Une promesse électorale de Barack OBAMA
Pendant qu'à Guantanamo, des dizaines de détenus entraient dans leur troisième mois de grève de la faim, des manifestants américains, vêtus des célèbres combinaisons orange, ont réclamé jeudi 11 avril à Barack Obama la fermeture de la prison controversée. A l'occasion d'une journée d'action "pour fermer Guantanamo et mettre fin à la détention illimitée", 25 organisations de défense des droits de l'homme ont exhorté le président américain d'ordonner "des mesures rapides pour gérer humainement et légalement les causes immédiates de la grève de la faim".
"La crise en cours à Guantanamo ne peut pas être dissociée du fait que la vaste majorité des 166 prisonniers sont détenus depuis plus de 11 ans sans charge et ne connaissent toujours pas leur destin", écrivent dans leur lettre les associations, dont Amnesty International, le Centre pour les droits constitutionnels, Human Rights First, Human Rights Watch ou l'Union américaine de défense des libertés civiles (ACLU).
"ACCUSEZ-LES OU LIBÉREZ-LES !"
Devant la Maison Blanche, neuf manifestants couverts de cagoules noires et vêtus de combinaisons orange représentaient les détenus morts à Guantanamo. "Je suis mort en attendant la justice", proclamait une pancarte, "Combien d'autres ?". "Accusez-les ou libérez-les !", proclamait une banderole. A New York, une trentaine de protestataires, dont certains encagoulés et habillés d'orange, exigeaient de "fermer Guantanamo". D'autres actions similaires avaient lieu à San Francisco, Los Angeles, Chicago.
"Il est temps que les hommes politiques se soucient de Guantanamo", a déclaré à Washington Zeke Johnson, directeur d'Amesty International USA. "En 2005, le détenu britannique Shaker Aamer, déclaré libérable par les autorités américaines, disait déjà : 'nous mourons chaque jour'. La mort ne doit pas être le seul moyen de sortir de Guantanamo". Sur les 779 hommes qui sont passés par ses geôles, neuf sont morts, sept ont été condamnés et six sont actuellement renvoyés devant un tribunal militaire. De plus, 86 ont été déclarés libérables faute de preuves.
GRÈVE DE LA FAIM
Au micro, un militant a lu une lettre de l'avocat de Shaker Aamer, selon lequel 130 prisonniers, dont lui-même, participent à la grève de la faim commencée le 6 février. Selon le Pentagone, ils étaient 43 jeudi, quatre fois plus qu'il y a un mois, dont 11 sont alimentés de force par des tubes. Le président du Comité international de la Croix Rouge (CICR), Peter Maurer, a rencontré le président Obama à ce sujet. Son organisation, la seule autorisée à se rendre dans la prison, vient d'achever une visite auprès des grévistes de Guantanamo.
"Les Etats-Unis, y compris le Congrès, doivent trouver de façon urgente un moyen de résoudre les questions humanitaires, politiques et judiciaires en cours liées à la détention des personnes enfermées à Guantanamo, en particulier celles qui ne représentent plus de menace", a-t-il dit dans un communiqué.