pas "une bande békés rétablir l'esclavage". Les békés sont les descendants des colons des Antilles françaises.

"Il y a eu un dérapage verbal inadmissible, quelle que soit l'intensité d'un conflit social, dire à une catégorie de la population 'faites ça ou partez' n'est évidemment pas acceptable", dit le secrétaire d'Etat qui appelle les parties à "revenir à l'esprit républicain".

Sur RTL, il a rejeté la responsabilité du préambule de l'accord sur le Medef. "Le tort du Medef local a été de ne pas participer aux discussions, parce que quand vous n'êtes pas autour de la table, le protocole qui est signé sans vous, dans votre dos, est un protocole qui n'est pas acceptable".

Il assure cependant que l'accord n'est "en rien ni signé ni soutenu par l'Etat" car, selon lui, il n'a été passé qu'entre représentants des salariés et des entreprises, tandis que l'Etat contribuait seulement à les rapprocher.