Des sexologues vous répondent
"Sea, Sex and Sun. Toi petite, Tu es de la dynamite". Tout le monde connait la chanson de Serge Gainsbourg mais plus rares sont ceux qui ont essayé l'amour océanique. Selon les experts interrogés par Figaro Nautisme, cette pratique ne présente absolument aucun risque. Il faut néanmoins prendre certaines précautions car l'environnement peut gâcher le moment de plaisir. Il faut en effet savoir que la lubrification est réduite par l'eau salée et il faut donc prévoir, dans l'idéal, des préservatifs adaptés. Entre la friction, le sel et le sable, la peau intime des femmes peut également s'irriter et être désagréable pendant quelques jours, en plus de certaines infections génitales touchant les amoureux les plus malchanceux. Le Dr Philippe Brenot, psychiatre et thérapeute de couple, rappelle qu'il faut également faire attention lorsque l'on fait l'amour sans avoir pied: ceux qui décideront de sauter du bateau pour une expérience sexuelle en pleine mer devront prendre garde de ne pas se laisser déstabiliser ou emporter par le courant. Ils devront également faire attention à la topologie des lieux pour ne pas risquer une rencontre douloureuse avec des animaux aquatiques ou avec des bouts de corail. 15 000 € d'amende Enfin, il faut rappeler que la discrétion doit être de mise: s'adonner au plaisir maritime dans un lieu public peut coûter cher selon l'article 222-32 du Code Pénal. Se faire prendre en flagrant délit entraîne une amende allant jusqu'à 15.000 euros. Excitation de la transgression Hormis ces précautions, les experts affirment unanimement que le plus important est de se laisser aller au plaisir que la sensualité de l'eau et de la plage peuvent offrir. Un plaisir d'ailleurs reconnu depuis la nuit des temps: la mythologie grecque raconte qu'Aphrodite, déesse de l'amour et des plaisirs, est née de l'écume de la mer, fécondée par le sexe du dieu Ouranos. Il est également connu que la vie sexuelle des dauphins est la plus épanouie du royaume animal: l'extrême sensibilité de leur épiderme fait de leurs caresses un moment d'extase total. Pour Philippe Brenot*, la pratique du sexe en milieu marin est intéressante dans sa dimension érotique car elle traduit la libération du corps. A la sensualité aquatique des corps entrainés par le mouvement des vagues s'ajoute l'excitation de la transgression, plaisir sexuel qui n'est véritablement né que dans les années 70. «La société s'interdisait de faire l'amour dans l'eau avant 68, explique-t-il. Avec le mouvement de libération sexuelle dans les années 70, il y a eu pour certains un élan de retour à la nature, dont la nudité et le sexe font partie. La plage et la mer étaient des lieux qui alimentaient le mythe du naturel». Faire l'amour sous l'eau avec des bouteilles A cette époque, le sexe était un tabou et faire l'amour dans la mer était un acte d'extraordinaire provocation, rudement sanctionné par la société. Aujourd'hui, la pratique est moins courante mais l'idée de transgression continue néanmoins à enflammer les corps: «C'est le rapport entretenu avec les autres et la loi qui donne lieu à l'excitation, explique Philippe Brenot. La particularité de la mer, c'est le mouvement continu des vagues qui accompagne le coup de rein des hommes et rend l'acte plus sensuel». L'eau protège de l'exhibitionnisme, des regards extérieurs: il est plus difficile de distinguer un couple qui s'embrasse tendrement d'un couple qui a des relations sexuelles aquatiques. Et pour les amateurs des profondeurs, pas de contre-indication non plus: des plongeurs, souhaitant garder l'anonymat, ont raconté au Figaro Nautisme avoir fait l'expérience d'un rapport à 5 mètres de profondeur, avec des bouteilles, en Méditerranée et que l'expérience fût inoubliable. *Philippe Brenot est également auteur de Les femmes, le sexe et l'amour, 3000 femmes témoignent, Editions Les Arènes