LES EX-OTAGES D'AL-QAIDA AU NIGER ENVISAGENT UNE ACTION EN JUSTICE POUR ÊTRE INDEMNISÉS DÉCEMMENT

Thierry DOL et les 4 ex-otages refusent les propositions du Fonds de garantie des victimes du terrorisme



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Les.cinq ex-otages d'Arlit (Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et les époux Larribe) ont refusé la somme de 350 000 euros proposée par le Fonds de garantie des victimes du terrorisme, l'estimant trop faible. Ils envisagent désormais une action en justice et en appellent à François Hollande.


Plus d'un an et demi après la libération des otages français au Sahel, en octobre 2013, l'affaire ne cesse de rebondir. Ainsi, il y a deux semaines, les négociateurs sortaient de l'ombre. Plus précisément, des Touaregs ayant aidé à la libération, en 2011 et 2013, des cinq otages français enlevés en 2010 sur le site Areva d'Arlit, au Niger, demandaient à être payés par les groupes Areva et Vinci, les employeurs des ex-otages. Ce lundi, ce sont les ex-otages qui font parler d'eux. En effet, selon nos informations, ils refusent l'indemnisation de 350 000 euros proposée par le Fonds de garantie des victimes du terrorisme.


Concrètement, le mois dernier, ce Fonds a proposé aux cinq ex-otages d'Arlit (Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et les époux Larribe) 350 000 euros à chacun. Une indemnité qu’ils ont tous refusé la jugeant insuffisante, "insultante" même "au regard de ce qu’ils ont vécu" selon les mots d’un de leurs avocats. Les cinq anciens otages ont donc écrit directement une lettre à François Hollande pour lui demander d’influencer le Fonds de garantie afin d'obtenir une meilleure indemnité.

Vers une action en justice

Si la somme de 350 000 euros peut paraître confortable, un des avocats tempère: "Nos clients ont passé plus de trois ans en captivité. A titre de comparaison, les deux otages français qui ont été détenus, en l’an 2000 pendant cinq mois sur l’île de Jolo, ont reçu la même somme en allant devant les tribunaux". Olivier Morice, avocat de Pierre Legrand, avance les mêmes explications: "Il s'agit d'aller vers une prise en considération beaucoup plus réaliste de ce préjudice exceptionnel".



"Pierre Legrand était très jeune à l'époque. Il a vécu trois ans de sa vie comme otage, dans des circonstances particulièrement dures", poursuit-il avant d'assurer que "le Fonds nie le fait que des Français aient été pris en otages aussi longtemps. C'est tout à fait indigne d'une prise en compte réelle de ce qu'ils ont vécu". C'est pourquoi, si le Fonds de garantie n’augmente pas son offre, Pierre Legrand, Thierry Thierry Dol, Marc Féret et les époux Larribe envisagent de porter l’affaire en justice.

 

Libération des otages d'Arlit : 

des Touaregs demandent à être payés par Areva et Vinci

Des Touaregs ayant aidé à la libération, en 2011 et 2013, des sept otages français enlevés en 2010 sur le site Areva d'Arlit, au Niger, demandent à être payés par les groupes Areva et Vinci, les employeurs des ex-otages. 

Plus d'un an et demi après la libération des otages français au Sahel, en octobre 2013, les négociateurs sortent de l'ombre. Après Jean-Marc Gadoullet, cet ancien agent de la DGSE ayant oeuvré à la libération des Français enlevés à Arlit, qui affirmait, début juin, n'avoir toujours pas touché un centime des groupes Areva et Vinci, les employeurs des ex-otages, ce sont aujourd'hui les Touaregs qui font entendre leur voix.

 

Porte close

Selon RTL, un Touareg ayant été mandaté par les deux sociétés françaises pour négocier avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) la libération des otages enlevés en septembre 2010 sur la base d'Arlit, au Niger, assure qu'il n'a toujours pas été rétribué, comme plusieurs autres Touaregs ayant également pris part à ces négociations délicates.

"On a été mandaté par les sociétés pour négocier la libération. Pour ce travail de contact, c'était 500.000 par société", affirme ainsi cet homme, nommé Aliade. Présent vendredi dernier à Paris pour tenter de discuter avec les deux sociétés et obtenir son dû, Aliade a trouvé porte close, selon RTL, et est finalement reparti. De leur côté, Areva et Vinci restent silencieux sur la question. 

 

"Nous devons être honorés pour ce que nous avons fait"

Début juin, l'ex-agent de la DGSE reconverti dans la sécurité au Niger et au Mali, Jean-Marc Gadoullet, qui  avait directement négocié avec les terroristes d'Aqmi pour délivrer les otages, avait témoigné de la situation, et évoqué  le cas de ses collègues touaregs.

"Les otages sont sortis en octobre 2013. Depuis, mes amis touaregs et moi-même attendons le règlement des engagements qui ont été pris par les deux sociétés. Pour le moment, ça n'a toujours pas été fait", avait-il confié. "On a réalisé la négociation qui est arrivée à son terme. Les éléments de négociation sont ceux que l'on a fourni. Nous devons être honorés pour ce que nous avons fait, ni plus ni moins".