L'association Nautilus a déjà fait parler d'elle à plusieurs reprises. Elle propose depuis plusieurs années la création d'un musée maritime ainsi que l'immersion de la Jeanne d'Arc au large de la côte saint-pauloise. Et le choix du gouvernement de mettre l'Outremer en lumière pendant cette année 2011 est pour l'association une opportunité incroyable de faire passer son message…
Certains diront que la Réunion a d'autres préoccupations, mais face à cet argumentaire, le président de l'association, et ingénieur en retraite, Guy Marcoz, a du répondant. "Les retombées en matière économique, écologique et financière sont indéniables. On ne cesse de nous demander, à nous Réunionnais, de nous prendre en main. Voilà un projet qui tient la route, et en a désormais convaincu un grand nombre. Qu'attendent les élus et les autorités compétentes ? Saisissons l'opportunité !".
Un navire dépollué et ne gênant pas la circulation marine
Les deux projets sont intimement liés. Alors que nait l'idée de créer sur notre île un musée de l'histoire marine - pouvant évoquer tant le passage de grands navires dans l'Océan Indien, que répertorier les nombreuses épaves ou encore parler de l'histoire des îles de l'océan Indien - le projet d'immerger un navire au large de nos côtés mûrit doucement…
Les passionnés de l'association Nautilus travaillent depuis des années sur ce projet. "On peut immerger un navire à condition qu'il soit dépollué de toutes matières nocives de l'environnement et ne soit pas une entrave ou une gène pour la circulation maritime, dit la convention de Londres. Ce projet est donc juridiquement réalisable", souligne le président.
La mer, une poubelle? Certains pourraient l'imaginer ainsi mais, pour Nautilus, il s'agit de repenser la notion de "déchet", en l'occurrence le navire en fin de vie, comme produit de recyclage pouvant constituer des abris ou récifs artificiels pour la faune et la flore marines. Bien sûr, loin de là l'idée de tout immerger, d'où l'importance d'une réglementation bien faite et respectée afin que les écosystèmes halieutiques (ressources vivantes aquatiques) soient préservés.
Pour un récif artificiel de 181 mètres de long et 24 mètres de large
Officiellement désarmée en septembre-octobre 2010, la Jeanne d'arc a fait escale dans 31 pays riverains de l'océan Indien et s'est arrêtée plusieurs fois à la Réunion… Alors que le navire est en attente d'un éventuel démantèlement, l'association Nautilus fait tout pour empêcher ce qu'elle considère comme un véritable gâchis : "La Jeanne d'arc est une symbole, et elle pourrait avoir une 2ème vie. Dépolluons-là et immergeons-la dans la baie de Saint-Paul où il existe une zone plate, pas récifale, et qui permettrait même de créer un écosystème. La coque R97, dont le destin est d'ailleurs tout tracé si l'on en regarde le sigle : R comme Réunion, 97 comme Outremer, servirait de récif artificiel et de site privilégié pour la plongée", explique Guy Marcoz.
Cette immersion de navire n'a, en soit, rien de nouveau. Que ce soit chez nos voisins à Maurice, aux Etats-Unis, ou encore en Australie (où repose une frégate de 12 mètres de long), des bateaux sont immergés. "Ce type d'initiative a déjà fait ses preuves en ramenant un nombre incroyable de touristes. Alors, pourquoi pas nous?", interroge le président de Nautilus.
L'association a envoyé un courrier, il y a quelques semaines, au Président de la République, aux présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, au préfet, aux présidents des chambres consulaires de la Réunion et aux élus locaux. Le courrier, intitulé "Association Nautilus : Création du musée maritime de l'océan Indien et d'un récif artificiel grâce à la coque R97", affirme qu'alors que vient de s'ouvrir l'année de l'Outremer, il est demandé que l'Etat soutienne "notre ambitieux projet pédagogique, culturel et écologique de développement durable, absolument vital pour l'industrie touristique de La Réunion".
En Bref : L'ancien Navire école "Jeanne d'Arc" a été un ambassadeur de la France sur toutes les mers du monde pendant 45 ans. Il a effectué 797 escales, dans 200 ports de 78 Etats différents, dont 178 escales dans 49 ports de 31 pays riverains de l'océan Indien.
SOURCE : ZINFO974