Eh oui, ceux qui ont bien voulu croire aux belles promesses du Président du PPM sur la démocratie et tout son bla-bla-bla déversé éhontément lors de la campagne électorale en ont pour leur grade. Un mois à peine après le clap de fin pour un scrutin marqué, notamment, par des propos mensongers sur le déclin de la Martinique, le constat nous révèle qu’en politique, la critique est aisée mais l’art est difficile. A cet effet, en matière de pratiques anti-démocratiques, le dernier épisode relatif au rejet d’une demande de salle du groupe GRAN SANBLÉ POU MATINIK (GSPM) illustre bien le degré de sectarisme de Serge LETCHIMY.
Acte 1. Le 19 juillet 2021, le Cabinet de Président du Conseil exécutif adresse un message aux Conseillers territoriaux pour les informer que la plénière des 26 & 27 juillet sera organisée en Visioconférence (voir PJ) alors même que cette décision n'appartient pas légalement au Président du Conseil Exécutif mais à celui de l’Assemblée.
Acte 2. Rattrapant le coup mal parti, un courrier daté du 21 juillet 2021 et signé du Président de l’Assemblée officialise la tenue en visioconférence de la plénière.
Acte 3. Le même jour, Daniel MARIE-SAINTE, au nom du groupe GSPM, adresse une demande de mise à disposition durant la plénière de la Salle A.402 pour les 14 élus du GSPM (voir PJ)
Acte 4. Refus de la demande deux jours après, au motif de l’évolution de la situation sanitaire depuis le 13 juillet 2021 et qu’ « il me semble nécessaire, dans ce contexte sanitaire tendu, d’éviter tout rassemblement susceptible de créer de nouveaux clusters ». (Voir PJ)
Pourtant, comme dirait le Révolutionnaire de l’Exil, « les faits sont têtus » et ils viennent contredire catégoriquement les allégations soumises à la signature d’un Président de l’Assemblée quelque peu perdu.
En effet, depuis le 13 juillet 2021, date évoquée par les nouveaux dirigeants de la CTM pour motiver leur décision inique et sectaire, plusieurs réunions ont été organisées par Serge LETCHIMY dans ladite salle A402 et ce, bien au-delà des 14 participants. Jugez-en vous-même (photos à l’appui) :
De toute évidence, LETCHIMY, en grand patron de la CTM, n’a donc pas attendu pour s’affranchir de ses bonnes intentions électorales et exprimer ses travers autocratiques.
L’exigence démocratique repose sur des faits concrets et non sur des discours. En l’espèce, par sa seule présence à la tribune de l’Assemblée de Martinique lors de la dernière plénière, le Président de l’exécutif démontre bien la tonalité qu’il entend donner à cette mandature. A contrario de son prédécesseur qu’il a tant critiqué, il exprime sans vergogne son mépris pour le respect de la sacro-sainte séparation des pouvoirs.
Car, en dépit des belles intentions affichées sur l’ouverture et la main tendue, en peu de temps, le Président du PPM a déjà largement démontré son étroitesse d’esprit et son incapacité à travailler ensemble dans l’intérêt des Martiniquais. Par son attitude, il démontre ainsi que ce n’est pas uniquement avec les mots d’hier « la Martinique est à l’arrêt » que nous pourrons former des idées nouvelles pour relever les défis de demain.
Et, face à son amnésie durable, il convient de lui rappeler qu’à la sortie des urnes, la liste de l’Alians Matinik n’a été élue qu’avec 50. 104 contre 46.857 voix (37,72 % contre 35,27 %), soit 15 sièges contre 14 pour la liste du GSPM conduite par Alfred MARIE-JEANNE. Un petit siège de plus auquel il convient d’ajouter la prime anti-démocratique de 11 sièges issue de la Loi du 27 juillet 2011.
En cette période de crise sanitaire durable et de grande incertitude sur l’avenir, si le Président du Conseil exécutif ne répond que par du sectarisme, que par des intérêts claniques, partisans ou d’appareil, alors il est fort à parier que la Martinique ne s’en sortira pas et encore moins la fragile majorité actuelle (26/25 sièges) dont l’amateurisme et les premiers tâtonnements laissent planer un doute sérieux sur sa capacité à gérer de manière efficiente les affaires du pays.
Louis BOUTRIN