LA CONSEQUENCE D'UNE TRIPLE LOGIQUE : Démesure – Irresponsabilité – Profit
Mardi, septembre 18, 2007 - 02:54
Démesure
Traitements phytosanitaires aveugles, démesurés, sans respect des protocoles
En Martinique, pour la seule année 1998, les importations de pesticides représentaient 7 kg de produit rapporté à l’habitant
Soit 120 kg rapporté à l’hectare.
Près de 22.500 hectares ont été contaminés par le Chlordécone
Les terres à bananes contiennent des concentrations de 90 % de Chlordécone
En Guadeloupe, plus de 13 tonnes de Mirex ont été déversé dans le sud de la Basse-Terre pour lutter… contre la fourmi-manioc.
Irresponsabilité
Les autorités publiques savaient : « Ce travail montre qu’une pollution par les résidus d’insecticides organochlorés existe dans les sols des bananeraies, et dans le milieu aquatique avoisinant. » J. Snégaroff, 19 octobre 1977
Il a fallu attendre 30 ans pour qu’un plan d’action d’urgence soit mis en place.
Certains pesticides utilisés aux Antilles n’ont jamais été homologués en France : exemple de la Dieldrine (interdit à la vente en 1987 – Retiré du marché mondial en 1989)
Le Chlordécone a été interdit définitivement en 1993.
Pourtant,
En juin 2003, 9,5 tonnes ont été saisies dans un hangar sur une exploitation bananière de Martinique
En 2005, dans le Rapport Balland, il est fait mention d’un marché parallèle de pesticides en provenance des USA et des îles anglophones
En Février 2007, lors d’un contrôle des résidus phytosanitaires on retrouve 4 tonnes de Régent (poison interdit en France)
Les terres à bananes contaminées sont situées au Nord de la Martinique et au Sud de la Basse Terre, 2 régions qui alimentent en eau potable la population : 91 % de l’eau potable proviennent de ces rivières
Pendant trois décennies, les autorités ont autorisé la distribution d’une eau gorgée de pesticides.
Aucune recherche de pesticides sous prétexte pas d’argent, pas de laboratoire d’analyse.
Profit
Le scandale du Chlordécone est la conséquence absurde d’une logique de profit où les intérêts des latifundistes békés devaient être défendus coûte que coûte par l’administration française.
Un système bien rodé
Une affaire juteuse qui a profité aux importateurs de produits phytosanitaires
En situation de monopoles, les Békés contrôlaient à la fois :
L’importation des pesticides,
Leur commercialisation
Le marché des engins agricoles,
… et l’administration chargée de faire respecter la législation.
Ce ne sont pas les bananes de la République qui sont défendus mais bien les intérêts des Békés en République bananière.