MARTINIQUE - LE CONSEIL GENERAL OUBLIE DANS LE PLAN DE RELANCE ?

59 M€ de travaux mobilisables rapidement au profit des entreprises.

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Claude LISE, sénateur de la Martinique et Président du Conseil général présente la participation du Conseil général au Plan de relance d’urgence de la Région Martinique. 


La crise économique majeure que traverse la Martinique, entraîne, nous en sommes tous conscients, de graves conséquences sur notre tissu social. 


Le Conseil général, dont on connaît les compétences et l’implication dans le domaine social, est évidemment bien placé pour en mesurer les répercussions sur le quotidien de beaucoup de nos compatriotes. Et il en fait un constat alarmant jour après jour.
 
 
PHOTO : Claude Lise, au centre, en compagnie d'Aimé Césaire et de Pierre Aliker.


 

Face au diagnostic social que nous faisons tous et qui se traduit notamment par un taux de chômage avoisinant les 25 % de la population active ou encore par un nombre de Rmistes de plus de 29 500, j’affirme avec les élus du Conseil général, notre volonté politique de participer au plan de relance d’urgence présenté par le Conseil régional. 

 

Une volonté politique qui s’appuie sur le rôle important que joue en permanence la collectivité que je préside dans l’activité économique de la Martinique. 

 

Je veux rappeler, en effet, que le Conseil général met en œuvre, chaque année, le budget le plus important de toutes les collectivités territoriales de Martinique, ce qui, en 2009, lui a permis d’injecter près de 650 millions d’euros dans l’économie locale.

 

Le Conseil général soutient l’activité à travers l’essentiel de ses postes de dépenses.

 

C’est le cas - on l’oublie souvent - dans le domaine de l’action sociale, cœur de métier de la Collectivité départementale, auquel nous avons consacré au budget primitif 2010, plus de 328 millions d’euros. Une importante contribution au pouvoir d’achat de milliers de Martiniquais en soutenant l’activité et l’emploi, sans parler de l’effort qui s’accentue en matière d’insertion par l’économique et de chantiers d’insertion ; j’ai donné des instructions, en ce sens, à l’Agence Départementale d’Insertion (ADI).

 

Les élus départementaux soutiennent également l’activité économique grâce au budget d’investissement qui atteste d’une politique volontariste à laquelle j’ai particulièrement tenu.

 

Nous nous sommes hissés, jusqu’en 2008, au 3ème rang des départements de France de même niveau de population en matière de dépenses d’équipement direct par habitant.

 

En 2004, nous avons accentué l’effort en faveur de la commande publique, pour près de 180 millions d’euros

 

Certes, depuis deux ans, nous ne pouvons plus faire ce que nous avons fait pendant plusieurs années, parce que nous subissons, beaucoup plus encore que les départements de France, l’impact de la crise économique et des finances locales, dans un contexte marqué par l’explosion de la demande sociale.

 

Ce qui a été fait et que nous poursuivons, ne peut cependant être oublié ou sous-estimé ; la dégradation de la situation aurait pesé plus tôt et de façon plus aiguë sur de plus nombreuses entreprises martiniquaises.

 

Malgré les difficultés actuelles, nous maintenons nos crédits d’investissement à un niveau encore important - plus de 91 millions d’euros soit plus de 20 % du budget primitif 2010, hors dépenses de RMI-RSO- ce qui est le cas de très peu de conseils généraux de France. 

Et nous continuons d’être l’un des principaux donneurs d’ordre public de Martinique.

 

C’est dans ce contexte que j’ai répondu positivement à l’appel du président de Région. 

 

Lors de notre entrevue sur le plan de relance, je lui ai indiqué que le Conseil général allait

- accentuer sa politique en faveur du logement social (au budget primitif 2010, 8,7 millions d’euros ont été inscrits) ; 

- continuer à se battre pour la reconnaissance d’un véritable pôle d’excellence en matière de gestion des catastrophes naturelles - et on sait tout ce que le Conseil général a fait pour cela grâce à la mise en place d’un grand nombre de dispositifs technologiques de pointe ; 

- poursuivre ses démarches afin de transformer ce pôle en véritable pôle de compétitivité (nous en demandons le label à l’Etat et nous avons, pour ce faire, déjà adossé notre dispositif au pôle PACA et au pôle Euroméditérranée).

 

J’ai également indiqué au président de Région que le Conseil général dispose d’un important portefeuille de projets techniquement ficelés ; des projets qui, grâce à la capacité d’ingénierie qui existent au sein des services départementaux (notamment les services techniques), peuvent être lancés rapidement, mais à condition de disposer de financements complémentaires significatifs.

 

Il s’agit d’opérations concernant des travaux routiers, des traitements de falaises, des réparations d’ouvrages d’art, des travaux d’assainissement d’eau potable ou d’irrigation comme, par exemple, le renforcement des installations du périmètre d’irrigation du sud-est.

 

Il s’agit aussi de travaux touchant des infrastructures portuaires et maritimes (comme les ports de Case-Pilote ou de Grand-Rivière), des collèges, des équipements culturels (comme le Centre culturel de Fonds-Saint-Jacques à Sainte-Marie) ou encore la construction d’un parc de stationnement à Fort-de-France.

 

Au total, ce sont près de 59 millions de travaux qui pourraient être mobilisés rapidement au profit des entreprises.

 

Ces travaux sont nécessaires à la collectivité martiniquaise et il est clair que le montant des contributions financières obtenues conditionnera un phasage annuel ou pluriannuel des réalisations.

 

Nous sommes, pour notre part, prêts à participer, dans les meilleurs délais, à des réunions techniques partenariales pour favoriser le démarrage de ces projets que nos entrepreneurs attendent.

 

Nous comptons évidemment sur la Région, mais aussi sur l’Etat pour participer aux plans de financement de ces opérations qui, pour certaines d’entre elles, pouvaient être lancées depuis le mois de juillet. 

 

J’insiste sur la participation de l’Etat qui, si elle ne va pas bien au-delà de ce qui semble prévu actuellement, ne permettra pas d’envisager un réel plan de relance. 

 

Ma conviction, c’est qu’un tel plan suppose tout à la fois un montant suffisamment important de crédits disponibles, un volet de projets prêts à être lancés – j’ai dit à ce sujet ce que peut apporter le Conseil général -, mais aussi la pleine participation de tous les partenaires potentiels. Ce qu’il faut souhaiter, c’est donc la plus large mobilisation pour contribuer à redynamiser l’économie martiniquaise. 

 

Pour relancer l’activité de nos entreprises et stimuler l’emploi. Pour continuer d’engager la Martinique sur la voie du développement durable et pour redonner espoir à la Martinique et tout particulièrement à une jeunesse qui ne demande qu’à participer pleinement à la construction de son propre avenir.

 

Claude Lise, Sénateur - Président du Conseil Général de Martinique