Biographie d'Ingrid Betancourt
C'est entre Bogota et Paris, où son père est ambassadeur de Colombie à l'Unesco, que grandit Ingrid Betancourt. Après de brillantes études en sciences politiques à Paris, elle épouse un diplomate français. Le père de la jeune femme est ambassadeur de Colombie à l'UNESCO. Sa mère est députée et conseillère du futur candidat à la présidence : Luis Carlos Galan, un homme intègre qui prône l'extradition des narcotrafiquants et qui sera assassiné en 1990. Très affectée par cet événement, Ingrid comprend que son cœur est toujours resté en Colombie.
Elle décide alors de rentrer à Bogota avec ses enfants. De retour en Colombie, elle est engagée au ministère des Finances à l'âge de 29 ans, elle y découvre la toile de fond d'une gigantesque corruption. Le chemin à suivre est clair : s'infiltrer dans le milieu politique pour mieux dévoiler aux Colombiens les causes profondes de la guerre civile et de la pauvreté.
Elle se présente aux élections législatives et c'est le succès immédiat car sa foi en l'avenir et son intégrité séduisent des milliers d'électeurs. Candidate à la Chambre des Députés en 1994, elle mène sa campagne contre la corruption jusque dans les rues les plus malfamées de la capitale et défraie les médias avec un score exceptionnel. Au parlement comme à la télévision, la jeune député dénonce sans détours les dirigeants compromis avec la mafia. « Le montant de la corruption, déclare-t-elle, atteint 18 milliards de francs… l'équivalent de deux fois le budget social, éducation, santé et logement, prévu pour l'an 2000. »
En 1998, à l'âge de 37 ans, Ingrid devient le sénateur le mieux élu de Colombie mais en même temps le plus exposé. Car malgré la protection de ses gardes du corps qui lui ont permis d'échapper à deux attentats, Ingrid sait qu'elle peut succomber à chaque instant aux balles d'un “sicarios”. Mais prête à donner sa vie pour l'avenir de son pays, elle défie la peur et poursuit son combat « la rage au cœur ». « Je crois trop en ce que je fais pour que même le risque de la mort puisse m'arrêter écrit-elle. Je porte sur mes épaules l'espoir de beaucoup de Colombiens, trop de Colombiens ». Une responsabilité qui l'a poussé à faire « les choix les plus douloureux » dont celui de se séparer régulièrement de ses enfants...
Ingrid va plus loin, plus haut. Ses investigations la conduisent jusqu'au président de la République, Ernesto Samper. Preuves à l'appui, elle prétend qu'il a financé sa campagne électorale grâce aux narcotrafiquants. Et lorsqu'elle découvre par la suite que la corruption s'est infiltrée au cœur même du procès de Samper, elle entame une grève de la faim dans les couloirs du Parlement provoquant immanquablement une immense prise de conscience au sein de l'opinion publique.
En 1998, elle crée son parti, Oxygeno.
Candidate écologiste aux élections présidentielles, Ingrid Betancourt est enlevée par les FARC - forces armées révolutionnaires de Colombie -, principale guérilla de Colombie avec plus de 17.000 hommes, inscrite par l'Union européenne et les Etats-Unis sur la liste des organisations terroristes, sur une route au sud de Bogota, le 23 février 2002. Ingrid Betancourt fait partie des 900 otages de la guérilla, parmi lesquels figuraient 21 hommes politiques, 47 officiers de l'armée, 3 Américains et 800 civils.
Espoir révéré d'un peuple abusé, elle incarne le visage d'une femme exemplaire dont la détermination farouche et inaltérable ne peut susciter que l'admiration et le soutien de ceux pour qui la démocratie a un sens et un avenir. Le projet de cette femme politique déterminée et courageuse : assainir le pays le plus corrompu d'Amérique latine.
Bibliographie d’Ingrid
Lettres à maman
Par-delà l’enfer
d'Ingrid Betancourt, Mélanie et Lorenzo Delloye-Betancourt
Editeur : Seuil
Publication : 3/1/2008
La Rage au coeur
d'Ingrid Betancourt
La Rage au coeur
Editeur : Pocket
Publication :17/1/2002
Je m'appelle Ingrid Betancourt, j'ai quarante ans, je suis mère de deux enfants. Je suis aussi sénateur dans mon pays, la Colombie. Je dois beaucoup à la France. J'y ai fait mes études. Ce livre écrit en français, est pour moi une façon de maintenir ce lien. Je voulais raconter mon combat au pays qui m'a appris la démocratie et la liberté. Vous savez combien les cartels de la drogue, cette drogue qui ronge nos enfants, sont puissants chez nous... (Quatrième de couverture).
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