Embarrassé, le patron de la boîte déclare au Canard ce mercredi que le champion "aurait dû glisser en douce à un portier qu'il était un grand sportif" et il "l'aurait [alors] laissé rentrer."

Contacté par Le Post, Franck Duquesne, responsable de la discothèque revient sur ce qui s'est passé. "Le problème, c'est que dans ce genre de situation, on crie toujours au racisme, mais ce n'est pas le cas" se défend t-il.

Pourquoi Martial Mbandjock n'a pas pu rentrer dans votre discothèque?

"Il s'est présenté avec cinq de ses amis à l'entrée de la boîte. Il y avait beaucoup trop de monde et nous n'avons pas pu les faire rentrer. Il n'est pas le seul à s'être retrouvé dans ce cas. Ce samedi-là, plus de 400 personnes sont restées dehors. Et des fois, c'est pire. Actuellement, il n'y a que deux discothèques ouvertes dans le coin contre dix en temps normal. On ne peut pas accepter tout le monde. Moi-même je me suis récemment fait refouler avec des amis dans une boîte parce qu'il n'y avait plus de place. Ça arrive fréquemment. Pas besoin d'en faire toute une histoire. S'en aller et donner des infos au Canard, je trouve ça moyen."

Seulement il avait réservé une table...

"Non, c'est faux. Pour réserver une table, il faut forcément passer par moi. Or, je n'ai pas eu de contact avec monsieur Mbandjock. Samedi, il y avait huit tables de réservées, c'est tout. Après il est parti mais s'il était resté et qu'il avait dit qu'il était un grand sportif, on l'aurait laissé rentrer. "

Mais en quoi aurait-il été prioritaire dans ce cas?

"Les sportifs sont comme les personnalités du showbiz, ils ramènent du monde. C'est normal. C'est comme ça que ça fonctionne en boîte. Quand ils sont connus, ils rentrent. Le problème, c'est qu'on ne les reconnaît pas toujours."

On évoque la question de la couleur de peau du coureur, qu'en pensez-vous?

"Ça n'a rien à voir avec du racisme. Avec monsieur Mbandjock, il y avait 5 personnes de couleur blanche. Si on les avait fait rentrer et qu'on avait refusé de laisser passer l'athlète, on aurait pu parler de racisme, ce n'est pas le cas. Beaucoup d'étrangers viennent ici. Quand les joueurs de Lille, de Lens ou de Valenciennes qui comptent des étrangers dans leur effectif viennent fêter des victoires chez nous, ils sont bien accueillis. A condition qu'ils aient une tenue décente, qu'ils enlèvent leur casquette et qu'ils ne viennent pas en survêtement notamment. Mais ça c'est pareil pour tout le monde."

Mais Le Canard enchaîné vous prête les propos suivant sur Martial Mbandjock : "Le problème, c'est que, quand on refuse un étranger, il pense toujours que c'est à cause de sa couleur." Ces propos ont pu choquer car Martial Mbandjock est français.

"Oui je sais que monsieur Mbandjock est français mais avant de le connaître, je ne pouvais pas le savoir. Encore une fois, je vous le rappelle, sa couleur de peau n'est pas en cause. Ce que j'ai voulu dire au Canard, c'est que les gens qui sont étrangers et qui sont refoulés mettent souvent en avant l'argument du racisme mais ce n'est pas le cas ici."

Martial Mbandjock pourra revenir dans votre discothèque alors?

"Sans problème. Il est le bienvenu. Ça aurait été Thierry Henry, je l'aurai reconnu mais là je ne le connaissais pas. Mais j'ai regardé sa photo attentivement ce matin, et je ne pourrais plus me tromper (rires). S'il veut venir, il m'appelle et je lui réserverais un carré VIP."

(Sources: Le Post, Le canard enchaîné)