Bras de fer entre le maire et ... les culs nus !
REUNION - Commune des Trois-Bassins - Plage de la souris chaude. La justice vient de confirmer l’interdiction du naturisme sur la plage de la Souris-Chaude (NDLR : Cela ne s'invente pas !). Le maire Roland Ramakistin s’en félicite, Alain Boutet fulmine mais n’abandonne pas son combat.
Débouté et dégoûté Alain Boutet. Le porte-parole du collectif SOS naturiste espérait faire annuler un arrêté municipal de 1978 interdisant la pratique du naturisme sur la commune de Trois-Basins.
Sans surprise, et conformément à l’avis du rapporteur public, le tribunal administratif vient de rejeter sa requête, estimant que l’arrêté en question ne constitue en rien "une atteinte à la liberté publique", et qu’il se borne "à rappeler la réglementation applicable" sachant que la plage de la Souris-Chaude n’est pas une aire aménagée en vue de cette pratique.
Alain Boutet perd ainsi une bataille dans son combat éperdu pour la reconnaissance d’un naturisme libre à la Réunion. L’homme en prend acte, mais ne décolère pas contre la justice. "La rapporteuse publique m’a reproché d’avoir médiatisé mon combat à l’encontre de la nudophobie. Elle s’est engagée dans un volontarisme de censure pure et dure qui témoigne de ségrégation à l’égard des naturistes", écrit-il dans une lettre.
Contacté hier, il en a remis une couche à l’attention de sen ennemi Roland Ramakistin : "Le TA donne raison au prédateur des libertés individuelles qu’est le nudophobe et homophobe maire de Trois-Bassins, qui voudrait nous faire gazer".
RAMAKISTIN : "PLUS DE FERMETÉ"
De son côté, le maire de Trois-Bassins savoure. "Cette décision est une bonne nouvelle pour la commune, la population, et tous ceux qui ont voulu faire respecter cette loi, déclare Roland Ramakistin. Il est temps que Mr Boutet comprenne qu’il n’a pas raison. Cette décision du tribunal m’encourage à faire de preuve d’une plus grande fermeté". L’édile promet que la police municipale "interviendra davantage" pour assurer "le bon ordre, la sûreté et la salubrité" de la plage de la Souris-Chaude, site qu’il entend rendre aux familles de Trois-Bassins.
Encore faut-il que la commune ait les moyens de faire respecter la loi. Avec un seul policier municipal et deux agents de surveillance de la voie publique, difficile d’occuper le terrain. Roland Ramakistin en convient. Et compte sur "l’aubaine" du jugement du tribunal pour réclamer davantage de moyens humains à l’État.
Ces derniers mois, les habitués de la Souris-Chaude se félicitaient de ne plus être importunés par les forces de l’ordre. La donne va-t-elle avec ce jugement ? Alain Boutet est certain de voir réapparaître "la police des mœurs". Pas question pour autant de demander à ses camarades d’aller se rhabiller et de lever le camp. "Le combat continue". Le collectif SOS naturiste va faire appel du jugement.
Vincent Boyer