MEETING RMC - Discours d'Alfred MARIE-JEANNE

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"Ce n’est pas le statu quo qui nous sauvera". 

C’est par une minute de silence qu’a débuté l’allocution du leader du MIM, pour le décès que l’on venait d’apprendre de Barel Coppet, « un musicien qui était à Claude Lise et moi-même, notre ami… »

Puis Alfred Marie-Jeanne a tenu à saluer le Président Capgras, son prédécesseur à la Région qui était présent dans la tribune officielle. « Un homme que j’ai défendu quand je suis arrivé à la tête de la Région… »




Militants et sympathisants,

Hésitants et opposants.

IL ne faut pas désespérer du Peuple Martiniquais et de notre jeunesse. Il faut plutôt désespérer du comportement caméléon d’un certain nombre de nos représentants.

Il faut cesser de ruser plus longtemps avec l’histoire, car la ruse n’est jamais une excuse, lorsqu’il s’agit d’émanciper l’homme. Chaque pas volontairement inaccompli surajoute aux ennuis et aux difficultés de la tâche à assumer. C’est cette attitude regrettable et inavouable qui continue à gangrener la vie politique de notre Pays, alors que les temps présents appellent plus que jamais, à un changement pressant.

Le temps n’est plus aux tergiversations, aux indécisions et aux grandes manœuvres dilatoires. Le temps n’est plus aux analyses combinatoires autant sophistiquées que rétrogrades au moment où le changement est à portée de nos mains.

En effet, dans trois mois, nous avons tous, qui que nous soyons, rendez-vous avec nous-mêmes. Aujourd’hui ce n’est pas le Président de la République qui nous empêche d’avancer. Il consent à nous donner une clé pour ouvrir, à notre gré la porte qui conduit aux responsabilités. Nous n’avons pas le droit de refuser. Les conséquences seraient désastreuses pour l’avenir.

Hélas chaque fois qu’une opportunité est à saisir, des alibis et des faux-fuyants sont échafaudés pour empêcher la marche en avant de la Martinique vers un tant soit peu de Responsabilité et de dignité.

Constatons ensemble une nouvelle fois que la faute incombe toujours aux partis politique pusillanimes et conservateurs.

Constatons aussi qu’une fraction de notre intelligentsia pourtant réputée comme la plus avant-gardiste et la plus éclairée sert toujours de faire valoir à ces comportements irresponsables.

Quel gâchis !

La question que l’on doit logiquement se poser face à une telle connivence, mais à quoi peuvent bien servir alors les messages délivrés dans ces œuvres de mapipis de l’écriture et de la chanson ?

Pourquoi continuent-ils à entretenir la confusion et à tirer à boulets rouges et à bout portant sur ceux qui s’évertuent à transformer leurs messages en changement concret ?

Quelle duperie !

L’œuvre de l’Homme martiniquais serait-elle achevée avant d’avoir commencé ?

C’est là que réside l’absurdité politique et pas ailleurs.

Certains partis politiques dont le PPM ont souffert dans le passé, et comment ! de la stratégie de la peur menée à leur encontre.

Aujourd’hui, progressistes en tête du peloton, ces partis reprennent en chœur ces mêmes propos débiles en les utilisant à plein régime…

C’est là que réside l’absurdité du reniement et pas ailleurs.

Et tous ceux qui, au prétexte de l’expérimentation réclament un délai supplémentaire de plusieurs années, alors qu’ils règnent sans discontinuité depuis plus de 60 ans sur une partie non négligeable du territoire, font montre d’inconscience aggravée.

C’est là que réside l’absurdité de l’analyse et pas ailleurs.

Tout nous pousse donc au contraire à nous rassembler autour de l’article 74 qui est un plus permettant une avancée sans perte, sans risque et sans bouleversement dévastateur.

En effet :

Les acquis restent acquis

La sécurité sociale n’est pas remise en cause

les retraites non plus,

notre partenariat avec l’Europe est maintenu, car la gestion autonome d’une partie de nos affaires, ne l’empêche pas. La preuve, Saint-Barthélemy et Saint-Martin qui viennent d’accéder à l’autonomie ont demandé leur entrée officielle dans les R.U.P, ils nous ont demandé de les soutenir et nous les soutiendrons dans leur démarche.

Alors pourquoi cherche-t-on à vous effrayer au lieu de vous informer ?

Par arrivisme personnel, certains préfèrent sacrifier les intérêts globaux de la Martinique sur l’autel de leurs intérêts particuliers.

Mesdames et Messieurs

Nous sommes là pour vous informer, pour vous rassurer. A vous de juger sereinement.

Voici quelques unes des compétences réclamées.

Nous proposons la création d’un Collectivité Martinique dote d’une Assemblée délibérante unique dans un souci de cohérence et d’efficacité. Disons pour éviter la perte de temps et de gaspillage. Quoi de plus normal. On ne peut être que pour ça. Ceux qui sont contre ça sont pour le gaspillage, sont pour la mauvaise gestion.

Nous ne proposons que la nouvelle Collectivité dispose de la compétence d’adaptation des lois et règlements d’accord partie avec les élus et le gouvernement. Pas Sa Ki bon pour Zwa pa toujou bon pou Kan-na. Quoi de plus naturel ! On ne peut être que pour ça. Ceux qui sont contre ça ne défendent pas les intérêts vitaux de la Martinique.

Nous proposons qu’un plan de développement durable et solidaire soit élaboré en concertation avec les socioprofessionnels de tous les bords du monde économique. Quoi de plus pertinent, on ne peut être que pour ça ! Ceux qui ne sont contre ça n’ont pas de programme de rechange face au SMDE et à l’Agenda 21.

Nous proposons de même une politique de développement de la culture martiniquaise et caribéenne et une adaptation des contenus de l’enseignement prenant en compte aussi notre environnement géographique et nos réalités. Quoi de plus essentiel, on ne peut être que pour ça ! Ceux qui sont contre sont pour l’aliénation de notre Pays.

Nous proposons que la Collectivité soit compétente en matière de transports, bien sur en concertation avec les organismes existants. Quoi de plus vital ! On ne peut être que pour ça.

Nous proposons que la compétence de la Collectivité soit étendue à la zone des cinquante pas géométriques et à la zone marine appelée zone économique exclusive et qu’un droit de préemption soit créé sur le foncier après défaillance de la commune. Quoi de plus vital ! On ne peut être que pour ça.

Nous proposons que la Collectivité élabore et contrôle la politique en matière d’énergie, d’écologie et d’environnement. Quoi de plus salutaire par ces temps de pollution. On ne peut être que pour ça.

Nous proposons un plan de développement du sport, un plan d’aménagement toujours plus équilibré du territoire, une coopération régionale et internationale avec les pays de la Grande Caraïbe. Quoi de plus économique que ça.

Nous proposons une formation de plus en plus pointue en tous domaines et qu’à égalité de mérites l’accès à l’emploi nous soit le plus ouvert que possible.

Voici exposées très brièvement nos légitimes revendications.

Elles répondent toutes aux besoins de développement de notre Pays.

Il n’y a là ni exagération, ni racisme, ni rejet, ni exclusion à l’égard de quiconque.

En conclusion

Je n’ai jamais cherché à plaire, refusant par là-même de jouer au bonimenteur

Je n’ai jamais entretenu la peur, refusant par là-même d’être un agitateur d’épouvantail.

Je n’ai jamais semé la pagaille, préférant pagayer vers l’avant contre vents et marées.

 

Nous avons le 17 janvier 2010 une consultation populaire. Quoi de plus démocratique ! Encore faut-il que le débat soit à la hauteur des enjeux.

La roue de l’histoire s’est mise à tourner enfin pour la Martinique en perte de vitesse.

Ce n’est pas le statu quo qui nous sauvera.

Ne laissons pas aux détracteurs le soin d’opérer un holdup up sur notre avenir.

Historique est ce Rassemblement. Faisons le serment de ne pas nous séparer pour le plus grand bien d’une Martinique enfin Responsable, enfin Digne, enfin entreprenantes, enfin réconciliée, toutes composantes confondues de son Peuple.

Ce n’est qu’un début, continuons le combat de la Responsabilité, de l’émancipation et du développement !

Alfred Marie-Jeanne.