Dumas et Vergès porte plainte contre la France
Le deux avocats se sont portés volontaires pour soutenir les familles de victimes des bombardements de l'OTAN.
Nicolas Sarkozy visé par une plainte pour "crimes contre l'humanité" en Lybie. Deux célèbres avocats français, l'ancien ministre Roland Dumas et Jacques Vergès, ont annoncé dimanche à Tripoli qu'ils comptaient déposer plainte contre le président français.
Au cours d'une conférence de presse à Tripoli, un représentant du ministère libyen de la Justice a indiqué que les deux avocats s'étaient portés "volontaires" pour soutenir une plainte des familles des "victimes des bombardements de l'Otan" contre le président Sarkozy, dont le pays a pris la tête des opérations de la coalition internationale en Libye.
"Les deux avocats vont porter plainte au nom des familles libyennes devant les tribunaux français", a déclaré Ibrahim Boukhzam, en présence d'une trentaine de représentants de familles qui ont signé des procurations aux deux avocats.
Me Dumas, ancien ministre socialiste, a indiqué avoir été "stupéfait de constater que cette mission (de l'Otan) qui vise à protéger les civils est en train de les tuer".
Il a dénoncé "une agression brutale contre un pays souverain", et a affirmé qu'il était prêt à défendre le colonel Mouammar Kadhafi au cas où il serait jugé par la Cour pénale internationale (CPI).
"Briser le mur du silence"
Qualifiant les pays de l'Alliance atlantique d'"assassins", Me Vergès a fustigé de son côté un "Etat français conduit par des voyous et des assassins".
"Nous allons briser le mur du silence", a-t-il dit.
Le régime libyen, en proie à une révolte sans précédent depuis la mi-février, est frappé depuis plus de deux mois par les raids d'une coalition internationale intervenue le 19 mars pour, selon les termes de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, assurer la protection des civils.
A l'issue d'une visite de deux jours en Libye, les deux avocats ont indiqué qu'ils allaient commencer les procédures juridiques pour le dépôt de la plainte, dès leur retour lundi à Paris
SOURCE : L'Express.