Le petit bimoteur à hélices s'est abîmé dans la mer environ cinq minutes après son décollage, sous les yeux de badauds qui sortaient des bars et boîtes de nuit donnant sur la plage, connue pour être un lieu festif. L'avion volait "anormalement bas" selon des témoignages recueillis sur place. Des témoins ont donné l'alerte. Les secours nautiques ont été déclenchés depuis Saint-Martin et des renforts aériens sont arrivés de Guadeloupe.
"L'épave a été localisée à un mille nautique de la côte" dans l'après-midi et "les recherches se poursuivaient pour trouver les corps" avec d'importants moyens dont des plongeurs, a précisé à l'AFP la préfecture. "Les circonstances et les causes exactes du drame restent pour le moment inconnues", selon le ministère. Un accompagnement psychologique a été mis en place au CHU de Fort-de-France pour les familles et les équipes médicales.
Une première panne dans un autre avion
Xavier Bertrand, ministre de la santé, et Nora Berra, secrétaire d'Etat chargée de la Santé, ont salué la mémoire des victimes, "notamment celle du médecin et de l'infirmier du Samu qui, avec dévouement, ont tout mis en oeuvre pour ramener leur patient et qui viennent de perdre la vie dans l'exercice de leur devoir". Le préfet Laurent Prévost et le directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) Christian Ursulet ont exprimé leur "profonde émotion" face à ce "tragique accident qui endeuille cruellement la Martinique et la communauté des acteurs de secours".
Avant le drame, les deux personnels médicaux avaient pris place à bord d'un premier avion d'évacuation sanitaire, en provenance de la Martinique. Une panne n'ayant pas permis à cet appareil de décoller de l'aéroport Princesse Juliana de la partie néerlandaise, malade et personnel médical avaient été transférés dans la partie française par la route. Ils avaient alors pris place à bord d'un avion d'évacuation sanitaire, un Piper Cheyenne 3 PA-42 de la compagnie française TAI, qui a décollé de l'aéroport de Grand-Case en partie française samedi à 2H38 (8H38 à Paris).
TAI avait été au centre d'une polémique locale en février, provoquée par les médecins de l'hôpital Louis-Constant Fleming. Ils avaient rendu public leur refus d'assurer des évacuations sanitaires à bord de l'avion de cette compagnie, pourtant agréée en France, lui reprochant de ne pas disposer d'aménagements spécialisés. Les médecins dénonçaient le fait que les malades étaient placés à même le sol et que l'appareil ne disposait pas de ressources en oxygène médical.