J.O. Pékin

teddyriner.jpgTeddy Riner était venu à Pékin pour réussir en deux ans le grand chelem du judo, champion du monde, d'Europe et champion olympique. Il en est reparti avec une médaille, de bronze heureux !

Né à Pointe-à-Pitre, initié au judo à six ans, formé au pôle espoir de Rouen puis à l'INSEP, champion d'Europe et du monde juniors en 2006, invincible depuis un an en seniors jusqu'à ce 15 août, Riner a ainsi confirmé qu'il avait une personnalité à part dans un monde ou les médailles d'argent et de bronze provoquent plus souvent les larmes que les sourires.

"J'étais venu pour l'or j'ai eu le bronze mais, bon, c'est derrière, j'ai une médaille", a-t-il ajouté.

"Je suis très content parce que j'ai 19 ans, je suis junior, j'ai essayé et je n'ai aucun regret."

 

Il a souffert pourtant durant sa journée olympique commencée de façon poussive contre le Tunisien Anis Chedli, battu à la mort subite.

"Je n'étais pas crispé, je voulais bien faire", a-t-il reconnu.
"JE ME SUIS DIT..."

Brigitte Deydier, directrice technique nationale, a une autre explication.

"C'est la jeunesse, le poids de la chose. Pour ce premier combat, on le voit bien, il n'est pas libéré, il est englué dans l'enjeu", a-t-elle dit. "Ce premier combat n'a pas renforcé sa confiance en lui."

Une victoire sur le Kazakh Yeldos Ikhsangaliyev, par ippon et au bout de 47 secondes, a semblé relancer la machine mais le coup de massue est venu en quart de finale.

Opposé à l'Ouzbek Tangriev, troisième aux championnats du monde 2007, Riner s'est incliné en mort subite sur une pénalité pour non-combativité.

"Sa déception a été à la hauteur de sa tension. Quand on perd et qu'il faut repartir c'est compliqué", a dit Brigitte Deydier.

"J'ai eu une petite déception parce que je n'aime pas perdre sur une pénalité. C'est énervant", a confirmé Riner.

Reversé directement en repêchages, le judoka français s'en est sorti en battant l'Allemand Andreas Tolzer par deux yuko contre un, puis le Brésilien Joao Schlittler, troisième des Mondiaux 2007, sur ippon après une minute de combat.

Le vrai Teddy Riner était de retour. Quand est venu le match pour la médaille de bronze, Gujejiani n'a pas pesé lourd.

Comment était-il arrivé à se remotiver ainsi? "Je me suis dit... Vous allez l'écrire... Je me suis dit pose tes couilles sur le tapis", répond-il.

"Ce matin j'avais la rage de vaincre, j'étais impatient, mais je voulais être précis. Si je fais une prochaine olympiade, on ne sait jamais ce qui peut arriver, une blessure c'est très vite arrivé, il ne sera pas question de précision. Il faut tout lâcher", a-t-il ajouté.

"Maintenant, c'est les vacances, vous me trouverez sur une plage ou sur un jet-ski."

Edité par Olivier Guillemain