Réforme des institutions:
Des députés antillais ont-ils été achetés ?
Scandale au sein du Parlement français.Dans une dépêche APF du 20 juillet dernier (voir ci-dessous), la députée MPF Véronique Besse déclare avoir reçu des « pressions » et des « propositions financières» pour modifier son vote. La suite est aujourd’hui connue : La réforme est passée à 1 VOIX près. Au sein du Parti Socialiste, des voix s’élèvent pour demander des comptes à Jack Lang. Certains parlementaires demandent carrément sa démission du P.S. Le Canard Enchaîné révèle que des parlementaires de l’Outre-Mer, classés à Gauche de l’échiquier, ont voté en faveur de la Réforme institutionnelle proposée par Nicolas Sarkozy. Ce vote surprenant commence à faire désordre quand l’hebdomadaire satirique précise que ces parlementaires auraient été achetés par l’Elysée. Quel crédit accordé alors à ces parlementaires qui ont vendu leur vote pour une assiette de lentilles ? Parmi les noms cités on relève ceux des députés Chantal Berthelot (Guyane) photo 1, Daniel Marsin (Guadeloupe) photo 2, Jeanny Marc (Guadeloupe) photo 3, Annick Girardin (St Pierre et Miquelon) Albert Likuvalu (Wallis et Futuna). Qu’ont-ils reçu pour virer ainsi leur cuti ?
Ultimes pressions sur les récalcitrants, l'exécutif confiant
PARIS (AFP) 20 juillet 2008 — A la veille du Congrès, ce week-end était le théâtre d'ultimes pressions sur les élus récalcitrants, selon les intéressés, de la part de la majorité et de l'exécutif qui, en privé, se montrent désormais raisonnablement confiants sur l'adoption de la réforme des institutions.
Si Nicolas Sarkozy n'est pas à l'abri, lundi, d'un rejet du texte, qui constituerait un revers personnel, l'UMP et le gouvernement s'emploient en tout cas à maintenir jusqu'au bout le suspense pour ne pas démobiliser les parlementaires de la majorité, pour certains peu enthousiastes à l'idée de voter cette révision constitutionnelle, la 24e depuis 1958.
La plupart des responsables de droite se relaient dans les médias pour affirmer que le scrutin se jouera à quelques voix près, situation inédite. La réforme doit être votée aux 3/5e des suffrages exprimés (60%) des députés et sénateurs réunis en Congrès à Versailles.
"C'est bon, ça passera. Le plus dur est derrière nous", assurait samedi un ministre. Un responsable UMP affirme même qu'au final, le oui disposera d'une majorité "supérieure à 10 voix".
Après le ralliement symbolique de Bernard Debré, fils du père de la Ve République, le camp des oui s'est agrandi samedi de deux députés villepinistes, Georges Tron et Hervé Mariton, qui refusent de participer à un "piège pour la majorité".
Dans un entretien au JDD, François Fillon affirme qu'il ne s'estimerait pas "désavoué" par un rejet de la réforme, excluant donc implicitement de démissionner de Matignon dans cette hypothèse.
"Je serais désavoué si j'étais désavoué par la majorité. Ce qui ne sera pas le cas (...) Avec Nicolas Sarkozy, nous aurons fait tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la réussite" de la réforme, ajoute-t-il en prenant bien soin de souligner: "cette réforme nous est totalement commune".
Selon certains députés, joints par l'AFP, le chef de l'Etat appelle lui-même, depuis Marrakech où il se repose jusqu'à dimanche, les derniers hésitants, tentant aussi sa chance auprès de ceux qui sont considérés, à l'UMP, comme "irrécupérables".
"Aux uns on a promis des secrétariats d'Etat, aux autres des avantages pour leur circonscription, d'autres encore ont été menacés d'un redécoupage leur faisant perdre leur siège. On a distribué carotte et bâton. Ce chantage s'est fait à ciel ouvert", dénonçait samedi dans Le Parisien François Bayrou (MoDem). "C'est du jamais vu !", renchérit le député chiraquien Henri Cuq.
Evoquant des "appels" fréquents, la députée MPF Véronique Besse, qui entend toujours voter non, se dit "admirative" de ses collègues UMP "qui résistent encore": "on me demande ce que je veux", "on me demande si une mission sur la famille me ferait plaisir, en me disant qu'on s'arrangera sur les conditions" financières.
Au-delà de la droite, alors que le camp des non devrait faire le plein au PS, au PCF et chez les Verts, les efforts se concentrent sur les centristes, les radicaux sans oublier les élus des DOM-TOM.
"Difficile pour un élu domien, y compris de gauche, de résister au rouleau compresseur du gouvernement qui lui promet des kilomètres de bitume dans sa circonscription enclavée !", déclare une source socialiste.
"C'est une semaine qui risque de coûter cher aux finances publiques...", persifle un parlementaire UMP, "atterré" par de tels "marchandages" pour une réforme "qui ne mérite pas tant d'énergie".