POLITIQUE : ARRETONS L'AUTO-DENIGREMENT

ukraine.jpg

Ukraine : Scènes de chaos au Parlement

Les parlementaires ukrainiens ont autorisé mardi matin une extension de la présence de la flotte russe en mer Noire. Un vote émaillé de violents incidents. Des coups ont été échangés entre députés pro-russes et représentants de l'opposition. Des scènes tout à fait surprenantes qui nous rappellent celles d'affrontements physiques au parlement de Corée du Sud ou d'Italie. Nous sommes dont très loin de nos habituelles joutes oratoires qui, pourtant, semblent susciter bien des critiques à l'encontre des élus locaux. Ah auto-dénigrement... quand tu nous tiens !

 

La scène est inhabituelle dans un hémicycle. Mardi matin, le président du Parlement ukrainien a été violemment pris à parti lors du vote de l'extension de la présence de la flotte russe en mer Noire. Volodimir Litvine, cible de jet d'œufs et de fumigènes, a été forcé de se réfugier sous des parapluies. Certains députés ont échangé des coups. D'autres se couvraient le nez et la bouche de serviettes en papier, ayant du mal à respirer en raison de la fumée. Les débats n'ont toutefois pas été interrompus et l'accord a été ratifié à une majorité de 236 voix, soit dix de plus que nécessaire.

Ces heurts illustrent le malaise d'une partie de la population ukrainienne après la décision du président ukrainien pro-russe Victor Ianoukovitch d'accepter une extension de 25 ans de la présence de la flotte russe sur la péninsule de Crimée, en échange d'un tarif préférentiel pour les importations de gaz. Cet accord, signé mercredi dernier par Ianoukovitch et son homologue russe Dmitri Medvedev, est considéré par l'opposition comme un abandon de la souveraineté ukrainienne face à son puissant voisin.

Aux alentours du Parlement, plusieurs milliers d'opposants se sont rassemblés dans une atmosphère tendue. Ils scandaient «mort aux traîtres», «la Crimée est à nous» ou encore «La flotte de Moscou dehors !». A quelques mètres, les manifestants pro-Ianoukovitch, partisans d'un rapprochement entre Kiev et Moscou et d'une rupture avec l'héritage du président pro-occidental Viktor Iouchtchenko, brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Ukraine et Russie, partenaires stratégiques», ou encore «le Parlement soutient le président».

in LeFigaro.fr