LA TROUBLANTE LETTRE D'UNE ATTACHÉE TERRITORIALE À SERGE LETCHIMY, PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL

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Régine GALLOTE : "Après près de 20 ans de bons et loyaux services, j’ai demandé ma démission et ma radiation des effectifs du Conseil Régional de la #Martinique à compter du 31 mai 2014.
Je laisse chacun prendre connaissance du courrier que j’ai adressé au Président du Conseil Régional à cet effet." 

PHOTO : Serge Letchimy, Président du Conseil Régional et Karine Roy-Camille, présidente du CMT, Paris, 19 septembre 2011, inauguration de la...Nouvelle Maison de la Martinique

 

« Monsieur le Président,

 

Suite à la détérioration permanente de mes conditions de travail depuis les courriers de détresse que je vous ai écrit à vous et à la Présidente du #CMT en juillet 2011,

Suite à l’absence totale d’informations sur le poste concret auquel je suis affectée depuis octobre 2013 au Conseil Régional,

Suite à une diminution très importante de mon salaire depuis février 2014 sans aucune prise en compte par le Conseil Régional du fait que mes arrêts maladie sont la conséquence du préjudice que j’ai subi au CMT, et qui a conduit à mon inaptitude par le Médecin du Travail de Paris,

Suite aux rapports de force permanents en ma défaveur des autorités du CMT, puis du Conseil Régional,

Suite à l’aggravation régulière de ma situation professionnelle et de mon état de santé depuis 2011,

J’ai l’honneur de vous informer par la présente, que je suis démissionnaire de toutes mes fonctions au sein du Conseil Régional de la Martinique à compter du 31 mai 2014.

Je vous prie de bien vouloir procéder à cette date à ma radiation des cadres de la fonction publique.

Monsieur le Président vous avez été la première personne que j’ai appelée au secours, lors que je me suis sentie en très grave danger au CMT.

Je n’ai fait appel au Président du Conseil Régional que 2 fois lors de mon détachement au CMT : parce qu’en raison d’une mauvaise gestion au CMT, il y a eu une réelle mise en danger de ma personne (accident évité de justesse alors que je ne cessais de signaler au CMT que le véhicule de service était défectueux et souffrance trop grave sur mon poste de travail au bureau de Paris).

Au lieu d’être entendue par Mme Roy-Camille et par vous, au sujet de ma souffrance réelle au travail dont je vous ai fait part en juillet 2011, je n’ai cessé de faire face à une dégradation permanente de ma situation professionnelle.

Monsieur le Président, ni Madame Roy-Camille, ni vous-même, vous n’avez tenu compte une seule fois de toutes les notes (une moyenne de 19) et de toutes les bonnes appréciations que j’ai reçu de tous mes supérieurs hiérarchiques depuis 1998 (date de ma réussite au concours d’attachée territoriale).

Bien au contraire, je ne fais que subir depuis 2011 des abus de pouvoir qui ont eu pour effet d’altérer très sérieusement ma santé.

Mes arrêts maladie depuis octobre 2013 étant d’origine professionnelle, la fonctionnaire que je suis, aurait dû conserver selon la loi, l’intégralité de son traitement jusqu’à sa reprise de service.

Hors mes salaires sont de : 1259 € en février, 1485,04 € en mars, de 524,40 € en avril. Et, malgré ma demande, je n’ai reçu aucune fiche de salaire du Conseil Régional depuis octobre 2013.

Monsieur Letchimy, en tant que Président du Conseil, je vous demande de bien vouloir faire vos services réparer le préjudice que cette institution me fait subir depuis février en me privant de l’intégralité de mon salaire alors que je suis en arrêt maladie pour des raisons professionnelles que vous n’ignorez pas.

Je réclame un rattrapage de salaire et un versement intégral de mon salaire en mai 2014.

Par ailleurs, pour sauver ma propre vie de l’enfer que je vis depuis 2011 en raison d’un acharnement injustifié et sans limite contre ma personne, je souhaite que vos services me radient des effectifs du Conseil Régional.

Cela étant dit, je ne doute pas une seule seconde que justice me sera faite pour tous les préjudices subis tant au CMT qu’au Conseil Régional depuis 2011.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées. ».

En mai, 0 € de salaire.

Je laisse chacun philosopher sur ma décision de mettre un terme à ma carrière professionnelle : abandon, baisser les bras, démission de ma part, etc…

Perso, je suis très FIERE d’avoir refusé de me laisser corrompre, d’avoir refusé de me laisser faire, d’avoir eu le courage de dire NON en raison de mon intégrité morale et d’avoir eu l’audace de ne plus dépendre du système.

J’ai pris position pour l’honnêteté et j’ai assumé publiquement la situation d’abus de pouvoir que je n’ai cessé de subir depuis l’arrivée de Mme Cadrot au bureau du CMT de Paris.

Chacun devra assumer ses responsabilités dans cette affaire.

Moi, depuis le début, j’ai le courage de la vérité, car j’ai une conscience propre, et que je n’ai absolument pas à rougir, ni du préjudice que j’ai subi de la part du CMT et du Conseil Régional, ni d’être coupable d’avoir sous la pression dérogé à mon intégrité morale.

Je laisse chacun libre d’interpréter mes choix à sa guise.

Moi, je suis en accord avec moi-même…et c’est tout ce qui m’importe.

Je ne cesserai jamais d’aimer la Martinique qui m’a tant donné, tout en respectant mes valeurs de vérité et d’honnêteté.

Je suis le capitaine du bateau de ma vie, et je voguerai désormais où j’estime que je dois voguer en accord avec mes principes.

J’ai fait le choix d’être libre plutôt que d’accepter n’importe quoi et ça j’en suis très très fière.

Régine GALLOTTE

SOURCE : BONDAMANJAK