MARTINIQUE ET GUYANE DISENT OUI à LA COLLECTIVITE UNIQUE.

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Victoire du OUI à 68,3% et 57,49 %


Selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur, 68,3% des électeurs martiniquais et 57,49% des Guyanais ont répondu favorablement à la question: "Acceptez-vous la création d'une collectivité unique exerçant les compétences dévolues au département et à la région tout en demeurant régie par l'article 73 de la Constitution?"
La participation a été plus faible que lors du vote du 10 janvier qui avait vu une large majorité d'électeurs rejeter la perspective d'une autonomie accrue. Elle a été de l'ordre de 35% des inscrits en Martinique et 27% en Guyane.
Dans un communiqué, le président Nicolas Sarkozy "se réjouit du choix des Guyanais et des Martiniquais" et "considère que la question institutionnelle est désormais tranchée dans ces deux territoires".



"Il appelle donc chacun, comme il l'a rappelé lors de ses voeux à la France d'Outre-mer le 19 janvier dernier, à se concentrer dorénavant sur la question du développement économique endogène pour que ces deux départements puissent tirer le meilleur de leur formidable potentiel."

PROCHAINE ÉTAPE, LES RÉGIONALES

En Martinique, parmi les dix partis et formations politiques habilités à faire campagne, tous avaient appelé à voter "oui".

En 2003, les Martiniquais avaient refusé cette évolution institutionnelle par 50,48% de "non", pour une participation de 43,94%.

Le peuple martiniquais "a fait le choix d'envisager son propre chemin dans le cadre d'une République qui devra désormais apprendre à concilier le droit à l'égalité et le droit à la différence. Vive la Martinique nouvelle!" a déclaré Serge Letchimy, maire de Fort-de-France et chef du Parti progressiste martiniquais, héritier d'Aimé Césaire.

Alfred Marie-Jeanne, président du Mouvement indépendantiste martiniquais et président sortant de la région, s'est également exprimé après la victoire d'un "oui" qu'il appelait de ses voeux.

"Je peux me réjouir mais je ne suis pas satisfait", a-t-il dit. A la tête du Rassemblement pour le changement, qui militait pour le "oui" lors de la consultation du 10 janvier, Alfred Marie-Jeanne avait accusé le coup après la victoire écrasante du "non".

Tous les acteurs politiques affûtent maintenant les couteaux pour la bataille des régionales, les 14 et 21 mars. Serge Letchimy, qui avait appelé à voter "non" le 10 janvier et "oui" le 24 janvier, fait figure d'homme à battre.

La Région prochainement élue aura pour lourde tâche de préparer la nouvelle collectivité unique et de déterminer son mode de scrutin.

Le ministère de l'Intérieur précise que le gouvernement lancera une concertation avec les élus de Martinique et de Guyane en vue de préparer la loi ordinaire qui fixera l'organisation et le fonctionnement de la nouvelle collectivité.

in Reuters