Toulalan assume sa responsabilité
in JDD du 11 juillet 2010
Dans une interview au Journal du Dimanche, Jérémy Toulalan reconnait être à l'origine de la fameuse lettre de revendications lue par Raymond Domenech. Le Lyonnais assume pleinement ses actes, dont il n'est pourtant aujourd'hui pas très fier.
Extra-sportive principalement, car le Lyonnais évoque sans détour la lettre de «revendication» lue par Raymond Domenech au pied du bus de la révolte à Knysna, le dimanche 20 juin, et dont il est l'un des instigateurs. «A la base, on n'a pas cautionné ce qu'avait dit Nicolas Anelka (…) Mais c'est le genre d'événement qui arrive parfois dans un groupe. Ça n'aurait pas dû sortir et on aurait dû mieux gérer cela en interne. Quand c'est sorti dans L'Equipe, tout s'est précipité. On a vite appris qu'Anelka allait être renvoyé. On a essayé d'organiser une réunion pour qu'il aille s'expliquer avec le coach. Elle n'a jamais eu lieu car la décision de son exclusion avait été prise (…) Avec quelques joueurs, on a couché des idées pour expliquer notre démarche. Puis avec nos conseillers (Stéphane Courjon pour Toulalan), on a essayé de mettre ça en forme pour être bien compris. On a essayé de maîtriser les choses, même si c'était peut-être indéfendable.»
Toulalan chef de meute ? Personne ne l'aurait vraiment cru tant le garçon parait intelligent, et surtout plus mature que certains de ses congénères. Cela prouve surtout l'état d'enfermement, de repli quasi-total des joueurs, et leur manque de lucidité au moment de la grève. «On était dans un tel truc que c'était compliqué (…) Sincèrement, je ne pensais pas que cela prendrait de telles proportions. Tout le monde veut savoir ce qui s'est passé, mais au fond, il n'y a pas grand-chose à savoir. C'est à la fois simple dans le déroulement, et compliqué parce qu'on a fait quelque chose d'inadmissible.»
Dernier élément révélé par Toulalan, les supposées altercations entre Franck Ribéry et Yoann Gourcuff, et plus largement la pression constante mise par certains cadres sur le Bordelais. Là encore, c'est la ligne de conduite déjà connue qui semble prévaloir : «On a raconté tout et n'importe quoi. On ne s'entend pas forcément super bien avec tout le monde dans un groupe (…) J'ai même entendu que j'avais séparé Franck et Yo : du grand n'importe quoi ! Il n'y a eu aucune altercation entre eux», déclare au JDD Toulalan, connu pour être proche de Gourcuff.
JDD